Date de sortie : 1947 (1h23)
Réalisatrice : Elliott Nugent
Casting : Bob Hope, Dorothy Lamour, Peter Lorre, …
Genre : Comédie
Nationalité : États-Unis
Synopsis: Un photographe pour bambins, Ronnie Jackson, rêve de devenir détective privé comme son voisin de palier. Ce dernier absent, Ronnie prend sa place, et se retrouve engagé sur une affaire d’espionnage concernant une mine d’uranium.
Critique : Nous avions parlé avec « L’évadée » (également disponible chez Artus en DVD) de la facilité de reconnaître les codes du film noir mais aussi de les retourner avec un peu de talent. C’est clairement le cas de cette « Brune de mes rêves » mais dans une autre orientation que le film d’Arthur Fleischer. Si ce dernier préférait garder un premier degré embrumé dans une sensation d’inconfort dans les repères, Elliott Nugent privilégie l’humour et le décalage avec un humour assez bienvenu par l’envie de se réapproprier ces tropes dans des contours comiques.
On pourrait quasiment parler de forme méta par la manière dont Ronnie Jackson cherche à se réapproprier une identité autre pour devenir à son tour un détective, prolongation somme toute de la reconnaissance des spectateurs. L’intrigue se délie alors dans une forme de flash-back ironique sur les mésaventures que le personnage connaîtra en essayant d’échapper à son quotidien. On peut débattre sur la qualité des blagues inscrites dans une intrigue plutôt solide mais il ressort à nos yeux un charme plutôt amusant. Cela passe notamment par une direction d’acteurs qui parvient à être sur le fil de l’ambition tonale du long-métrage. Bob Hope mouille le maillot avec une envie contagieuse tout en appuyant l’intérêt pour son personnage principal. Le reste est somme toute classique mais fonctionne de façon plus que correcte pour qu’on soit assez diverti durant sa découverte.
C’est donc un titre clairement sympathique que nous propose Artus en ressortant cette « Brune de mes rêves ». Le film d’Elliott Nugent parvient à bien jouer des codes pour amuser de manière permanente. On ne s’ennuie ainsi que très peu, que ce soit grâce à l’abattage comique de son casting ou son ton mi-sérieux mi-ironique qui parvient à saisir le charme du film noir tout en détournant ses codes de manière légèrement mais suffisamment décalée. De quoi largement sourire devant un film jouant de son classicisme pour souligner une affection sincère pour le genre qu’il illustre assez bien.