Pays : Grande Bretagne
Année : 1965
Casting : William Sylvester, Hubert Noël, Tracy Reed, …

Artus ayant le chic de ressortir des titres de genre souvent oubliés du grand public, revenons sur l’une de leurs dernières sorties avec « Orgie satanique », réalisé par Lance Comfort.

En vacances dans la campagne anglaise, Paul va se retrouver impliqué dans une affaire impliquant un culte satanique…

« Orgie satanique » (ou « Devils of Darkness » dans son titre original) fleure bon le film d’horreur britannique des années 60. L’intrigue s’avère ainsi un mélange entre le vampirisme et le satanisme et trempe dans une ambiance rétro fonctionnant à merveille. Il y a un côté assez ludique en le visionnant, en prenant en compte son ancrage culturel. Le méchant est ainsi français, parlant donc avec un accent assez appuyé qui apporte un peu de profondeur à son personnage (Armand du Molière, voilà un nom qui sent bon la baguette et les croissants !). Cela rentre en cohérence avec l’inspecteur Malin, aux sens opposés dans les langues de Shakespeare et de Corneille. Ce « choc » des cultures offre une lecture assez drôle du film, si l’on prend en compte également son ancrage historique. Le film représente également quelques soirées, qui auraient pu s’avérer hors propos, mais qui rentrent dans une logique permanente de dualité, que ce soit entre les cultures (France/Angleterre, Conservatisme/Jeunesse) ou dans les protagonistes (deux couples sont « formés » et se bousculent une fois l’un voulant modifier l’autre).

Contrairement aux œuvres de la Hammer, le film de Comfort se situe à une époque contemporaine, éloignée donc de l’apparence de l’habituel apparat gothique généralement utilisé dans ce type de récit. Pourtant, si l’on excepte son ouverture située dans le passé, l’intrigue montre que, derrière ces maisons modernes d’époque, subsistent des décors ancrés dans une histoire révolue mais toujours présente. Cela rentre encore dans cette quête de mélange perpétuel, aussi bien des genres que des ambiances. Lance Comfort apporte au long-métrage une mise en scène maîtrisée mais surtout une photographie assez belle de la part de Reginald H. Wyer, profitant de ses décors pour les réévaluer dans leur infection par le surnaturel. On en revient au but du fantastique : faire basculer le réel dans l’irréel. C’est exactement ce que réussissent à faire Comfort et Wyer, parvenant à mettre de côté l’aspect un poil trop linéaire de l’intrigue pour capter une ambiance britannique fantasmée dans sa fictionnalité surnaturelle.

Comme à chaque fois, Artus signe une édition valant le coup d’œil avec notamment un entretien avec Eric Peretti permettant de revenir sur la filmographie de Lance Comfort. Le film est disponible uniquement en version originale sous-titrée et comprend également un diaporama d’affiches et de photos ainsi que les bandes annonces des titres de la collection British Horror.

« Orgie satanique » est une bonne mise en bouche pour s’ouvrir à l’horreur gothique et prolonger pour certains l’expérience ressentie devant les titres mythiques de la Hammer. Bref, une bonne horreur britannique appréciable pour se rafraîchir d’effroi pendant l’été…


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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