Réalisateur : Wes Craven
Origine : États Unis
Genre : Horreur, Slasher, Fantastique
Date de sortie : 9 Novembre 1984
Durée : 91 Minutes
Distribution : Heather Langenkamp, John Saxon, Robert Englund, Johnny Deep, Ronee Blackley, Amanda Wyss….
La jeune Tina fait d’atroces cauchemars dans lesquels elle se retrouve pourchassée par un homme au visage brûlé et portant à sa main un gant garni de couteaux acérés… Les rêves semblent extrêmement réels et en en discutant avec ses amis, elle comprend qu’eux aussi sont hantés par les mêmes cauchemars…
En 1984, Wes Craven décide de mettre un coup de pied dans la fourmilière et de dépoussiérer méchamment le genre du slasher. Pour cela deux ingrédients : un méchant immédiatement iconique, et un concept original.
Le concept est totalement inédit et génial : un tueur s’introduit dans les rêves des gens pour les tuer via leur cauchemar.
Le tueur, lui c’est Freddy Krueger. Boogeyman quasi ultime, il entre dès ce premier film dans le panthéon des plus grands méchants du cinéma et se hisse d’office à côté de Michael Myers (la saga Halloween) et de Jason Voorhes (la saga Vendredi 13, que Freddy affrontera d’ailleurs des années plus tard) dans le trio de tête des plus grands tueurs de slasher.
Mais un tueur et un concept ne suffisent pas à faire un grand film. D’ailleurs, la plupart des suites oscilleront souvent entre le médiocre et le mauvais (tout en restant quand même sympathique, il faut l’avouer). Il faut un réalisateur talentueux.
Et ce réalisateur c’est Wes Craven. Avec un budget pourtant serré, il réussit à créer un film extrêmement flippant, dont les visions cauchemardesques sont parmi les plus maîtrisées du cinéma et surprend constamment.
Tina qu’on prend pour le personnage principal du film meurt finalement très rapidement, (dans une scène vraiment traumatique) et c’est son amie Nancy qui devient la vraie héroïne. Le fait que Freddy ait été tué par les parents des adolescents. La mise en scène des morts toujours exagérées mais systématiquement surprenante…
De plus, Wes Craven se repose sur une réalisation franchement efficace et surtout sur un casting extrêmement talentueux. Si on peut reconnaître un tout jeune Johnny Deep ou le vétéran John Saxon, ce sont Heather Langenkamp et surtout, surtout Robert Englund qui sortent ici leur épingle du jeu. L’une jouant une victime potentielle mais sacrément plus maline et courageuse que la moyenne, l’autre jouant un personnage sardonique, cynique et maniant un humour noir assez subtil, et carrément pervers (et à des kilomètres du bouffon amateur de blagues lourdingues qu’il deviendra plus tard !).
Leur duel devient presque une partie d’échecs, l’affrontement étant bien plus tactique que physique, chacun exploitant les faiblesses de l’autre.
D’ailleurs il est assez amusant de voir le contraste entre Freddy dans le monde des rêves où il est potentiellement omnipotent et quand il se retrouve dans le monde réel où il devient maladroit et inefficace, Nancy lui collant une branlée sans trop forcer (j’exagère un peu, mais elle à clairement le dessus). Ce qui mine de rien est une caractérisation assez efficace du personnage, puisqu’on apprend assez tôt que de son vivant, Freddy était un tueur d’enfants. Et si au départ on pouvait penser que ses meurtres étaient faits par choix, sa confrontation avec Nancy nous laisse surtout penser que ses par opportunisme : Freddy malgré sa grande gueule, est lâche et faible ! Aussi puissant soit il, il n’en reste pas moins une sale petite pourriture qui tue ses victimes dans leur sommeil.
C’est également pour cela que le personnage fascine et est tellement apprécié : contrairement à Michael Myers ou Jason, tueurs invincibles et monolithiques, Freddy est banalement humain, dans ce que l’humanité représente de pire.
Pour conclure, Les griffes de la nuit est un classique et l’un des meilleurs films d’horreur de l’histoire (même si certains effets se sont pris un petit coup derrière les oreilles).
À voir absolument si ce n’est déjà fait.