Date de sortie : 4 février 1938 (États-Unis),
6 mai 1938 (France)

Réalisateur : David Hand
Comédiens de doublage : Valérie Siclay, Sylvie Genty, Katy Vail, Jean-Claude Donda, Bernard Alane, Patrice Dozier, Gérard Rinaldi
Genre : Animation
Nationalité : Américaine
Compositeurs : Leigh Harline et Paul J. Smith
Scénaristes : Ted Sears, Otto Englander, Earl Hurd, Dorothy Ann Blank, Richard Creedon, Dick Rickard, Merrill De Maris et Webb Smith
Société de production : Walt Disney Productions
Budget : 1,48
 millions de dollars

« Miroir magique au mur, qui a beauté parfaite et pure ? »

Adapté du conte éponyme des frères Grimm plus d’un siècle après sa parution, Blanche-Neige et les Sept Nains constitue le premier long-métrage d’animation réalisé par les studios Disney et le tout premier de l’histoire du cinéma à être à la fois sonore et en couleurs. Sorti en plein âge d’or d’Hollywood à l’aube de la seconde guerre mondiale, il éclipse ses prédécesseurs argentins réalisés par Quirino Cristiani en raison de son impact à l’international. Le film marque en effet une importante étape dans le cinéma d’animation par ses innovations techniques et artistiques avec un budget encore inédit approchant le million et demi de dollars.

L’esclave du miroir magique, condamné à répondre aux incessantes questions de la reine.
« Lèvres rouges comme la rose, cheveux noirs comme l’ébène, teint blanc comme la neige… »

À une époque où l’héroïne constitue encore la princesse à sauver dans un registre très manichéen, le scénario prend place dans un univers fantastique dirigé par la belle-mère de Blanche-Neige, une reine malveillante qui ne se soucie que des apparences. Elle demande chaque jour à son miroir magique qui est la plus belle du royaume, jusqu’au jour où ce dernier lui répond qu’il s’agit désormais de sa fille adoptive, malgré les haillons qu’elle l’oblige à porter. Tandis qu’elle ordonne à son fidèle chasseur de ramener le cœur de Blanche-Neige après l’avoir tuée dans les bois, celui-ci ne peut s’y résoudre et l’incite à fuir pour sauver sa vie, ce qui l’amène rapidement à la demeure de sept nains qui possèdent tous un nom en rapport à leur caractère.

« Heigh-ho ! Heigh-ho ! On rentre du boulot ! »
« Allons qu’à présent s’exerce ton charme magique ! »

Auréolé d’une réalisation de très grande qualité avec un style d’animation directement repris des courts métrages Disney mettant en scène Mickey, Donald et Dingo, Blanche-Neige et les Sept Nains se situe aussi dans la lignée des cultissimes Silly Symphonies, où la musique et la vie animée priment sur le reste. Impressionnant lors de passages clés comme la transformation de la reine en sorcière, il a la particularité de placer tellement son prince au second plan que ce dernier est simplement mentionné comme étant le « prince charmant », sans posséder son propre nom. Un gimmick parodié par la saga Shrek de nombreuses années plus tard, dans laquelle le prince s’appelle réellement Charmant.

Une transformation à l’effroi très réussi.
Rarement Disney n’aura aussi bien exprimé le sadisme.

Précurseur de toute une génération de grands classiques Disney, Blanche-Neige et les Sept Nains inaugure la présence de chansons venues rythmer la narration. On en trouve des romantiques comme « Un sourire en chantant » et « Un jour mon prince viendra », des joyeuses comme « Sifflez en travaillant » et la célèbre « Heigh-Ho » des nains qui rentrent de la mine, certaines virant parfois au comique à l’image de « Bluddle-Uddle-Um-Dum » et de « La Tyrolienne des nains ». Initiés en 1938 avant d’être réenregistrés en 1962, les doublages ont connu une troisième version lors de la sortie film en DVD en 2001. Parmi les comédiens se trouvent alors Sylvie Genty (Maléfique dans Kingdom Hearts, VF de Sigourney Weaver depuis 2009) pour Blanche-Neige, Pierre Tessier (Chris O’Donnell dans Batman Forever et Batman & Robin, James Marsden dans Il était une fois, Liu Kang dans Mortal Kombat Shaolin Monks) pour le prince ou encore Marc Alfos (VF de Russell Crowe depuis 1997, Ben dans Pocahontas, le sergent de Toy Story) pour le chasseur.

L’emblématique sorcière aux attributs reconnaissables.
« Vois apparaître sur le fruit le symbole de ce qui détruit ! »

Si Simplet est le seul nain dont le jeune âge le prive de la parole, Prof est de son côté interprété par Jean-Claude Donda (Flagada Jones dans La Bande à Picsou et Myster Mask, Dracula dans Batman contre Dracula), Atchoum par Bernard Alane (le colporteur dans Aladdin, Clopin dans Le Bossu de Notre-Dame) et Dormeur par Patrice Dozier (le magicien dans Rayman, Elmer des Looney Tunes depuis 1997). On trouve également Gérard Rinaldi (Tony le cuisinier dans La Belle et le Clochard, le chef Louis dans La Petite Sirène, Dingo dans Dingo & Max) pour Grincheux, Jean-Loup Horwitz (Abis Mal dans Le Retour de Jafar, Marvin le Martien des Looney Tunes) pour Joyeux et Michel Mella (Daniel Stern dans Maman j’ai raté l’Avion, Banzaï dans Le Roi Lion, Porky Pig des Looney Tunes) pour Timide.

Un coup de grâce magistral.
« Un premier baiser d’amour… »

Parmi les œuvres les plus influentes de la pop culture, Blanche-Neige et les Sept Nains est adapté en jeu vidéo sur Game Boy Color en 2001 avant de devenir un des mondes principaux de Kingdom Hearts Birth by Sleep sur PlayStation Portable en 2010. L’année suivante, la série Once Upon A Time propose une réécriture mêlant plusieurs contes de fées avec des alter ego de Blanche-Neige, de la méchante reine et du chasseur, respectivement incarnés par Ginnifer Goodwin, Lana Parilla et Josh Dallas. On peut également citer la sympathique Blanche-Neige et le Chasseur, l’excellente adaptation du comics Fables par Telltale Games The Wolf Among Us ainsi que le remake live avec Rachel Zegler et Gal Gadot, sorti le 19 mars 2025.


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Emmanuel Delextrat
Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j’ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La Soupe aux Choux, mais avec aussi de nombreux dessins animés comme les courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo, les longs métrages Disney avec Alice au Pays des Merveilles en tête, les animés japonais comme Sailor Moon et Dragon Ball Z ainsi que d’autres séries comme Batman et Tintin. Mes années 90 ont été bercées par les comédies avec Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête) ou d’autres films que j’adore comme Les Valeurs de la Famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à Tout Prix. C’est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par Casino Royale, Et Pour Quelques Dollars de Plus, Kill Bill ou encore Rambo. Collectionneur, j’attache de l’importance au matériel et j’ai réuni trois étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Et plus on découvre de nouveaux films, plus on se rend compte qu’il nous en reste en fait énormément à voir…

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