Pour notre quatrième jour de festival, nous avons jeté notre dévolu sur deux films : One cut of the dead (aussi appelé « Ne coupez pas ! » en France) et Rock Steady Row. Une attaque inopinée de zombies sur un lieu de tournage au Japon et des oppositions entre différentes factions étudiantes sur un campus aux USA : va-y avoir de la bagarre !

One cut of the dead – Shinichiro Ueda

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Année : 2017
Réalisateur : Sinichiro Ueada
Casting : Harumi Shuhama, Kazuaki Nagaya, Manabu Hosoi, Mao, Takayuki Hamatsu
Genre : Comédie, Epouvante-horreur
Origine : Japon
Durée : 1h36

Présenté en avant-première belge au BIFFF, le premier film de Sinichiro Ueda avait déjà beaucoup fait parler de lui. Projet à moindre coût doté d’un accueil critique frôlant l’excellence, One Cut of the Dead est aussi original, que drôle et réussi.

La genèse du film lui-même est en effet intéressante : tourné en quelques jours à peine, il s’agit d’une réalisation étudiante dont l’investissement économique, forcément limité, a pu être plus que largement rentabilisé, grâce à sa distribution et réception, désormais mondiales. Véritable phénomène de prime abord inattendu, One cut of the Dead était un des films du BIFFF que nous attendions avec le plus d’impatience. Qu’en est-il, dès lors ?

Nous suivons la création d’un film amateur, tourné dans un bâtiment désaffecté et laissé à l’abandon et dans lequel une jeune femme se fait attaquer par un zombie, qui n’est autre que son petit ami, désormais transformé. Le réalisateur ne se montre pas très satisfait de la performance de ses acteurs et, lors d’une pause, ce sont de vrais zombies qui attaquent soudainement l’équipe.

Il est extrêmement compliqué de parler de One cut of the dead sans en divulguer trop, et donc, sans en en amoindrir l’intérêt. Disons que la première séquence, d’une durée de 37 minutes et tournée en un seul plan-séquence, a de quoi décontenancer les spectateurs, tout en étant particulièrement drôle. Sinichiro Ueda parvient, avec son film, à se jouer autant des gens cinématographiques que des spectateurs eux-mêmes, tout en déclarant un amour profond pour le cinéma. Par cette idée d’hommage au médium, son côté comique et loufoque, le film rappelle un peu « Why don’t you play in hell », réalisé par Sion Sono en 2013.

Plus qu’atypique, One cut of the dead est sans nul doute un de nos coups de cœur du festival. Il prouve qu’il est encore et toujours possible de réinventer en créant et qu’un budget ne fait pas (toujours) tout. On espère (et l’on souhaite) une longue et fructueuse carrière à Sinichiro Ueda ! On attend toujours une annonce pour une date de sortie officielle en Belgique, mais, pour nos lectrices et lecteurs français, le film sortira le 25 avril de cette année.

 

Rock Steady Row – Trevor Stevens

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Année : 2018
Réalisateur : Trevor Stevens
Genre : Comédie, Teen Movie
Casting : Allie Marie Evans, Diamond White, Heston Horwin, Isaac Alisma, Larry Miller, Logan Huffman, Peter Gilroy
Durée : 1h17

Loin de la Saint-Verhaegen, des 24h vélo de LLN (ou des 6 heures cuistax de l’ULB), et de la Saint-Nicolas liégeoise (j’espère n’avoir oublié personne), nous voici à l’université de Rock Steady qui voue un certain culte aux vélos. C’est là que débarque un nouveau, unfreshmancomme on dit, dont le fidèle deux-roues sera rapidement dérobé. Notre héros va vite se rendre compte que l’université n’est pas qu’un haut lieu de savoir où l’instruction prime sur tout. Deux « fraternités » sont en pleine guerre, d’un côté les Kappa et de l’autre La Haute Société. Le Doyen n’a pas grand-chose à faire de ces bagarres, tant que l’argent coule à flots. Le « nouveau » parviendra-t-il à se défendre, à battre les deux fraternités ennemies, et à sauver le campus, ou rejoindra-t-il la longue liste des disparus ?

Vous l’avez sans doute reconnu (ou pas), Rock Steady Row est une adaptation, plutôt étonnante, de « Le garde du corps » (Yojimbo) de Akira Kurosawa. S’il prend en effet place dans un campus, et donne une nouvelle fois à voir quelques clichés du genre (principalement au niveau des personnages), il parvient toutefois à s’en détacher. Car, ce ne sont pas tant les petites histoires d’étudiants et d’étudiantes qui priment, mais bien le système éducatif et universitaire en lui-même. Celui-ci en prendra pour son… « grade », avec grande distinction. Comédie noire cynique, Rock Steady Row formule également une critique de la violence de la société américaine, en l’exacerbant. Au final, on étudie assez peu à Rock Steady…

Toute l’originalité du film réside dans son ton déroutant ; l’on ne comprend pas toujours les actions des personnages, ou les situations qui plongent (encore plus que ne le laissait présager le pitch de départ) dans l’absurde ou le surréalisme. C’est toutefois ce côté extrêmement décalé qui permet au métrage d’approcher son sujet et les critiques formulées, avec réussite.

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Pour conclure notre compte-rendu de cette quatrième journée que nous y avons passé, rappelons que le BIFFF se tiendra au Palais des beaux-arts de Bruxelles jusqu’au 21 avril et, qu’en plus des nombreux films programmés, de nombreuses autres activités sont également organisées et proposées.

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