Date de sortie : 13 janvier 1993 (1h 35min)
Réalisateur : Wong Jing
Acteurs principaux : Jackie Chan, Joey Wong, Richard Norton, Gary Daniels
Genre : Comédie, action
Nationalité : Hongkongais
Compositeurs : James Wong et Romeo Díaz
Comédie d’action hongkongaise réalisée par le prolifique Wong Jing (Future Cops, Les Griffes d’Acier, Evil Cult), Niki Larson la première adaptation cinématographique du manga City Hunter de Tsukasa Hojo. Il a la particularité de mettre en scène le tout aussi prolifique Jackie Chan (Le Marin des Mers de Chine, Police Story, Double Dragon) dans la peau du célèbre détective privé, qui doit retrouver la fille d’un riche homme d’affaires ayant fugué suite à la volonté de remariage de ce dernier. La majeure partie du film se déroule sur un paquebot de croisière, attaqué en plein voyage par un groupe de gangster dirigé par un certain McDonald. Ce dernier est interprété par Richard Norton, grand pratiquant d’arts martiaux connu pour ses apparitions dans plusieurs films d’action hongkongais. Son bras droit est joué par Gary Daniels, le même qui jouera Kenshiro dans l’adaptation tout aussi nanardesque de Ken le Survivant deux ans plus tard.
Le film fait apparaître plusieurs personnages du manga en modifiant leur nom d’origine. Sous les traits de Joey Wong (Les Dieux du Jeu, The Big Score et Casino Tycoon du même réalisateur), Laura devient ainsi Sonia. De même, le lieutenant Hélène Lamberti s’appelle désormais Anna et est interprétée par Chinhmay Yau, également habituée aux films de Wong Jing (Casino Tycoon 1 et 2, Evil Cult, Chun (Li) May dans Future Cops). Quand on voit que Richard Norton est censé jouer Mammouth, et Gary Daniels l’ancien associé de Nicky Mick Angel, on comprend que les personnages ont été distribués comme s’il s’agissait d’une adaptation libre. L’introduction confirme d’ailleurs que Niki Larson n’est qu’une sorte de parodie du manga tellement l’assassinat de Tony Marconi n’est pas pris au sérieux, Michael Wong simulant la mort de manière totalement ridicule.
Les seuls points communs que Jackie Chan maintient avec Nicky Larson est son obsession pour les jolies filles, son humour et sa manière de se battre. Ce dernier paramètre est quand même à nuancer car ça reste Jackie Chan qui fait du Jackie Chan, avec des chorégraphies plus ou moins inspirées, un personnage qui grimace souvent et qui fuit ses adversaire car il les trouve trop fort, ce qui n’est pas vraiment dans l’esprit de City Hunter. Un choix d’acteur opportuniste qui décrédibilise toujours plus les adaptations de manga en film, surenchéri par une voix off féminine qui passe son temps à acclamer « Nicky Larson » avec résonance. Outre les bruitages cartoonesques et certains mouvements de combat pas du tout réalistes, ces derniers comportent parfois des phylactères avec des onomatopées comme « Bam » à la manière du Batman de 1966, histoire de ridiculiser encore davantage son action.
Mais s’il n’y avait qu’une seule scène à retenir de Niki Larson, c’est bien sa parodie de Street Fighter II, qui intervient alors que Jackie Chan affronte Gary Daniels dans une salle d’arcade où se trouvent des bornes du célèbre versus fighting, alors en pleine hype dans les années 90. Tandis que le premier prend l’apparence de Honda puis de Chun Li face à un Ken tout puissant, deux de ses alliés arborent les costumes de Guile et de Dhalsim, avec les musiques et les bruitages directement issus du jeu qui se succèdent dans une véritable folie visuelle. Si le combat de Nicky face à McDonald vaut tout de même le détour, on retient également l’opening « Sing Si Lip Yan » chanté par Jackie Chan lui-même, ainsi que la chanson « Gala Gala Happy » du groupe chinois Softhard, qui intervient pour introduire le casino. Les compositions de James Wong (Histoire de Fantômes Chinois, Il était une fois en Chine) et de Romeo Díaz font d’ailleurs partie des meilleures qualités de ce film culte, qui sera suivi d’une adaptation non officielle trois ans plus tard et de la superbe interprétation de Philippe Lacheau en 2019.