Pays : Grande-Bretagne
Année : 1968
Casting : Bette Davis, Sheila Hancock, Jack Hedley, …
Genre : Drame, Thriller, Comédie
BQHL nous permet de découvrir un film inédit mettant en scène une Bette Davis volant clairement la vedette à ses partenaires.
Impossible pour les trois fils de Mme Taggart d’échapper au rituel annuel de la célébration de son anniversaire de mariage avec leur père, l’occasion pour leur mère d’appuyer sa domination sur eux.
Comment commencer une critique de « The anniversary » sans traiter de la performance de Bette Davis ? En mère écrasante et manipulatrice, elle est incontestablement l’atout de ce film. Elle s’approprie avec brio un personnage aussi cassant et destructeur que grinçant par l’humour qu’elle apporte, figure maternelle pesante qui ne peut s’empêcher de créer le chaos dans la vie de sa progéniture pour mieux admirer les flammes qu’elle a permis d’allumer.
La noirceur de cette comédie ne devrait surprendre personne quand on sait que cette production vient de la Hammer, figure importante du cinéma de genre britannique. Et si le film de Roy Ward Baker ne joue aucunement sur le fantastique, il s’inscrit pleinement dans les œuvres du studio par la menace que préfigure Mme Taggart, forme de boogeyman familial qui s’amuse du traitement qu’elle donne à ses invités, se jouant d’eux quand elle le peut. De par son œil unique, elle contemple ses créations aux psychologies brisées et ce sans que le spectateur ne sache s’il doit vraiment rire ou souffrir pour eux. C’est de ce genre de flou émotionnel que se joue Roy Ward Baker dans sa mise en scène, tout en étant bien aidé à la tâche par un scénario solide et un casting de conviction permettant de mieux s’interroger sur les sentiments à avoir devant ce long-métrage.
Car « The anniversary » est une œuvre assez particulière dont le ressentiment ne peut que se voir pour mieux se faire son interrogation sur ce film. Son édition Blu-Ray/DVD accompagnés d’un livret de 24 pages devrait vous permettre de mieux apprécier cette figure drôle et terrifiante qu’incarne totalement une Bette Davis investie.