Réalisateur : Howard Hawks
Année de sortie : 1959
Pays : Etats-Unis
Casting : John Wayne, Dean Martin, Angie Dickinson, Ricky Nelson, Walter Brennan
S’il y a un genre qui a été représenté cette année de manière diversifiée, c’est bien le western. Entre l’errance horrifique de « Bone Tomahawk », la version Tarantinienne avec «Les huit salopards », le remake explosif avec « Les sept mercenaires », la modernisation du style avec « Comancheria » ou même la réadaptation télévisuelle du classique « Westworld », 2016 fut remplie de chapeaux et de Smith et Wesson. Alors pourquoi ne pas en profiter pour revenir sur un classique du genre ?
Résumé
Le shérif John T. Chance arrête un malfrat. Il va devoir alors faire face à toute une bande de gangsters avec à ses côtés un ivrogne, un jeune homme arrogant, une joueuse de poker et un homme âgé.
Critique
Dire que « Rio Bravo » est un classique serait sous-estimer l’importance de ce film sur de nombreux réalisateurs reconnus. Remaké officieusement et respectueusement par John Carpenter avec son « Assaut » ou encore encensé par Quentin Tarantino, le film d’Howard Hawks est entouré d’un culte fortement mérité. Symbole d’un Hollywood produisant des westerns à la pelle et filmé en technicolor, « Rio Bravo » compte parmi ces films arrivant à identifier ses protagonistes de manière simple, sans plonger ni dans la sur-explication, ni dans la sous-explication. Ses personnages sont en effet pour beaucoup dans la réussite du film. Incarnés par des acteurs tous attachants et menée par un John Wayne charismatique à souhait, cette bande que l’on pourrait qualifier de bras cassés arrive à faire preuve d’une forte cohésion de groupe telle que l’on en voit peu dans les divertissements à gros budgets actuels (notamment grâce à une scène musicale renommée).
S’ouvrant de manière efficace par une scène illustrée en musique, « Rio Bravo » fait grimper la tension petit à petit, jouant sur l’attente d’une confrontation que l’on sait inéluctable. La mise en scène de Hawks, simple et efficace, nous permet de nous impliquer dans le récit qu’il nous conte. L’intrigue est en effet simple mais guère simpliste, comme certains réalisateurs confondent ces termes. Et si les scènes d’action sont des plus efficaces, il ne faut pas oublier les doses d’humour et de romance qui apparaissent ci et là dans le film.
Si « Rio Bravo » sent bon le western des années 50 dans son visuel, cela ne veut pas dire qu’il semble vieillot, bien au contraire. Tel un bon vin, sa maturité transparaiît en permanence. Et ses décors en dur gardent un charme des plus sympathiques, surtout dans une ère où le fond vert se voit prendre de plus en plus d’importance dans les décors. Il est intéressant de savoir que ces mêmes décors avaient été construits à une taille modérément réduite par rapport à la normale afin de rendre les protagonistes du film plus imposants (soulignant l’importance accordée par Hawks à ses personnages).
« Rio Bravo » garde donc encore à notre époque un statut de film culte incontournable et majeur. Il reste une excellente preuve que lorsque l’on accorde assez d’importance à ses personnages, il est impossible de rater son film. Au vu de certains films récents où l’on oublie cette leçon fondamentale de cinéma, il est bon ton de rappeler au visionnage de ce monument du western. Alors sortez votre colt et votre guitare et laissez vous embarquer avec John Wayne dans l’un des symboles du Grand cinéma de divertissement américain, celui qui sent bon le sable chaud, le whisky mais surtout un grand intérêt cinématographique pour n’importe quel adepte de cet art…