Pays États-Unis
Année1946
Casting  Hedy Lamarr, George Sanders, Louis Hayward, …
Genre Drame

On part dans le film noir avec cette nouvelle découverte chez Artus.

Dans le Maine du 19ème siècle, une femme fatale sème la mort autour d’elle, n’hésitant pas à demander à son soupirant de tuer son père s’il veut qu’elle cède à ses avances, et fait ainsi basculer le destin de trois hommes amoureux d’elle.

Les rapports de pouvoir prennent rapidement place dans l’action, et ce dès la tentative de noyade de Jenny sur Ephraïm. L’influence dans le film se joue par les mêmes rouages qui régissent les luttes sociales depuis des années, avantage du riche sur le pauvre, de l’homme sur la femme. On est donc plus dans la survie par l’affrontement, quitte à prendre des tournures qui ne peuvent que relever des ombres les plus noires dans l’âme des gens. La mise en scène d’Edgar G. Ulmer cherche à appuyer le plus possible cet état de fait et parvient même à offrir des plans assez symboliques de ce qu’il nous narre. On sent les relents de manipulation entre les gens, de leur volonté de prendre le contrôle de leur destin et leur place dans le monde.

Dans le rôle principal, Hedy Lamarr offre une prestation électrisante en femme cherchant à subsister dans un monde contrôlé par les hommes. On peut déceler plusieurs itérations dans l’histoire d’un patriarcat qu’elle tente d’affronter avec ses moyens, quitte à faire usage de moyens peu moraux. La dernière partie dénote alors un peu par rapport à l’ensemble vu son aspect moins sombre tant il était intéressant de voir le récit sombrer vers une forme de déliquescence qui était bien amenée, notamment par le mal amené par Jenny.

Quand la noirceur du « Démon de la chair » est à son paroxysme, le film d’Edgar G. Ulmer se trouve aussi intéressant à voir qu’un morceau de charbon devenant diamant. Et s’il n’a pas la splendeur permanente de celui-ci, il n’empêche que ce long-métrage s’avère intéressant dans sa façon de parler d’une lutte perpétuelle pour une certaine place, et ce qu’importe le prix à payer.


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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