Date de sortie : 24 décembre 1986 (Turquie), 25 mars 1987 (France)
Réalisateur : Oliver Stone
Acteurs principaux : Charlie Sheen, Willem Dafoe, Tom Berenger, Keith David
Genre : Guerre, drame
Nationalité : Américain
Compositeur : Georges Delerue
Écrit et réalisé par Oliver Stone (La Reine du Mal, La Main du Cauchemar, Salvador) qui s’est inspiré de sa propre expérience en tant que soldat engagé, Platoon fait partie de ces films marquants dépeignant une vision particulièrement violente de la guerre du Vietnam. Dans la lignée de Voyage au Bout de l’Enfer et d’Apocalypse Now mais très différent d’un Rambo, il est le premier film d’un triptyque culte du réalisateur qu’il constitue avec Né un 4 juillet et Entre Ciel et Terre. Se déroulant en 1967, il met en avant la condition de soldat du jeune Chris Taylor, premier rôle majeur de Charlie Sheen (Lucas, La Folle Journée de Ferris Bueller, Phantom), dont l’enthousiasme se volatilise rapidement lorsqu’il se rend compte des corvées qu’on lui assigne dans une section qui a déjà subi plusieurs pertes au combat.
Pris en main par le sergent Elias sous les traits de Willem Dafoe (The Loveless, Les Rues de Feu, Police Fédérale Los Angeles), il est dirigé par le sergent-chef Barnes, individu bien plus brutal interprété par Tom Berenger (Les Copains d’Abord, New York, Deux Heures du Matin, Rustlers’ Rhapsody). Malgré l’atrocité des conditions de vie imposée par le conflit, Taylor peut compter sur le soutien de plusieurs camarades notamment interprétés par Forest Whitaker (La Couleur de l’Argent, Good Morning Vietnam, Bloodsport), Keith David (The Thing, Mort ou Vif, Mary à Tout Prix) et Tony Todd (Bird, La Nuit des Morts-Vivants, Candyman). Deux ans après Les Griffes de la Nuit, Johnny Depp y effectue même un petit rôle avant le réel lancement de sa carrière avec Edward aux Mains d’Argent.
Pour imprégner au mieux les acteurs de la vie des soldats et leur faire perdre leur aspect civil, Oliver Stone va jusqu’à recréer un camp d’entraînement et leur impose deux semaines d’épreuves comprenant de longues heures de marche, des embuscades, des patrouilles et des attaques nocturnes. De cette manière, Platoon illustre parfaitement l’esprit de l’Amérique de l’époque, partagé entre des guerriers assoiffés de victoire et des soldats qui estiment que le pays perd son âme dans un conflit qu’ils ne comprennent pas et auquel ils n’ont jamais été préparés. Vision symbolisée par la confrontation entre les sergents Barnes et Elias, le premier représentant la force brute et rapidement incontrôlable, tandis que le second fait preuve d’une conscience morale et se montre bien plus lucide en ne croyant pas en une véritable victoire.
Approfondissant toujours plus la condition des soldats, Platoon en profite pour pointer du doigt l’abus d’autorité des soldats expérimentés sur les nouvelles recrues à travers des répliques injurieuses. Il dénonce également l’abandon et l’assassinat d’officiers impopulaires ainsi que le dérapage des soldats face aux civils innocents dans des séquences particulièrement poignantes. Fort d’une réalisation de qualité à travers de nombreux plans à travers les feuillages et des gros plans sur les regards des sergents pour insister sur leur dualité, le film marque aussi pour sa narration portée par un personnage principal efficacement doublée par Eric Legrand, rapidement connu pour les voix de Seiya des Chevaliers du Zodiaque et de Vegeta dans Dragon Ball Z. Récompensé par quatre oscars dont celui du meilleur film, Platoon s’impose comme un des plus grands classique sur la guerre du Vietnam.