Date de sortie : 24 juillet 2009 (États-Unis), 30 décembre 2009 (France)
Réalisateur : Jaume Collet-Serra
Acteurs principaux : Isabelle Fuhrman, Vera Farmiga, Peter Sarsgaard, Aryana Engineer, Jimmy Bennett
Genre : Thriller horrifique
Nationalité : Américain
Compositeur : John Ottman
Réalisé par Jaume Collet-Serra (La Maison de Cire, Sans Identité, Non-Stop), Esther est un thriller psychologique dans lequel un couple décide d’adopter une petite fille après avoir subi une fausse couche. Joués par Vera Farmiga (Les Infiltrés, Le Garçon au Pyjama Rayé, The Passenger) et Peter Sarsgaard (Jarhead La fin de l’Innocence, Les Sept Mercenaires, The Batman), John et Katherine Coleman se dirigent alors vers un orphelinat où ils tombent sous le charme d’Esther, fillette de neuf ans isolée des autres et semblant très mature pour son jeune âge comme l’attestent son attitude posée et son langage soutenu : un rôle ayant révélé le talent de la jeune Isabelle Fuhrman.
Basé sur l’affaire judiciaire de Kuřim débutée en 2007 et République Tchèque, le film prend rapidement une tournure glauque et mystérieuse tandis qu’Esther se montre de plus en plus dangereuse et manipulatrice, allant jusqu’à casser la cheville d’une camarade qui se moquait d’elle, offrir des roses de la tombe du bébé mort-né à sa mère et obliger sa petite sœur à la couvrir. Tandis que John et la psychologue mettent tout sur le dos de Katherine pensant que des traumatismes venant de la mort de son enfant refont surface, Esther ne cesse de les dresser les uns contre les autres pour arriver à ses fins.
Malgré une réalisation relativement convenue, Jaume Collet-Serra parvient à maintenir un suspense haletant tandis que les musiques de John Ottman (Usual Suspects, Disjoncté, Bohemian Rhapsody) retranscrivent une ambiance sordide des plus convaincantes. Apparaissant souvent de manière soudaine à l’écran, Esther arbore régulièrement un faciès glacial tandis que des parties macabres de ses dessins commencent à dévoiler sa véritable nature. De nombreux indices sur la sexualité mettent la puce à l’oreille tout au long du film, ces derniers atteignant leur paroxysme lors qu’elle tente de séduire son père vêtue d’une robe de soirée avec du rouge à lèvres.
Souffrant d’une panhypopituitarisme à l’image de Baby Doll dans la série animée Batman, elle ne cherche en réalité qu’une reconnaissance de maturité et l’expression de sa sexualité. Une révélation troublante qui donne un sentiment de pitié sur le personnage alors qu’elle se démaquille sauvagement, enlève ses bracelets et son collier cachant des mutilations et arbore un physique de tueuse psychopathe. Déjà présente à travers l’alcoolisme de sa mère, l’adultère de son père et la surdité de sa sœur, le thème du trouble est efficacement exploité par le scénario, qui utilise aussi brillamment la langue des signes. Un très bon film aux thématiques maîtrisées développées dans un préquel de longues années plus tard !