Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat
Année de sortie : 2002
Pays: France
Réalisateur : Alain Chabat
Casting : Christian Clavier, Gérard Depardieu, Alain Chabat, Jamel Debbouze, Monica Bellucci
L’adaptation sur grand écran d’une œuvre préexistante dans un autre milieu (comme le jeu vidéo, la littérature ou la bande dessinée) est très compliquée car il faut savoir garder l’esprit de l’œuvre originale tout en n’en faisant pas un simple copier-coller, mais également reconnaître la patte de l’auteur malgré ces conditions. Si un très grand nombre de ces adaptations n’arrivent pas à cocher toutes ces cases, il existe quand même des exemples de grande qualité comme l’excellentissime « Scott Pilgrim vs the world » d’Edgar Wright ou ce « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ».
Reprenant la trame de la bande dessinée d’Uderzo et Goscinny, ces nouvelles aventures d’Astérix suivent nos deux gaulois et leur druide Panoramix en Egypte, où ils vont aider l’architecte Numérobis à construire un palais pour Cléopâtre. Celle-ci a en effet parié avec César qu’elle saurait bâtir le plus beau des palais en trois mois. Mais ils devront faire face, outre les troupes romaines, au malveillant rival de Numérobis, Amonbofis…
Le succès de cette transcription sur grand écran de la fameuse bande dessinée est que son réalisateur, Alain Chabat, a rajouté son humour non sensesque dérivé de son univers Nullesque à l’intrigue d’origine, à l’opposé de certaines œuvres s’inspirant de ce succès en n’étant qu’une enfilade de (mauvaises) blagues sans histoire (pas besoin de donner d’exemple, vous pensez déjà tous et toutes aux « nouvelles aventures d’Aladin »). Ainsi, le mélange des styles d’humour d’Astérix et d’Alain Chabat donne un ensemble homogène digne de ravir n’importe quel amoureux de chimie.
Tout public tout en n’étant pas infantilisant (Cf « Aladin »…), « Astérix et Obélix » déploie une énergie comique de tout instant, au contraire de beaucoup de grosses productions françaises récentes préférant l’approche téléfilm que cinématographique. Chabat n’hésite ainsi pas à insérer le plus de blagues possibles au sein du même plan sans en dénaturer son histoire.
Réussissant à éviter les blagues beauf et lourdes, Alain Chabat prouve qu’une grosse comédie française peut être drôle, énergique et recherchée. Ce serait donc bien si ceux se déclarant dans la même veine que le film tentent, au lieu de photocopier l’humour anachronique jusqu’à l’écoeurement, de prendre plutôt exemple sur le fond que sur la forme, tout en respectant ses personnages et l’esprit original. Las à une époque où l’on enlève une lettre au nom d’un personnage pour aucune vraie raison et où l’on a affaire plus à des clichés têtes à claques qu’aux héros de notre enfance…