Pays : Mexique
Année : 2015
Casting : Gustavo Sanchez Parra, Luis Alberti, Cassandra Ciangherotti,…
Genre : fantastique
Quand le fantastique mexicain se mélange à un épisode de la quatrième dimension…
1968. Alors qu’ils sont coincés dans une station de bus, des inconnus font face à un événement étrange.
Quand on pense au cinéma fantastique et au Mexique, on imagine directement Guillermo del Toro, qui aura marqué le genre moderne avec des chefs d’œuvre comme « Le Labyrinthe de Pan » ou « La Forme de l’Eau ». Mais le pays comporte bien plus de metteurs en scène orientés fantastique, souvent victimes d’une absence de distribution dans les salles européennes. On pense ainsi à « Tigers are not afraid » d’Issa Lopez, gros coup de cœur lors du BIFFF 2018 qui aura valu à sa réalisatrice de voir son prochain film produit par… del Toro. Isaac Ezban a lui la chance de pouvoir voir deux de ses films disponibles sur Netflix (aka le fossoyeur du cinéma, gna gna gna) : « The incident » et notre sujet du jour, « The similars ».
On sent la maîtrise technique d’Ezban dans sa composition des plans et l’aspect résolument rétro d’un film que l’on imagine comme un long épisode de la « Quatrième dimension ». Que ce soit dans sa manière de cadrer ou dans sa photographie , le film dégage un souffle passé, traitant le fantastique avec un respect sans tomber dans une forme de classicisme ou d’œuvre de fan qui ne peut théoriser plus loin que la référence. Ezban affiche ainsi un contrôle total sur le récit, ce qui reste très amusant quand on sait la confusion que vont vivre ses protagonistes.
On sent ainsi une ambiance pesante débarquer petit à petit dans cette station de bus, témoin d’une explosion sociale significative sur une société en perte d’identité et obligée de se conformer à une unification permanente et une homogénéité de façade. Sans dévoiler quoi que ce soit sur la nature de l’élément perturbateur, disons qu’il est très significatif et charrie son lot de réflexions derrière. Le prologue va même plus loin, rajoutant dans l’interrogation sur la perte de repères individuelle et collective ainsi qu’un discours méta à la finesse telle qu’elle est presque imperceptible.
Avec « The similars », Isaac Ezban nous livre 90 minutes extrêmement resserrées et profitant du fantastique pour théoriser à foison sur certains sujets que nous ne vous dévoilerons pas tant l’effet de surprise est essentiel à l’appréhension du film. N’hésitez donc pas à découvrir ce très bon titre ouvrant un peu plus notre culture au cinéma fantastique mexicain et ses nombreux auteurs.