Date de sortie : 6 juillet 2022
Réalisateur : Rob Jabbaz
Casting : Regina Lei, Berant Zhu, Tzu-Chiang Wang, …
Genre : Drame, Horreur
Nationalité : Taiwan
Résumé :Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée finit par baisser sa garde. C’est alors que le virus mute spontanément, donnant naissance à un fléau qui altère l’esprit. Les rues se déchaînent dans la violence et la dépravation, les personnes infectées étant poussées à commettre les actes les plus cruels et les plus horribles qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…
Critique : Cela fait un moment que « The Sadness » fait parler de lui, en particulier grâce à sa violence jugée insoutenable par tous ses spectateurs. Ces retours permanents ont permis à ce film taiwanais de passer de festival en festival avec une réputation d’œuvre immanquable pour les amateurs de cinéma de genre. Il faut donc se féliciter que le long-métrage de Rob Jabbaz débarque dans les salles françaises ce 6 juillet au vu de la nature graphique de cette œuvre. Car, en effet, on fait face à un roller coaster violent et qui risque de mettre une bonne partie de ses spectateurs dans une sensation palpable de malaise.
Sans en dévoiler leur contenu, « The Sadness » regorge de séquences plutôt fortes, se contrebalançant avec un certain grotesque dans le comportement de ses personnages infectés. Le rictus qui envahit leurs visages après une larme apportant une certaine symbolique au titre crée un désarroi gênant, rendant le visionnage assez inconfortable durant certaines séquences. L’indisposition se renforce par le rapport à la pandémie, résonnant inévitablement avec notre actualité, tout en apportant une certaine toile de fond au long-métrage.
Ce dernier essaie ainsi d’apporter un certain panel émotionnel mais s’accrochant à un champ lexical du mal-être, que ce soit par les rires nerveux que provoquent certaines séquences ou bien le couple au cœur de la narration. En plus d’apporter dans leur séparation géographique une meilleure vision des événements (plutôt amples malgré un budget que l’on imagine limité), le besoin de rapprochement qui s’y développe apporte une volonté d’émotion tout en nous faisant penser à cette absence physique qui a pu se développer durant notre période pandémique. La conclusion ne servira alors qu’à renforcer le nihilisme ambiant d’un long-métrage aussi lourd graphiquement que sentimentalement.
Loin de ces pépites de festival qui n’arrivent pas à justifier l’attente les entourant, « The Sadness » se dévoile aussi violent que promis, et pas seulement dans son rapport visuel. Il est évident que pareil titre deviendra culte dans les années à venir, et à raison au vu de son spectacle perturbant mais assez bien maîtrisé. Préparez-vous à vous accrocher à votre siège car le film de Rob Jabbaz répond à toutes ses promesses, tout en constituant une œuvre plutôt intéressante dans son traitement particulièrement dur avec l’humain et sa violence intérieure…