Dragons 3 de Dean Deblois
Fiche Technique :
Réalisateur : Dean Deblois
Casting : Jay Baruchel, America Ferrera, F. Murray Abraham, Cate Blanchett, Gerard Butler, Kit Harington, Craig Ferguson et Jonah Hill
Budget : 129 millions $
Date de sortie cinéma : 6 février 2019
Genre : Animation, Aventure, Fantastique
Durée : 1h34 min
Synopsis : Harold est maintenant le chef de Berk au côté d’Astrid et Krokmou, en tant que dragon, est devenu le leader de son espèce. Ils réalisent enfin leurs rêves de vivre en paix entre vikings et dragons. Mais lorsque l’apparition soudaine d’une Furie Eclair coïncide avec la plus grande menace que le village n’ait jamais connue, Harold et Krokmou sont forcés de quitter leur village pour un voyage dans un monde caché dont ils n’auraient jamais soupçonnés l’existence. Alors que leurs véritables destins se révèlent, dragons et vikings vont se battre ensemble jusqu’au bout du monde pour protéger tout ce qu’ils chérissent.
L’avis de Valentin
4 ans après l’immense claque de Dragons 2, on attendait forcément une suite, histoire de conclure cette magnifique saga. Après la rachat de Dreamworks, on avait peur que ce » Dragons 3 » passe à la trappe. Finalement il fut repoussé d’un an. Et bonne nouvelle » Dragons 3 » est bel et bien la digne conclusion qu’ont été en droit d’attendre.
Dean Deblois qui avait co-réalisé le premier film et réalisé le deuxième est bien sûr de retour, derrière la caméra. Jay Baruchel qui double Harold en VO et Donald Reignoux sont tous les deux de retour, ce qui fait vraiment plaisir à entendre.
Comme dit plus haut, ce troisième opus est une belle réussite digne des deux premiers films. Tous nos personnages sont de retour et ont droit à une belle évolution, surtout Harold, Astrid et Kromou. Le film se déroule un an après les événements du deuxième film. Le village viking de Beurk, par le biais de ses dragonniers qui essayent de libérer les dragons, encore emprisonnés par l’armée de Drago malgré la défait de celui-ci. Quand la bande d’Harold et Krokmou sont en mission de routine, ils font la découverte d’un Furie Nocturne (la race de dragons à laquelle appartient Krokmou) femelle.
Là où Dragons 3 m’a surpris, c’est sur son aspect visuel. Dans le premier volet sorti en 2010 on était déjà sur un film d’une beauté renversante. Mais en 2014, Dean Deblois et Dreamworks se sont dit » bon les gars on remet une claque visuelle aux spectateurs » avec Dragons 2, mais en 2019, c’est rebelotte. Dragons 3 est une claque visuelle à tous les niveaux. Les décors ont beau nous paraître familier, ont a vraiment l’impression de redécouvrir cet univers qu’on connait pourtant si bien. La direction artistique se renouvelle (comme le 2 il y 4 ans), notamment lors des passages dans le fameux » Monde Caché ». Les environnements sont résplandissants de couleurs, surtout quand les dragons se mélangent aux décors.
Le métrage de Dean Deblois n’en oublie pas d’émouvoir (je me suis toujours pas remis de la fameuse scène de Dragons 2). A ce niveau-là c’est aussi mission réussie pour nos chères dragonniers. Sans spoilers bien sûr, la fin est riche en émotion, tout en étant dans un contexte totalement différent au fameux événement du second film. Les animations faciales des personnages a vraiment eu droit à un bel upgrade en 4 ans. Les personnages n’ont aucun mal a faire ressortir leur émotions, qu’elle soient joyeuses ou tristes et les dragons ont eux aussi droit à ce traitement.
John Powell est de retour du côté de la musique. Il mixe parfaitement les anciens thèmes des précédents métrages, tout en en créant des nouveaux. Ses compositions, nous invite à l’aventure, nous font pleurer, sourire,etc… Globalement les musiques collent parfaitement aux situations avec lesquelles elles sont mélangées.
On pourra cependant reprocher une certaine mise à l’écart de certains personnages secondaires (notamment de Valka la mère d’Harold) et quelques blagues qui ne font pas mouche.
Pour conclure, Dragons 3 conclue parfaitement cette magnifique trilogie. Dreamworks tient enfin sa saga digne de Toy Story. Une belle réussite.
L’avis de Liam
Dragons 3
Conclusion de la saga d’animation de Dreamworks, est-ce que ce troisième et ultime volet perpétue la qualité narrative et visuelle de ses prédécesseurs ?
Alors que Krokmou tombe amoureux, Harold doit se confronter à une nouvelle menace…
La saga « Dragons » se sera fait une place de choix dans le milieu de l’animation, partant du postulat classique de l’être humain devant s’unir à la nature pour mieux la transcender par des proportions épiques provoquant l’émerveillement des plus petits et des grands. Choisir de la clôturer dès le troisième épisode, là où certains tombent dans une forme épisodique nuisant à toute volonté créative (cf « Les crimes de Grindelwald »), était en cela courageux et osé. Il faut donc souligner l’émotion qui naît dès l’entame du film, nous préparant mentalement à dire adieu à Harold, ses amis, les dragons et Beurk… ce qui rentre en cohérence avec le film.
Sans en dévoiler plus sur la forme du récit, l’obligation d’avancer vers l’inconnu tout en tentant d’honorer le passé est au centre de la narration. Il y a une obligation dans le fait d’assumer le futur et de devoir briser les moules d’antan, comme un écho du premier film où c’était une perpétuation sans réflexion de la tradition qui était le véritable antagoniste. Ici, c’est une perpétuation du bellicisime du second volet et la violence inhérente à l’humain que doivent affronter Krokmou et surtout Harold. Dans un monde où l’inconnu est vu comme dangereux, voir Beurk comme un havre de paix accueillant les opprimés pourrait être vu comme un acte politique fort au vu de la politique actuelle d’immigration de nombreux pays. Cela rajoute une profondeur thématique par rapport à la cohabitation et la possibilité d’une société où chacun aurait le respect et le traitement que toute créature devrait mériter.
Visuellement, on ne peut une nouvelle fois rien trouver à redire face à un spectacle aussi riche narrativement que visuellement. La maîtrise de Dean DeBlois pour allier mise en scène épique et intimiste à la fois n’est plus à démontrer, tout comme l’apport du chef opérateur Roger Deakins en tant que consultant visuel. Difficile de ne pas être emporté par le souffle incandescent qui se dégage des plans, tous animés par une sensation qui emporterait jusqu’au plus désabusé des spectateurs. Le tout est à l’image de la composition de John Powell, jetant un œil macro et micro avec sa grandiloquence qui ne renie jamais la profondeur humaine du récit.
Il y aurait tant à approfondir sur ce film (tout comme sur la saga entière), mais réfrénons notre envie d’aller plus loin au risque de vous gâcher le plaisir du film. Il serait en effet dommageable de ne pas pouvoir profiter au mieux d’un long-métrage aussi puissant dans son histoire que dans ce qu’il dégage intimement. C’est un adieu bien merveilleux que l’on nous offre par la qualité de sa conclusion mais tout aussi déchirant par ce qu’il éveille en nous. De quoi inscrire la saga « Dragons » au panthéon des meilleurs divertissements grand public, toutes formes confondues, de ces dernières années.