Pays : États-Unis
Année : 1945
Casting : Ray Milland, Jane Wyman, Phillip Terry, …
Genre : Drame

Comme la bouteille qui une fois ouverte doit être bue, il est nécessaire de parler des films de Billy Wilder quand ils sortent dans une édition physique.

Birnam souffre d’alcoolisme. Mais tandis que son frère abandonne la lutte pour l’aider, sa fiancée Helen tente de sauver son amour du gouffre qui le menace.

Dire que l’alcoolisme est un fléau pourra paraître facile aux personnes qui liront cette critique. Cela sonne comme si on rappelait que l’eau mouillait ou le feu brûlait. Pourtant, si l’alcool n’est pas un élément comme les deux exemples cités, il n’en reste pas une force qui peut être destructrice pour tout individu. En ce sens, revoir ce film qui a presque 75 ans peut servir de rappel à certains que les dangers de l’ivresse restent toujours aussi présents de nos jours.

La descente aux enfers filmée par Billy Wilder est d’une noirceur terrible par sa nature réaliste et quotidienne. Le réalisateur n’hésite pas à suivre au plus fort la chute de plus en plus profonde d’un Ray Milland puissant de tragédie. Il y a quelque chose de déchirant dans son interprétation qui nous fait saigner le cœur au vu de ses déboires et de la portée cauchemardesque de son drame.
Les hallucinations dont souffrent Birnam sonnent comme une forme de défaite, une folie graduelle qui souligne la détresse d’une existence, écho à toutes les victimes de l’alcool, sans chercher à juger facilement et vainement son protagoniste. Une nouvelle fois, Wilder fait preuve d’un humanisme puissant aussi bien dans son écriture, dans sa mise en scène ainsi que dans une direction d’acteurs parfaitement impeccable, fruit d’un casting qualitatif à souhait.

La tristesse que balade notre héros est criante de douleur, l’homme ne sachant pas se trouver en tant qu’individu ni accomplir son ambition. Ce doute, que chacun d’entre nous a certainement connu, nourrit l’amertume de cette tragédie, nous poussant à nos propres questionnements intimes. On ressent ainsi le travail dans la rédaction du film sur l’effet de l’alcoolisme et le réconfort facile et ephémère procuré. C’est dans ce sens que notre empathie se voit souffrir devant cet être qui ne cherche qu’à se rassurer par une manière destructrice, fléau social aussi universel que dramatique.

L’édition fournie par Rimini s’avère d’une qualité aussi grande que le film et s’accompagne d’un passionnant livret de 28 pages rédigé par Marc Toullec ainsi que d’une conversation entre les journalistes Mathieu Macheret et Frédéric Mercier. De quoi approfondir la séance, qu’elle soit en version originale ou en doublage français, modernisé et d’époque (avec comme unique scorie une courte partie non traduite).

Rimini nous permet donc d’avoir plus facilement accès à un grand film d’un réalisateur tout aussi grand. Savoir que le drame inhérent au « Poison » s’avère aussi moderne rend le visionnage aussi indispensable que déchirant.


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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