The Green Inferno, film dans lignée de Cannibal Holocaust: une réussite?
Green Inferno, film réalisé par Eli Roth (Hostel, Inglorious Basterds, Knock Knock, Le dernier exorcisme) se veut de traiter du sujet du cannibalisme, en mettant en avant un des personnages dont il narre l’histoire.
Sur son campus, Justine, fille d’un avocat travaillant pour les Nations Unies, est rapidement attirée par un groupe d’étudiants activistes, et par leur chef aux allures charismatiques.
Dans le souhait naïf de pouvoir changer le Monde et de pouvoir exprimer son point de vue sur certains sujets qui lui tiennent à cœur (à l’image de l’excision féminine contre laquelle elle veut lutter), elle décide de suivre le groupe lorsque celui-ci s’envole pour l’Amazonie afin de lutter contre une déforestation, laquelle entraînerait la décimation du village d’une ancienne tribu.
Ce voyage qui n’est pas sans risques, va rapidement la faire déchanter, en lui faisant comprendre que toute intention n’est pas pure, et que, comme elle, les étudiants avec lesquels elle est partie, ne connaissent pas tous les enjeux de cette excursion.
Après le crash de leur avion, tous vont faire la rencontre inopportune de cette tribu qu’ils voulaient protéger, découvrant avec horreur qu’elle pratique l’art du cannibalisme.
S’ensuivent alors diverses émotions: la frayeur, la colère, le dégoût et l’effroi, avec une certaine forme de fascination, que Justine finira par éprouver à l’égard d’un jeune garçon de la tribu, lequel encore enfant, semble refléter malgré la violence des images et du sujet, une certaine forme d’innocence dans une tribu que les compères de Justine considèrent comme d’abominables sauvages.
Le registre du film, bien que glaçant, se veut comique, tout en faisant preuve d’une certaine morale. Ainsi, bien que l’on ne puisse dire du film qu’il soit révolutionnaire, il n’est pas sans profondeur.
Censuré pour la violence dont il témoigne, on ne peut le réduire à cette dernière.
En effet, le regard porté par Justine sur la tribu ne peut laisser de marbre.
S’il est vrai que le peuple les ayant capturé suite au crash de leur avion peut se montrer cruel, pratiquant le cannibalisme sans la moindre pudeur, il n’en est pas moins dénué de cœur, de coutumes et de croyances (le cannibalisme en faisant hélas partie), étant lui aussi menacé par des personnes ne rêvant que de s’enrichir sans avoir le moindre scrupule.
Cette réalité vient mettre en avant la suivante question: qui sont les véritables monstres, dans cette histoire?
La fin du film quant à elle laisse dubitative, et je laisserais toute personne souhaitant regarder ce film (que je recommande malgré tout, même s’il ne révolutionnera pas le monde du cinéma), juger de ce qu’elle peut refléter et apporte à ce dernier.
Quoi qu’il en soit, bien que dans lignée de Cannibal Holocaust, The Green Inferno n’en est pas moins un film différent, doté de sa propre personnalité, à la fois mure et déjantée.