Date de sortie : 9 juillet 2021 (2h 07min)
Réalisateur : Paul Verhoeven
Acteurs principaux : Virginie Efira, Daphné Patakia, Charlotte Rampling, Lambert Wilson
Genre : Drame, historique
Nationalité : Franco-néerlandais
Compositeur : Anne Dudley
Adaptation du livre Sœur Benedetta, entre Sainte et Lesbienne de l’historienne Judith C. Brown, Benedetta est un biopic dramatique centrée sur une nonne italienne, devenue abbesse d’un couvent avant d’être jugée pour saphisme. Réalisé par Paul Verhoeven (La Chair et le Sang, RoboCop, Basic Instinct), il place Virginie Efira (Sibyl, Police, Adieu les Cons) dans le rôle principal, accompagnée de Daphné Patakia envers qui elle va avoir une attirance de plus en plus forte. Interprétée par Charlotte Rampling (Basic Instinct 2, Assassin’s Creed, Red Sparrow), mère Felicita représente les valeurs traditionnelles de la religion tandis que le nonce apostolique, joué par Lambert Wilson (La Boum 2, Matrix Revolutions, De Gaulle), incarne l’autorité du Pape avec une poigne de fer.
Faisant partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2021, finalement remporté par Titane, le film traite d’un des sujets les plus tabous de l’Église, avec le procès fait à une femme pour son homosexualité. Le rapprochement entre Benedetta Carlini et Bartolomea est en effet au cœur du scénario, la réalisation mettant un accent particulier sur la nudité et l’érotisme. Dans un XVIIème siècle ravagé par la peste, la dramaturgie des situations est évidemment de la partie et la religion vient s’y insérer avec la mention de miracles, de blasphèmes et de paroles à Jésus, qui apparaît plusieurs fois lors de cauchemars de la protagoniste.
Comme à son habitude, Paul Verhoeven est là pour choquer à travers des images qui dépeignent toute la violence l’œuvre. Outre le sang présent lors du transpercement de mains et de pieds à l’image du Christ, la peste n’épargne pas les plus protégés et les stigmates se veulent de plus en plus explicites pour toujours davantage remettre en question la toute-puissance et les principes de l’Église. Une part de surnaturel est également présente lors de passages où Benedetta s’exprime sous un ton démoniaque, comme possédée par une entité. Un film percutant qui tranche avec les univers habituels du réalisateur.