Jurassic World de Colin Trevorrow avec : Chris Pratt ,Bryce Dallas Howard ,Tim Robinson ,Ty Simpkins …
★★★☆☆
« Quand l’homme joue a dieu »
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
L’Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d’attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude.
Quand le réalisateur Colin Trevorrow se met à l’action, voilà ce que on peut attendre de Jurassic World .A savoir que cette critique et écrite avec Jeremie Ziza, qui en a écrit la plus grande partie : notre avis est le même .Je dirais pour commencer que le nom de Colin Trevorrow au début ne m’apportait pas tant confiance que ça, mais finalement je me suis dit : « et pourquoi pas » ?
Le premier Jurassic Park datant de 1993, on ne l’a pas oublié, c’est une référence, un film culte ,un chef d’oeuvre, et 22 ans après remettre le couvert n’est pas chose facile, surtout pour un réalisateur comme Trevorrow qui n’a jamais dirigé de grosse production .De plus c’est pas une petite franchise, après le calamiteux épisode que fut le 3 ,il fallait faire mieux ,et c’est le cas. Verdict :
22 ans après, les dinosaures sont de retour
C’est avec grand soulagement que je peux dire aux nombreux fans que Oui, nous avons évité le massacre. Sans pour autant être une réussite en tout point, Jurassic World est une toute nouvelle franchise se dirigeant vers tout autre chose que la trilogie des Jurassic Park. Après un début un poil calamiteux et n’augurant rien de bon pour la suite dû à l’utilisation abusive d’effets spéciaux mal réalisés, je commençais à avoir assez peur pour la suite. Les idées sont là, tout comme le côté parc d’attractions très bien exploité mais, fan inconditionnel du premier opus datant d’il y a 22 ans, il est toujours très dur de voir que l’évolution visuelle et les mentalités ont changé depuis. Il sera très dur de retrouver l’ambiance du film de 1993. Que ce soit dû côté de la culture, des mentalités ou bien des effets spéciaux du film. Sans s’en rendre compte, on s’attend à plus ou moins avoir le même genre de situation que l’original. Et pourtant, les références pour ce film seront nombreuses et magnifiquement bien placées dans Jurassic World. Que tout le monde se rassure, le thème original est toujours là et n’a presque pas été retouché. Dans ce nouveau volet, c’est Colin Trevorrow qui se voit confier la tâche par Steven Spielberg lui-même de réaliser notre film. Il faudra beaucoup de courage au réalisateur de reprendre les rênes laissées par l’un des meilleurs réalisateurs du cinéma américain. Jurassic World se déroule 22 ans après le premier Jurassic Park et se verra très fidèle à ce dernier tout en tentant de s’en démarquer en nous offrant une nouvelle aventure inédite.
Le jeune milliardaire Simon Masrani a réussi à rendre possible de rêve de John Hammond : ouvrir un gigantesque parc d’attractions centré sur l’exposition de dinosaures vivants clonés à partir de leur ADN fossilisé dans de l’ambre. Ainsi naît le parc Jurassic World. Claire Dearing dirige le parc qui accueille des milliers de visiteurs chaque jour. Alors que sa sœur lui envoie ses deux neveux pour quelques jours, la jeune femme est préoccupée par la sécurité de l’enclos d’un nouveau spécimen créé par les scientifiques du parc et devant créer une nouvelle attraction captivante. Son nom : Indominus Rex. Plus grand le T-Rex, plus féroce, plus imprévisible et capable de se camoufler comme un lézard. Pour savoir si l’enclos arrivera à contenir ce nouveau spécimen, Claire fait appel à Owen, un dresseur de raptors. Mais en vérifiant le périmètre, Owen et les employés s’aperçoivent que le dinosaure a disparu. Afin de ne pas créer la panique dans tout le parc, Claire décide de ne pas évacuer les visiteurs et envoie une équipe pour retrouver le dinosaure disparu.
Nouveaux personnages pour une nouvelle franchise
Très dur pour nos nouveaux protagonistes de prendre le relais laissé par Sam Neill « le professeur Alan Grant », Laura Dern « Professeur Ellie Sattler », Jeff Goldblum « Professeur Ian Malcolm » et Richard Attenborough « John Hammond ». On met de coté nos anciens héros et on laisse la place à de nouvelles têtes que beaucoup reconnaîtront. Ce quatrième opus reprend les mêmes types de personnages qui ont fait le succès de Jurassic Park.
-On commence avec Chris Pratt « StarLord dans Les gardiens de la galaxie » qui joue le rôle d’Owen Grady, un spécialiste des dinosaures, tout particulièrement des velociraptors qu’il a réussi à dresser »mettons de coté cette improbabilité ». Owen est un personnage à la personnalité que tout le monde aime : cool, brutal, un brin antipathique mais sympathique. Un caractère très similaire à Indiana Jones. Rajoutons à cela un personnage bourré d’humour sans pour autant en faire des tonnes et qui sait se montrer sérieux quand il le faut. Un personnage très charismatique.
-J’avais beaucoup de préjugés sur l’actrice Bryce Dallas Howard qui campe le rôle de Claire Dearing « une business woman , froide et irresponsable quand il s’agit de s’occuper de ses deux neveux venus passer du temps avec elle à Jurassic World dont elle s’occupe des affaires ». Un personnage maniaque du travail mais qui va complètement changer de facette vers le milieu du film et nous montrera sa force et son courage.
-On en faisait une fois de plus des tonnes, Omar Sy fait son entrée dans une grosse franchise après une arrivée remarquée mais décevante dans X men. On prend plus ou moins les mêmes et on recommence. Omar Sy interprète le rôle de Barry, travaillant aux côtés d’Owen et étant lui aussi dresseur. Personnage peu exploité, bouche-trou et n’apportant absolument rien à l’histoire. Pire, il fait presque de la figuration dans le film. Ne parlons pas non plus du peu de dialogues que le personnage aura. C’est vraiment triste de voir que l’acteur arrive à avoir des rôles dans des gros films mais qu’on ne lui donne pas un rôle important. La faute à son niveau d’Anglais peu suffisant pour pouvoir jouer davantage.
-Que serait un Jurassic Park sans ses enfants insouciants ? Nick Robinson , joue le rôle de Zach, jeune ado rebelle, blasé par la vie, ne cherchant qu’à draguer les minettes de son âge et toujours le nez fourré sur son portable. Ty Simpkins joue quand à lui le rôle de Gray, le petit frère de Zach. Un jeune homme passionné par les dinosaures « digne remplaçant de Tim dans Jurassic Park ». Les deux frères sont envoyés à Jurassic World par leurs parents sur le point de divorcés. Ils y retrouvent là bas leur tante Claire « Bryce Dallas Howard » et bénéficient d’un pass leur permettant de profiter de toutes les attractions. Nous le savons tous, qui dit enfant seuls dit insouciances et dit surtout DANGER. Mais, pour une fois, nous sommes face à des enfants débrouillards et autant courageux que l’étaient Tim et sa sœur Lex dans Jurassic Park. « Quand je vous disais qu’on reprenait les mêmes références ».
D’autres personnages secondaires et d’autres têtes connus feront leur apparition dans notre film. Certains auront une apparition minime pour surement revenir dans une prochaine suite tandis que d’autres auront un rôle important.
Effrayant et palpitant
Le film commence assez vite même s’il se concentre surtout à la présentation du lieu de l’intrigue mais aussi des protagonistes « Zach et son frère, Claire, Owen ». Comme si nous étions nous-mêmes visiteurs, nous découvrons en même temps que Zach et Gray le nouveau parc d’attractions. C’est beau, très beau et le tout est accompagné par le somptueux thème de Jurassic Park. Les fans inconditionnels retrouvent petit à petit leur marque mais s’aperçoivent aussi que les choses ont évalué. Les nostalgiques ont plus d’attente que les nouveaux venus et les nouveaux venus en veulent toujours plus. Le réalisateur parvient à répondre à leurs attentes. Plus d’espèces de dinosaures, plus de scènes d’action spectaculaire, des références et clins d’œil aux premiers films de la saga. Tout le monde est gagnant. Contrairement à Jurassic Park qui nous gratifiait d’une somme faramineuse en nous mettant sous le nez des produits dérivés que tout fan qui se respecte voulait s’approprier, Jurassic World se focalise plus sur le côté spectacle et parc d’attractions made in Disney « ou Astérix ». Dans le parc, les attractions se font nombreuses « atelier de fouille archéologique, balade en canoë le long d’une rivière où tout autour des dinosaures « que les herbivores » vivent leur vie, spectacle sous-marin, etc. ». On en voit autant que si on était sur place.
Loin d’être parfait…
Mais il y a un hic du coté de la mise en scène et surtout des effets spéciaux. Certains n’apprécieront pas les dinosaures créés tout en numérique même si l’animatronic est encore présent mais de façon plus minime. Et c’est là que le film pèche beaucoup. Trop d’effets spéciaux dès le début du film qui nous font découvrir les multitudes d’espèces de dinosaures. Le coté réaliste de Jurassic Park en prend du coup un gros coup. »’Les effets numériques ont évolués certes mais là, on a autant d’effets très bien maitrisés que d’autres ressemblant à ses téléfilms passant en deuxième partie de soirée à la télévision. Rassurez-vous, ce point négatif ne sera présent que dans la première heure de film »’. Et c’est là aussi que j’aborde le deuxième point négatif : l’inégalité de la mise en scène et de l’ambiance. Les premières minutes sont une découverte des lieux et des personnages et vers le milieu du film, nous tombons dans une ambiance tout autant effrayante que l’avais été Jurassic ParK. Mais pendant les premières minutes il est très difficile aux fans de la première heure de rentrer dans l’histoire. La faute à un mauvais placement de références musicale et visuelle à Jurassic Park lors de l’arrivée de Zach et son frère dans ce gigantesque parc. On attend à revivre ce que l’on avait vécu en découvrant le premier opus. Jurassic World emprunte un peu trop d’éléments du film original et c’est très mal géré. Il y a aussi le problème numéro un du film : les enfants. Personnages qui sont le fil conducteur de notre histoire et doivent accompagner le spectateur dans son aventure. Ici, ils cassent le film à chaques scènes importantes. Dans Jurassic Park, l’adulte supportait les enfants parce qu’il s’identifiait au personnage principal « Alan Grant » qui lui voyait les enfants comme une abomination et ne se privait pas pour faire des blagues horribles à leur égard. Dans Jurassic World, il n’en est rien. On s’attachera aux enfants que bien plus tard. Malgré ces premiers défauts en début de film, au bout de quelques minutes, nous tombons enfin de quelque chose d’inédit « les personnages, les scènes et surtout l’histoire ». Le sentiment de répétition et de déjà-vu s’évapore. Pire, la deuxième heure donne des frissons tant l’action et les scènes sont spectaculaires.
Je me suis beaucoup demandé si j’allais pouvoir ressortir du film en me disant que j’ai vu des scènes cultes et entendu des répliques aussi bonnes que dans les autres films. Et au bout de quelques minutes j’ai enfin pu être soulagé. Des scènes et des répliques cultes vous allez en avoir. Et de ce côté-là, remercions Chris Pratt qui porte presque à lui seul le film sur ces épaules. D’un charisme dingue, il parvient à gagner le cœur du spectateur. On rit, on angoisse, on est captivé. Les sentiments ressentis en découvrant la version de 1993 sont là. L’ambiance captivante et horrifique fait son retour. De l’émotion forte et une bonne dose d’adrénaline pour un film qui veut vous en offrir plus. Plus de dinosaures, plus de victimes, plus de suspense, plus de science, plus d’action. On retrouve les ingrédients qu’on ne pensait pas revoir mais le tout abordé de façon plus actuelle et plus inédite. Le film étant tout public avec avertissement, nous revenons dans l’ambiance film horrifique familial. Du coté de la musique, hormis le thème principal qui est toujours présent, le compositeur Michael Giacchino « la série Lost » arrive une fois de plus à faire un excellent travail en nous faisant passer par diverses émotions « la peur, la joie, le rire » grâce à des musiques parfaitement maitrisées. C’est bien connu, le spectateur, l’homme, en veut toujours plus. L’idée a bien été trouvée puisque dans Jurassic World, l’homme n’a pas retenu la leçon après la première version ratée du parc. Nous tombons donc dans la perversité de l’homme à vouloir aller toujours plus loin sans apprendre de ses erreurs. On nous créait du coup un nouveau parc, plus grand, plus ambitieux et avec surtout une nouvelle espèce de dinosaure créée afin de captiver le public toujours demandeur. Et une fois de plus, à trop vouloir jouer le rôle de Dieu, la création se retourne toujours vers le créateur. De ce côté la frontière entre la recherche scientifique et ses dérives est bien abordée.
POUR CONCLURE
La longue attente prend fin, Jurassic Park est de retour plus en forme que jamais. Nouveaux personnages, nouvelle histoire, nouvelle franchise, pour un premier film, c’est assez réussi. Jurassic World ne fait pas de l’ombre à ses prédécesseurs et essaye de nous offrir une nouvelle histoire sans pour autant oublier l’ancienne qui joue dans ce film un rôle important que je vous laisse découvrir. Il faut vivre avec son temps, les attentes et mentalités du spectateur ont changé et si »’le réalisateur a voulu prouver qu’il pouvait faire mieux que Spielberg, il a eu quelques mauvaises surprises. D’une part à cause d’une première partie un peu trop laborieuse, d’une autre part pour certains « mauvais placements » des références aux films précédents et d’autre part pour sa mauvaise gestion des effets spéciaux. Pourquoi s’entêter à vouloir créer des dinosaures numériques alors que l’animation a encore évolué et était bien plus réaliste ? »’ Pour ce qui est du reste, le film offre une bonne dose d’adrénaline avec du spectacle spectaculairement spectaculaire porté par un très bon casting avec des personnages garantis sans clichés » sauf les enfants » qui enchainent les morceaux de bravoure, évoluent, dépassent leurs préjugés. Ceux qui s’avéraient antipathiques évoluent vers quelqu’un de beaucoup plus appréciable. Un très bon point sur ça. Pour le reste, beaucoup de surprises vous attendent et le film arrive même à nous faire verser une petite larme dans une séquence touchante. Ni en dessous ni au-dessus des autres films. Pour ma part, une très belle surprise « surtout quand on voit la qualité de la dernière heure du film ».
Auteur de l’article : Jéremie Ziza et Orel Durden
Bande Annonce