Le nom de Yasujiro Ozu devrait résonner aux oreilles de nombreuses personnes amoureuses du septième art. Même sans avoir vu l’un de ses films, l’aura qui se dégage de sa filmographie a su illuminer des générations de cinéphiles en tous genres. Quand Carlotta propose alors de découvrir ses carnets dans une nouvelle édition, avec une traduction intégrale, révisée et augmentée par rapport à la précédente version de 1996, il faut avouer que notre curiosité est titillée. La question néanmoins de la pertinence de cette lecture sans avoir pu regarder l’un de ses longs-métrages se pose et a taraudé l’auteur de ces lignes au moment de demander un exemplaire. Néanmoins, ce sentiment se retrouve rapidement mis de côté au vu du résultat.
On plonge ainsi dans l’intimité d’un esprit créateur, avec des réflexions pouvant aller de l’élan poétique à la retranscription la plus réduite du contenu d’une journée. Il est assez passionnant de voir comment Yasujiro Ozu passe de la brièveté à la description un peu plus riche, faisant de chacune des journées quelque chose d’intéressant, surtout quand il s’exprime un peu sur ses journées de tournage. Les références accompagnant certaines notes devraient aider les non connaisseurs (comme l’auteur de ces lignes) à comprendre un peu mieux le contexte de tel ou tel propos et ne laisser en ce sens personne de côté dans cette lecture des plus intéressantes.
Les 200 pages d’extraits fournies par Carlotta parviennent à se faire une bonne idée de la nature de la personnalité que nous découvrons à travers ses carnets personnels. Bien que l’on aurait voulu avoir les 1262 pages de contenu entre nos mains, on remerciera l’éditeur de sortir un tel mastodonte qui devrait ravir toute personne amoureuse du septième art. On est sûr que les fans de Yasujiro Ozu auront envie de replonger dans l’intégralité de sa carrière. Quant à ceux, comme l’auteur de ces lignes, qui ne l’ont pas encore fait, voilà de quoi pousser à un énorme rattrapage le plus rapidement possible…