Pays : Hong Kong
Année : 2000
Casting : Nicholas Tse, Wu Bai, Anthony Wong,…
Genre : Action
Profitons de la sortie de l’édition prestige limitée chez Carlotta pour revenir brièvement sur un gros morceau du cinéma d’action.
Devenu garde du corps pour subvenir aux besoins de son futur enfant, Tyler rencontre Jack, un ancien mercenaire. Le début d’une situation qui va vite dégénérer…
Il y a des films où l’on se demande sérieusement comment les aborder tant c’est leur aspect visuellement différent qui en fait des œuvres indispensables à recommander, et « Time and tide » est clairement de ceux-là. On peut commencer par la présence de Tsui Hark derrière la caméra, gage de spectacle hautement autre et sensoriellement unique tant la folie de son metteur en scène se dégage de chaque séquence. Expérimentateur permanent de la caméra, le réalisateur de « Seven swords » semble se libérer de deux films américains vivement critiqués pour exploiter au mieux un niveau de démence folle qui laisse perpétuellement bouche bée.
On hésite à parler d’une hystérie maîtrisée avec difficulté tant le film retourne autant le spectateur que sa caméra, résultat de tests menés sur « Piège à Hong-Kong » et concrétisés ici dans une sensation permanente de bouillonnement à peine contrôlé. On en vient à voir une bête sauvage que l’on a su capter de manière chanceuse pour capturer quelque chose de particulier. Tout le film semble demander au spectateur s’il saura s’accrocher à ce qu’il propose, telle une course à laquelle le public se doit de participer, récompensé par un Tsui Hark aussi spectaculaire que techniquement éblouissant.
Si les superlatifs manquent par rapport à ce film, c’est également le cas pour cette édition prestige limitée. Les disques sont bien évidemment qualitatifs, tout comme les bonus les accompagnant (les fans de Chroma auront ainsi droit à un témoignage de l’amour de Karim Debbache pour le film). Néanmoins, c’est le contenu extérieur qui oblige à l’achat tant il est généreux. Entre un livret exclusif comportant une meilleure analyse de ce film, un fac similé du dossier de presse d’époque, 16 cartes et l’affiche, on se retrouve presque face à un cadeau de Noël tardif mais tout aussi satisfaisant.
À une époque de débat sur la consommation dématérialisée de films, cette édition collector limitée par Carlotta souligne la beauté de la propriété matérielle d’une telle œuvre avec des suppléments et contenus tout aussi qualitatifs que le film en lui-même. L’occasion donc de profiter d’une grande œuvre dans une grande édition.