CRITIQUE : IT FOLLOWS
It Follows
En 2015, au milieu d’un cinéma d’horreur dominé par des films aseptisés et roublards, débarque It Follows, production réalisé par David Robert Mitchell, venant tout droit du cinéma indépendant.
En 2011, ce dernier s’était déjà fait remarquer par son premier long métrage, The Myth of the American Sleepover. Dans celui ci il ne fait que confirmer son talent de cinéaste.
Dès le début, le réalisateur impose son style via un plan-séquence qui nous immerge dans une ambiance oppressante qui perdurera tout le long du film. Il impose son sens du cadre, de la photographie,de l’esthétisme. Le tout porté par une musique a la fois ensorcelante et vintage. L’œuvre de David Robert Mitchell étant fortement inspirée par ces pères. Je cite forcément le cinéma des années 1980 et celui de John Carpenter. Mais elle a la force de ne pas se limiter au simple hommage et d’imposer sa propre identité, chose peu facile.
It Follows a avec lui beaucoup d’atouts forts honorables. Primo, contrairement à beaucoup de films du genre horrifique, il parvient à créer une sensation de peur et de malaise sur ces 1h40 sans grands artifices.
Les scènes gores ne sont donc pas le fond de commerce du film qui fonctionne essentiellement à l’aide de ressorts psychologiques et par une mise en scène habile.
Secondo, son traitement global. Inspiré par un propre cauchemar d’enfant, le réalisateur prend comme source imagée de sa menace quelque chose de troublant : le sexe.
Une personnification imagée d’une MST dévastatrice, ces multi message véhiculés (je vous laisse le soin de leurs découvertes) avec une volonté certaine de proposer un film original.
Les personnages ont eux aussi un traitement intelligent qui ne se limitent pas qu’a des adolescents lambda et archi clichés du genre. Bonnes interprétions d’acteurs, mention a la candide Maika Monroe.
Il est possible de souligner certains défauts comme certains jump scare, certe terrifiants, mais prévisible sur la durée, ainsi qu’une scène finale maladroite, en décalage avec le reste du film.
On scrute les décors, les détails d’une menace dans des plans larges, pour une immersion sensitive du spectateur qui se sent a son tour vulnérable tel un huit clos.Voila le vrai tour de force du film.
Avec It Follows, David Robert Mitchell signe un teenage movie horrifique réussi, autant dans son fond que sur sa forme (ce qui se fait rare dans le genre aujourd’hui) et singulier.
Une pépite du cinéma indé qui n’a pas de mal a s’inscrire comme l’un des meilleurs films d’épouvantes de l’année.
Quand au réal, il est décidément a suivre.
Note : 4/5