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David Besingrand

David Besingrand
35 PUBLICATION 1 COMMENTAIRES
David, 21 ans, à l'accent chantant du sud, libraire en devenir. Mes goûts cinématographiques sont variés, je ne déteste aucun genre. Cinévore, sérivore, ouvert à toutes critiques, mais avis tranché. Au niveau séries, je suis vraiment accro à Grimm, Orange is the new black, How to get away with murder, Friends, HIMYM, et bien d'autre encore. Je lis enfin de plus en plus d'ouvrages à propos du cinéma, de films et de cinéastes. Certains avis à propos de ces livres sont disponibles sur ce site.

La couleur des sentiments – Tate Taylor

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Date de sortie : 36 Octobre 2011 ( 2h26)
De : Tate Taylor
Avec : Viola David, Emma Stone, Octavia Spencer, Jessica Chastain, Bryce Dallas Howard, etc.
Genre : Drame
Nationalité : Américain
Musique : Thomas Newman

 

Synopsis :

Dans la petite ville de Jackson, Mississippi, durant les années 60, trois femmes que tout devait opposer vont nouer une incroyable amitié. Elles sont liées par un projet secret qui les met toutes en danger, l’écriture d’un livre qui remet en cause les conventions sociales les plus sensibles de leur époque. De cette alliance improbable va naître une solidarité extraordinaire. À travers leur engagement, chacune va trouver le courage de bouleverser l’ordre établi, et d’affronter tous les habitants de la ville qui refusent le vent du changement…


Tate Taylor, réalisateur de Get on up et La Fille du train, fait avec La Couleur des sentiments (The Help) le pari d’adapter à l’écran le livre bien célèbre de Kathryn Stockett. Dans ce roman, l’autrice met en scène diverses « bonnes », des femmes de ménage afro-américaines, qui racontent leur quotidien dans l’Amérique bien raciste des années 60. Autant vous dire que le réalisateur ne s’attaque pas à un petit morceau avec ce best-seller. La question ici n’est donc pas de savoir si l’adaptation est fidèle au roman, mais plutôt si le film en lui-même se suffit à être bon. Verdict?

 

Je n’y irai pas par quatre chemins : ce film est tout bonnement magnifique. Le scénariste a réussi à tirer le meilleur du bouquin, pour le transformer et le mettre à l’écran. Alternant des moments très drôles et d’autres extrêmement émouvants, le réalisateur nous fait faire des montagnes-russes émotionnelles. Faire d’Aibeleen Clark la narratrice de cette histoire est à mon sens une force : ce qui ne peut être montré nous est expliqué, du point de vue d’un personnage auquel l’on s’attache très rapidement. Ca ne vient pas comme un cheveu sur la soupe, mais sert bel et bien le film, le rendant plus personnel. Le sujet du film étant difficile (racisme d’un époque pas si éloignée de la notre, où le racisme est normal, voire bien vu), le réalisateur arrive à en faire quelque chose de captivant, à la fois drôle et triste, beau.

Au niveau du casting, nous sommes gâtés : Viola Davis, Emma Stone, Octavia Spencer, Jessica Castain et Bryce Dallas Howard se partagent l’affiche du drame américain. Un casting très majoritairement féminins (les quelques hommes n’ont que des rôles secondaires) et tout bonne excellent. Comme à son habitude, Viola Davis est plus que transcendante : elle capte superbement le personnage d’Aibileen, personnage en grande souffrance intérieure, u passé lourd. Octavia Spencer excelle dans le rôle de Minny, personnage drôle et entier. Bryce Dallas Stone est glaçante dans son  interprétation d’un personnage de jeune femme bourgeoise et raciste. Et le reste du casting n’est pas en reste. Ces personnages sont justement riches d’une belle évolution tout au long du film. Cela est surtout notable dans le rôle de Jessica Chastain : la jeune femme superficielle apparaissant stupide, devient un jeune femme forte surmontant ses épreuves et s’affirmant face aux autres.

En somme, La Couleur des sentiments est un film magnifique, magistral, à ne pas manquer. Beau, drôle, triste, émouvant, tout les qualificatifs peuvent le définir. A découvrir et redécouvrir de toute urgence.

We blew it – Jean-Baptiste Thoret

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Date de sortie : 8 Novembre 2017
Réalisateur : Jean-Baptiste Thoret
Acteurs principaux : –
Genre : Documentaire
Nationalité : Français
Compositeur :  –

 

 We Blew it est -il un énième documentaire engagé politiquement, tentant de convaincre les pro-Trump ou les anti-Trump ? C’est la question que l’on peut se poser lorsque l’on lance le film. Car Jean-Baptiste Thoret a pour but de décrire l’Amérique, de faire voir les Etats-Unis, de montrer leur évolution. Il veut comprendre comment un pays peut passer de « Sex, Drugs and Rock’n Roll » à « Make America great again ». Il veut comprendre comment un tel déchirement a pu se créer lors des dernières élections présidentielles. Bref, il veut comprendre les USA. Et c’est un pari gagnant. Car ce film n’est pas un documentaire ordinaire. Ce n’est pas un long-métrage à but politique. Ce n’est pas non plus un film voyeuriste sur une culture différente de la nôtre. Et c’est ça, finalement, la grande force de We Blew it.

Jean-Baptiste Thoret alterne les « deux camps », les pro-Trump et les anti-Trump. Il alterne les riches et les pauvres. Il alterne les réalisateurs et les commerçants. Il alterne finalement les points de vus, les opposés. C’est ce qui rend ce documentaire aussi intéressant. Il n’essaie pas de nous montrer ce qu’il pense. Il ne tente pas de faire voir le camps des gentils et celui des méchants. Il ne diabolise personne et ne jette la pierre à personne. Non, il tente de comprendre, et e faire comprendre. 
Alternant témoignages et longs plans de paysages, le documentaire reste toujours respectueux de l’autre, de son opinion, et nous aide à mieux saisir ce pays brisé, à mieux comprendre ce qu’il recherche. Le seul défaut de ce documentaire, et pas des moindre, peut être sa durée : 2h15 d’alternances entre témoignages et paysages. On a peut-être parfois l’impression d’entendre des redites, on décroche parfois pour se reconcentrer quelques minutes après. Mais il n’en reste pas moins intéressant.

La bande annonce ici

Dans un recoin de ce monde – Sunao Katabuchi

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Dans un recoin de ce monde est un film d’animation japonais réalisé par Sunao Katabuchi. D’une durée de 2h05, ce film est sorti en France le 6 Septembre 2017.

De quoi ça parle ?

La jeune Suzu quitte Hiroshima en 1944, à l’occasion de son mariage, pour vivre dans la famille de son mari à Kure, un port militaire. La guerre rend le quotidien de plus en plus difficile, malgré cela, la jeune femme cultive la joie et l’art de vivre. Mais en 1945, un bombardement va éprouver son courage.

Et ça vaut quoi?

Dans un recoin de ce monde est un magnifique anime japonais, qui vous transporte, vous fait rêver, vous émeut aux larmes et vous marque. Commençons par le visuel : les dessins sont relativement simples (plus simples que d’autres anime récents comme Your Name qui, visuellement, était recherché et vous transportait immédiatement dans un autre monde), mais n’en restent pas moins sublimes. Les couleurs douces se mélangent à ce coup de crayon pour nous amener dans une histoire émouvante. Et justement, cette simplicité visuelle sert le film qui raconte une histoire dure, et semble faire opposition à celle-ci : l’intrigue difficile se mêle à une image simple.

Parlons maintenant de cette histoire. Le film est plus un récit de vie que le récit d’un événement. Nous suivons Suzu, de son enfance à l’âge adulte, et partageons sa vie, ses interrogations, son adaptation à une nouvelle culture lors de son mariage, et bien sûr sa réaction face au bombardement de 1945. Ce récit de vie est émouvant à souhait, on s’attache très vite au personnage de Suzu ainsi qu’aux personnages secondaires. Et l’on est vite ému aux larmes face aux événements mais aussi face à la manière dont ils nous sont racontés.

Autre avantage du film : on ne nous montre pas un engagement par rapport à cette guerre. Ce n’est pas les méchants américains face aux gentils japonais ou l’inverse, mais c’est une population qui subit les conséquences d’un conflit qui la dépasse. Le conflit est personnalisé : ce n’est plus abstrait, mais ça devient concret, et c’est là tout l’intérêt du film : alors que les manuels d’histoire ont tendance à déshumaniser la guerre et les bombardements, le long-métrage nous rappelle que des gens étaient présents, que des personnes lambda, n’ayant rien demandé à personne, sont morts ou ont perdu des proches.

En somme, Dans une recoin de ce monde est un film sublime et nécessaire qui va vous émouvoir aux larmes. Le récit de vie d’une jeune fille devenue femme, prise dans un événement qui la dépasse. A voir et revoir.

Tamara – 2016

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Tamara est un film français sorti dans nos salles le 26 Octobre 2016. Réalisé par Alexandre Castagnetti, nous y retrouvons notamment Rayane Bensetti, Héloïse Martin, Sylvie Testud ou encore Cyril Gueï. Ce film est une adaptation de la bade-dessinée éponyme de Zidrou et Darasse. Il a eu droit à une suite sortie il y a peu dans les salles de cinéma. Mais que vaut réellement ce long-métrage?

De quoi ça parle ?

Tamara est une jeune adolescente de 16 ans complexée par ses rondeurs. Avec sa meilleure amie, elles vont chacune choisir un garçon avec qui sortir. Le hasard fait que Tamara tombe sur Diego, le beau-gosse du lycée. Coachée par sa petite-demi-soeur, Tamara va alors tenter de séduire son prince charmant.

Et ça vaut quoi ?

Ce teen-feel-good movie est relativement moyen. Pas génial, il n’est néanmoins pas la purge que laissaient présager affiches, bandes-annonces et résumés. Tout n’est pas à jeter, mais tout n’est pas non plus à prendre. La scène d’introduction, par exemple, est relativement intéressante. Alors que Tamara exécute une chorégraphie, suivie de son lycée, le réalisateur a rajouté des effets d’animations rappelant les procédés utilisés en bande-dessinée. Ces éléments donnent un effet de mouvement, de couleur, mais également le ton du film. Coloré, le film est une adaptation de BD, et c’est ce que l’on voit dans cette scène, qui montre cela plutôt bien et élégamment. Mais passée cette scène, l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard.Très simple, vue et revue, on s’ennuie assez vite. Les 45 premières minutes, notamment, sont remplies de clichés et sont cousues de fil blanc : Tamara va tout faire pour séduire Diego qui est lui-même secrètement (enfin, bof, on le voit venir à des kilomètres) amoureux de la jeune fille. Jusqu’ici, vu et revu. Ensuite, on se demande comment le film va évoluer (il reste encore une heure). Malheureusement quinze minutes plus tard, on revient sur des clichés. ALERTE SPOILER dans les deux prochaines lignes : Oh mon Dieu, Diego trompe Tamara avec la pimbèche du lycée, donc elle va vouloir faire de même, mais en fait il l’a pas trompé, mais heureusement elle non plus, alors ils se re-aiment. Fin. Oui, réchauffé, n’est-ce pas?

Si l’histoire des adolescents n’est pas géniale, l’intrigue de fond entre la mère de Tamara et son beau-père est sympathique. On finit finalement pas plus s’intéresser à leur histoire qu’à celle de la lycéenne… Côté casting, rien à signaler. Les acteurs tiennent leurs rôles, sont sympathiques, attachants, mais pas non plus transcendants. On s’y attache, ils jouent juste, et pour ce genre de films on ne leur en demande pas d’avantage. Néanmoins, j’ai eu pour ma part quelques « problèmes » avec le personnage de Tamara. En effet, je la trouve détestable durant les 30 premières minutes, puis on s’attache ensuite à elle. Mais c’est bien la première dois qu’un personnage principal semble avoir autant de défauts : exécrable avec sa mère durant la première partie du film, narcissique jusqu’au bout (car, oui, seuls les problèmes de Tamara intéressent Tamara), elle est en fait une caricature de l’adolescente moderne, ici portée en héroïne. Je ne saurai expliquer pourquoi, mais j’ai eu beaucoup de mal avec ce personnage. Quant à l’humour du film, il est bien souvent gras, fait bien souvent flop, autant que le personnage interprété par Jimmy Labeeu.

Que dire sur ce film? Bien que décevant sur beaucoup de points, mis en valeur ci-dessus, il n’en reste pas moins sympathique. Les personnages attachants rendent ce teen-feel-gool movie agréable à regarder, malgré les innombrables clichés qui y sont développés. Ni bon, ni mauvais.

Le Septième Fils – Sergey Bodrov & Gerri L. Crawford

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Le Septième Fils est un film américain réalisé par Sergey Bodrov et Gerri L. Cawford. Nous y retrouvons entre autre Jeff Bridges (Comancheria), Ben Barnes (Le Monde de Narnia 2 & 3) ou encore Julianne Moore (Carrie la vengeance). Sorti en France en décembre 2014, le film dure 1h42. Il est librement – mais alors très librement – inspiré de la saga L’Epouvanteur de Joseph Delaney. Alors, que vaut ce film ?

De quoi ça parle ?

Tom Wards est un septième fils, appelé par Gregory, épouvanteur de son état. Ensemble, ils vont tenter de mettre hors d’état de nuire la sorcière Malkin qui veut conquérir le monde.

Et ça vaut quoi?

On va pas se mentir, ce film n’est vraiment, vraiment, mais alors vraiment pas bon. Objectivement, subjectivement, peu importe, ce film n’est tout simplement pas un bon film. Ni une bonne adaptation d’une oeuvre littéraire. Et, je vous le dis, j’ai eu énormément de mal à ne pas couper le film avant la fin, et ai lutté contre l’envie de m’endormir après la première heure. Bref, vous l’aurez compris, j’ai détesté ce film, mais ai quand même tenté de trouver quelques – petites – qualités au long-métrage. Je vais donc décomposer cette critique en deux partie : une sur le long-métrage en tant que film, et l’autre sur Le Septième Fils comme adaptation de la saga à succès de L’Epouvanteur. C’est partie !

D’abord, parlons du film en tant que long-métrage, tout simplement. L’un de ses principaux défauts est certainement le mauvais traitement des personnages : on ne s’attache à aucun d’eux, tous sont à un moment ou à un autre « tête à claque », et finalement toute identification entre le spectateur et le personnage devient impossible. Bien que le film soit servi par un très bon casting d’acteurs (Julianne Moore, Ben Barnes, Jeff Bridges, et même Kit Harington pour un court moment) – exact, il s’agit d’un point positif. Mais une bonne distribution ne fait pas tout : il faut bien s’en servir, et ce n’est pas le cas ici. Le personnages sont mal développés, mal écrits. De plus, pour un film récent, les effets-spéciaux sont relativement mauvais et invraisemblables. Enfin, un autre gros point négatif du film, c’est bel et bien l’histoire : mal amenée et mal écrite, elle n’a pas d’intérêt, semble insipide et sans charme. Mais je vais y revenir tout de suite.

Parlons maintenant du film comme une adaptation. Car oui, le film se vend comme étant l’adaptation cinématographique de la saga L’Epouvanteur, chose dont ils se vantent même sur l’affiche. Mon sang ne fait qu’un tour, je suis choqué, dégoûté de la manière dont cette géniale saga littéraire a pu être dénaturée. Je ne comprends pas : les romans de Joseph Delaney auraient pu faire une super saga cinématographique, au même titre que l’oeuvre de Rowling. Il suffisait simplement, pour cela, accepter de rester fidèle aux livres. Mais non, l’histoire perd ici toute sa saveur, et l’on nous sert une nouvelle intrigue, navrante, basée sur les personnages de l’oeuvre originale. Enfin, à peu près, car Tom Ward, adolescent de 13 ans, devient un jeune homme cinématographiquement beau gosse ; Gregory devient un vieillard aigri et cruel ; la Mère Malkin sous les trains de Julianne Moore perd toute sa laideur de vieille sorcière ; etc. La liste est longue. Toute l’oeuvre de Delaney est dénaturée, et ça, je ne le pardonne pas ! Bon, si je dois trouvé UN seul point positif à l’oeuvre comme adaptation, ce serait sans aucun doute la représentation physique de Maître Gregory, notamment dans ses costumes.

Avec Le Septième Fils, l’on nous sert une adaptation navrante d’une géniale saga littéraire. Mise à part un bon casting, rien d’autre ne va dans ce triste long-métrage. Qu’on veuille l’étudier en tant que film ou en tant qu’adaptation, ce film est navrant. Triste à pleurer.

Grimm, ou l’art de l’inventivité.

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Grimm est une série américaine, composée de six saisons, créée par David Greenwalt et Jim Kouf. Nous y retrouvons entre autre David Giuntoli (13 Hours), Russel Hornsby (Retour à Lincoln Heights), Elizabeth Tuloch, ou encore Silas Weir Mitchell (Halloween 2). Commencée en 2011, la série s’arrête après 123 épisodes répartis sur six saisons. Comme vous le précise le titre de cet article, je ne vais pas faire une critique de cette série, mais mettre en avant quelques points qui en montrent le travail d’inventivité.

De quoi ça parle

Nick Burckhardt est un policier banal de la ville de Portland. Faisant équipe avec Hank, il s’apprête à demander sa petite-amie Juliette en mariage. Mais ce même soir, la tante l’ayant élevé vient lui rendre visite, afin de lui révéler un secret de famille. Alors qu’elle lui apprend qu’ils sont ce que l’on appelle des Grimm, elle se fait sauvagement agressé, et est envoyée à l’hôpital. Nick doit donc se faire à l’idée qu’il a un pouvoir spécial : celui de voir les Wesen, créatures légendaires que les frères Grimm mettent en scène dans leurs contes. Devant mener de front sa vie amoureuse et son métier de flic, Nick doit apprendre à conjuguer tout cela à sa nature de Grimm.

Voici en quelques lignes un grossier résumé de cette série. Grossier, et très incomplet, tant cette série est complexe. Pour mieux vous expliquer la forme qu’elle prend, il faut savoir que chaque épisode (sauf quelques rares exceptions) prend la forme d’une enquête policière à résoudre, dont le crime a généralement été commis par un Wesen. Parlons justement de ces Wesen : ce sont des humains, mais ils peuvent se transformer en créature (tantôt monstrueuse, tantôt inoffensive). Loups-garous, sorcières, dragons, il y en a pour tous les goûts. Evidemment, la série a quelques points noirs, mais ce n’est pas l’objet de cet article. Parlons donc de l’inventivité de la série.

Inspiration, adaptation.

Les bases de la série reposent sur les contes des frères Grimm. Les créateurs ont décidé de n’en retenir qu’une infime partie, à savoir les monstres qui y sévissent, et non d’adapter totalement ces contes, dont certains sont très connus. C’est là le premier point fort de la série, mais également la première preuve d’inventivité. Il est difficile de décider de faire une adaptation de livre, bien plus difficile qu’il n’y paraît, car la seule certitude est que le public ne sera pas content : trop fidèle, trop de prise de liberté, perte d’intensité, etc. Nous sommes compliqués, et refusons d’admettre que le fait de passer des mots à l’écran change intrinsèquement tout à l’oeuvre. Ici, le problème est réglé : les réalisateurs s’inspirent d’oeuvres littéraires (et l’avouent jusque dans le titre de la série) tout en restant libres vis-à-vis des contes originaux. Ainsi, la série semble être un « produit dérivé » des contes d’origine : on exploite les monstres dans un autre univers que ceux des contes, un univers réaliste et actuel, ce qui me mène au second point.

En effet, l’on n’évolue plus dans l’univers féérique et fantastique des contes, mais dans un monde réaliste. Le héros est un flic, dans une ville normale, côtoie des gens normaux, pense être tout à fait normal jusqu’à ce qu’il voit une femme se transformer en sorcière sous ses yeux. La force de la série est donc de transposer tout un imaginaire « enfantin » en série pour adultes, et bel et bien pour adultes. Ne mettez surtout pas vos enfants devant Grimm, ils en seraient effrayés. Si les contes de frères Grimm sont déjà relativement trash, ou en tout cas effrayants, cette série pousse la source d’inspiration dans ses retranchements les plus sombres : du gore, du sang, des meurtres effrayants. L’horreur n’est plus seulement suggérée, elle est montrée, par les cadavres visibles à la morgue, le situations qui retournent votre estomac (je pense notamment à l’épisode « la poule aux oeufs d’or », lorsque la jeune femme est gavée telle une oie : insoutenable », et surtout par les visages souvent effrayants des Wesen.

Enfin, la troisième preuve d’inventivité de cette série se trouve certainement dans les thèmes abordés, et dans le rapport de cette série avec son époque. En effet, certains épisodes traitent de sujets de société importants : sans-abris, femmes battues, enlèvement d’enfants, et ce dès le premier épisode. Il est rare de voir une série « fantastique », ou en tout cas à tendance horrifique, traiter de sujets de société aussi actuels. Autres trouvaille majestueuse : l’inscription de cette intrigue dans l’histoire. A plusieurs moments, l’on nous fait part d’événements historiques réels, bien connus, mais entrant dans cet univers. Par exemple, un épisode nous montre un vidéo sur laquelle Nick voit Adolf Hitler se transformer en Wesen, ce qui explique l’effet charismatique qu’a pu avoir ce personnage historique. Une bien belle trouvaille , très intéressante.

Comme je vous l’ai annoncé au début de l’article, je ne comptais absolument pas faire une critique de cette série, mais seulement pointer quelques éléments intéressants du point de vue de l’inventivité. Il va de soi que la série a quelques défauts, mais ce n’était pas le propos ici.

Retrouvez les cinq premières saisons de Grimm sur Netflix !

La Passion du Christ – Mel Gibson

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La Passion du Christ est un film réalisé par Mel Gibson (Braveheart ; Tu ne tueras point), avec dans le rôle phare Jim Caviezel (La Vengeance de Monte-Christo ; Paul apôtre du Christ). Sorti en France en 2004, l’accueil réservé au film par la presse est assez mitigé. Si Le Figaro considère le film comme « une oeuvre marquante, qui convainc sans prosélytisme », d’autres comme Télérama y voit la « dérive du spectaculaire hollywoodien ». Bien qu’un peu plus positif, l’accueil des spectateurs reste néanmoins également mitigé. Alors, que vaut La Passion du Christ ?

De quoi ça parle ?

Le film retrace les dernières heures de la vie du Christ, de son arrestation sur le Mont des Oliviers à sa crucifixion et sa résurrection, le tout entrecoupé de souvenirs de sa vie passée.

Et ça vaut quoi ?

La première chose à dire sur ce film, la chose que l’on retient après le visionnage, c’est bel et bien la violence qui y est montrée. Le film est dur, très dur, visuellement. Il est clair que ce film n’est pas à mettre devant tous les yeux. Il paraît à certains moments plus violent et répugnant que certains films gores actuels. Cela est dû à l’immense réalisme dont le film est empreint. Servi par d’excellents acteurs, et notamment par Jim Caviezel dans le rôle de Jésus, on se croirait revenir à cette époque, prendre réellement part à ce film. Le spectateur est placé comme témoin de la souffrance endurée par le Christ, témoin de l’injustice de cette situation. Sur les deux heures dont dure le film, au moins les deux tiers sont sanglantes, et nous montrent Jésus tour à tour battu, fouetté, humilié, crucifié et mourant. C’est certainement cette violence qui fait la force du film de Gibson, mais également qui a crée tant de polémiques et explique l’accueil mitigé auprès de la presse et du public.

Il faut de plus reconnaître que Mel Gibson retranscrit avec une grande fidélité les textes bibliques dont il s’inspire. Le film est entièrement en araméen et latin, les deux langues parlées à cette époque, ce qui ancre le long-métrage dans un certain réalisme. Le réalisateur utilise le plus souvent possible le vrai texte écrit dans la Bible, ce qui rend le film réellement dur. En effet, certaines paroles sacrées qui paraissent parfois abstraites deviennent ici concrètes. On met des images sur ces histoires que l’on entend depuis notre enfance. Mais en dehors de ces quelques éléments réalistes, Mel Gibson prend des libertés. Or, parfois ça passe, et parfois ça casse. Un exemple : le réalisateur choisit d’introduire la figure de Satan, du diable tentateur, qui passa tout au long du film. On voit ce personnage avec Juda lorsqu’il trahit, avec Jésus lorsqu’il prie, avec Juda lorsqu’il se suicide, etc. Cela fait partie des libertés que, personnellement, j’ai trouvé appréciables, car cet élément, en plus d’être intéressant pour le symbole qu’il représente dans une telle histoire, devient récurrent, inquiétant, et sert le récit. Mais toutes les libertés prises dans La Passion du Christ ne sont pas forcément bonnes. Par exemple, lorsque Jésus meurt, si l’on s’en tient au texte biblique, le rideau du temple est sensé se déchirer (pour la petite histoire, ce rideau était situé à l’entrée de ce qu’on appelle le « lieu très saint » et est donc un symbole extrêmement fort pour les juifs à cette époque-là). Or, ici, Mel Gibson choisit de créer un tremblement de terre, séparant la terre en deux jusque dans le temple. Quelle utilité ? En quoi cela a-t-il une quelconque légitimité ? En quoi cela sert-il le récit ?

Au niveau des acteurs, je n’ai vraiment rien à dire. Ils sont réellement parfaits, nous font vivre cette histoire, nous transcendent, nous glacent, nous effraient. Leur jeu est d’une efficacité remarquable, ajoutant toujours plus de réalisme à ce film. La bande originale est également très bonne, servant très bien le long-métrage. L’idée qu’a eu Mel Gibson de superposer les moments de la crucifixion et du chemin de croix avec d’autres épisodes de la vie de Jésus est très bonne, émouvante par moments. Je retiens notamment le passage où Marie, voyant son fils tomber sous le poids de la croix, se souvient d’un épisode semblable arrivé lors de l’enfance de Jésus. Superbe. Enfin, j’ai lu beaucoup de critiques relevant négativement le fait que Mel Gibson nous montre un Christ si rapidement ensanglanté, si rapidement faible. Je n’aurai qu’une réponse à faire à cela : les évangiles nous parlent de scènes de torture, d’un Jésus roué de coups, humilié, battu presque à mort, ce que Mel Gibson retranscrit très bien selon moi.

En somme, La Passion du Christ est un très bon film signé Mel Gibson, Relativement fidèle aux textes dont il s’inspire, le réalisateur nous plonge dans une période sombre et violente. A ne pas mettre devant tous les yeux, ce film sanglant illustre la violente réalité de cette histoire, et vous marquera certainement pour un long moment.

Ernest et Célestine – Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier

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Ernest et Célestine est un film d’animation réalisé par Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier. Ecrit par Daniel Pennac, et inspiré par l’oeuvre de Gabrielle Vincent, ce film d’animation est notamment servi par les voix de Lambert Wilson et Pauline Brunner. Sorti le 12 Décembre 2012, le film dure 1h16, et est disponible depuis le 1er Juillet 2018 sur la plateforme Netflix. Ce film est relativement bien accueilli par la critique presse. Mais que vaut-il réellement?

De quoi ça parle ?

Depuis son plus jeune âge, la souris Célestine a toujours entendu dire que les ours étaient méchants. Elle a toujours été élevée dans cette peur du « grand méchant ours ». Mais elle n’a jamais voulu y croire, en témoignent ses dessins. Lors de son stage chez le dentiste, elle doit se rendre la nuit dans la ville des ours, pour prendre aux petits oursons leurs dents de lait, afin de remplacer les dents pourries de certains rongeurs. Elle va être sauvée par l’ours Ernest, artiste incompris sans le sous. Va alors naître une amitié entre ces deux animaux, amitié interdite et contre-nature.

Et ça vaut quoi ?

Ce film d’animation est une étonnante surprise, une petite pépite. Commençons par le commencement. L’histoire en elle-même, d’abord, est surprenante. Elle mêle en effet la candeur d’un monde d’enfants avec la dure réalité du monde d’adultes. Diablement bien écrit par le sel et unique Daniel Pennac, illustre auteur de romans jeunesse, et inspiré par l’univers d’Ernest et Célestine imaginé par la brillante Gabrielle Vincent, l’adaptation cinématographique ajoute une touche de noirceur qui n’était pas forcément présente dans les livres. Mais cet ajout est à mon sens nécessaire, pour que le film puisse parler à tous, être grand public, et surtout pour que ce ne soit pas un dessin-animé niais, sans intérêt et fade. Pari réussi pour le trio à la tête de ce film enchanteur.

D’un point de vue formel, Ernest et Célestine est visuellement magnifique. Les couleurs pastels, loin d’être agressives, en font une merveille visuelle, que petits et grands prennent plaisir à regarder. De même, le film est servi par une bande musicale somme toute simple et réellement efficace. Ces deux points se marient excellemment bien, se servent mutuellement. Je repense notamment à un moment qui a été pour moi une merveilleuse surprise : la peinture de l’hiver par Célestine. L’air joué par Ernest forme, à travers se notes et rythmes, le dessin que fait la souris. Ce passage du film, relativement bref, montre à quel point musique et dessin peuvent se servir. Ce mélange des arts est central dans ce film d’animation. Enfin, les dessins, d’une merveilleuse simplicité, transportent l’esprit du spectateur ailleurs durant 1h15.

Mais ce qui fait bel et bien la force d’Ernest et Célestine, c’est sans aucun doute la multiplicité de thèmes abordés, et la manière dont ils le sont. En effet, il y a 3 thèmes centraux dans ce film d’animation : la tolérance (rabattre ses préjugés et ses peurs envers l’autre), l’amitié (qui est la plus grande arme en ce monde), et le fait de faire ce que l’on souhaite soi (et non de vivre selon l’héritage culturel et matériel qu’on nous laisse, sans laisser parler ses passions). La tolérance d’abord : l’histoire montre deux mondes où ours et souris ont mutuellement peurs les uns des autres, ne se supportent pas, inventent toutes sortes de légendes urbaines, et surtout jouent bien la comédie pour appuyer ces préjugés (en témoignent les cris des enfants souris et de la femme ours lors du procès). Ensuite, l’amitié : Ernest et Célestine vont devenir amis, s’aimer, tout au long du film, et surmonter toutes sortes d’épreuves ensemble. Sans Célestine au début du film, Ernest serait mort de faim. Enfin, le fait se faire ce que l’on souhaite soi : Célestine aime peindre mais doit devenir dentiste et abandonner ses rêves pour être normale et sociabiliser, alors qu’Ernest, musicien dans l’âme, ne peut pas vivre de ce qui lui plait. Cela est magistralement servi par la réalisation : alliant rires et larmes, ce film tente de faire tomber ces préjugés.

En somme, Ernest et Célestine est une pépite dans l’univers du film d’animation. Un film retraçant une amitié interdite, rappelant Roméo et Juliette, entre deux êtres devenant fugitifs, comme Bonnie & Clyde. Magnifique tant dans sa forme que dans son fond, il fera passer un agréable moment aux petits comme aux grands.

Joint Security Area (JSA) – Park Chan-Wook

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Joint Security Area, ci après abrégé en JSA, est un film sud-coréen réalisé par Park Chan-Wook (Old Boy ; Mademoiselle). Nous y retrouvons notamment Song Hang-ho (Snowpiercer ; The Host), Byung-Hun Lee (J’ai rencontré le diable ; Le bon, la brute et le cinglé), Yeong-ae Lee (Lady Vengeance), Shin Ha-Kyun (Thirst ; The Brain) et Tae-woo Kim (Les Femmes de mes amis ; Woman on the beach). Sorti directement en dvd en 2000, le film est finalement ressorti dans les salles françaises en juin 2018. Que vaut donc ce film? Bilan.

De quoi ça parle ?

Poste de contrôle de frontières des deux Corées, Corée du Nord. Deux morts, deux blessés don un sud-coréen. Lui dit avoir été pris en otage avant d’avoir pu s’échapper. Le survivant du Nord, lui, affirme que l’homme est venu en pleine nuit et a ouvert le feu. Entre vérité et mensonges, le Major Sophie Jean doit trouver le fin mot de l’histoire.

Et ça vaut quoi ?

J’étais curieux de voir ce film de Park Chan-Wook; En effet, je me souviens vaguement de Tom Boy dont je garde un bon souvenir, de même pour Mademoiselle. Mais j’étais également inquiet : y avait-il une raison pour laquelle ce film est sorti directement en DVD ? Peut-être est-il moins bon ? Après tout, ce film a été réalisé avant les autres, peut-être le réalisateur n’avait-il pas encore trouvé son style ? Bref, j’avais beaucoup d’interrogations. De stupides interrogations. Car je n’ai pas peur de dire que ce film est une vraie pépite. Commençons par le sujet abordé : la frontière entre les deux Corées. Un sujet rare dans les films, ou qui donne droit à des réalisations politiquement engagées. Bref, un thème « casse-gueule » peu abordé. Ici, Park Chan-Wook évoque ce peuple déchiré, si proche et pourtant si différent. L’on voit alors les différences entre ces deux nations, mais on rend également plus réel ce qui n’est pour nous que théorique (cette séparation entre les deux Corées, cette proximité mêlée à cette distance).

Ce film est également intéressant car il s’agit d’un drame empreint d’humour, d’action, voire de suspense. Le réalisateur mêle ces différents genre, ce qui crée un long-métrage complet devant lequel l’on ne s’ennuie par. Ce suspense dont je parle est en fait le fil conducteur du film. L’on a en effet deux versions des faits : celle du soldat sud-coréen et celle du soldat nord-coréen. Le réalisateur nous expose ces deux versions dans la première partie du film. Ensuite, il fait un retour en arrière qui nous explique finalement les circonstances du drame, tous les événements liés à l’événement, pour finalement se terminer par cette nuit meurtrière. Mais la réelle inventivité de Park Chan-Wook est de mêler le présent et le passé. Il nous expose la première version des faits, que l’on croit donc vraie. Ensuite, il nous montre une seconde version, ce qu nous interroge. Et finalement, il mélange les interrogatoires et la réalité de l’événement, sans nous donner le dénouement avant la fin du film. Le spectateur reste donc skotché à son siège, en attendant de savoir ce qui s’est réellement passé. Plus le film avance, plus l’événement nous semble invraisemblable. La seule certitude que l’on a est qu’il s’est passé, l’on veut simplement savoir pourquoi, et comment cela a pu se produire.

Enfin, le film a deux autres points forts. Le premier est sans aucun doute le jeu des acteurs. Majestueux dans leurs rôles, leur jeu est juste, ils nous font réellement vivre cette histoire. Je pense pouvoir affirmer que j’ai rarement été aussi ému et subjugué par les acteurs à la sortie d’un film. Entre rire et larmes, l’événement prend peu à peu forme à travers ces personnes. Finalement, je terminerai en parlant des mouvements de caméra qui sont réellement intéressants. Le film est constitué de longs travellings à de nombreux moments. Accentuant le suspense, ces mouvements de caméra servent réellement le film.

En somme, JSA (Joint Security Area) de Park Chan-Wook est une vraie pépite. Mêlant action, drame, humour et suspense dans une histoire au thème rare mais très intéressant, ce film nous fait passer du rire aux larmes, jusqu’à son final époustouflant. Jeu des acteurs, mouvements de caméra, manière dont l’histoire est construite, tout est réuni pour nous faire passer une très bon moment. L’histoire de la déchirure d’un peuple, magistralement interprétée, le tout dans une intrigue superbe.

Une année polaire – Samuel Collardey

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Une année polaire est un film français réalisé par Samuel Collardey (L’Apprenti ; Le Bureau des légendes), avec notamment Anders Hvidegaard et Asser Boassen. Tourné au Groenland, ce long-métrage est en langues danoise et groenlandaise. D’une durée de 1h34, le film est sorti dans nos salles le 30 Mai 2018. Lauréat du prix du jury au Festival 2 cinéma de Valenciennes de 2018, le film a un accueil relativement mitigé (quoique à tendance positive) de la presse : si Positif y voit un long-métrage où « la réalité engendre la poésie », Le Nouvel Observateur se demande si l’on a « vraiment envie d’aller au cinéma pour assister à la tempête sous un crâne d’un Danois à Tiniteqilaaq ». Alors, que vaut réellement Une année polaire ?

De quoi ça parle ?

Anders, jeune professeur diplômé, décide d’effectuer son premier poste au Groenland, dans le petit village de Tiniteqilaaq. Ne parlant par une seul mot de groenlandais, le jeune Danois va tenter de s’intégrer à la vie locale. Néanmoins, la culture du pays privilégiant la chasse à l’école, il a du mal à se faire respecter, tant des enfants que de leurs familles. On suit alors ce jeune professeur, loin de son Danemark natal, perdu dans les grandes étendues polaires, durant une année entière.

Et ça vaut quoi ?

Le film de Samuel Collardey est particulièrement intéressant dans sa genèse. Après plusieurs voyages effectués au Groenland durant un an, le le film prend enfin forme lors du tournage, durant une autre année. S’en suit alors plusieurs mois de montage. Plus intéressant encore, l’histoire est réelle : s’il s’agit bel et bien d’un film (j’insiste sur ce point), les acteurs y prenant part montrent leur vie réelle. Ainsi, Anders est bel et bien un jeune professeur faisant sa première année d’enseignement au Groenland, la communauté inuite est réellement constituée de ces personnes, etc. Si le film capture des instants de vie, il est travaillé : les scènes étaient tournées en plusieurs prises, les acteurs jouaient leurs rôles, etc. Cela reste ainsi une vraie fiction, qui prend part dans la réalité. Pour vous donner un exemple précis, le grand-père ne meurt pas réellement, mais seulement dans le film.

Ceci étant dit, passons à une analyse plus précise de Une année polaire. Ce film est réellement intéressant dans son concept, mais possède bien sûr quelques défauts. Le réalisateur fait appel, comme je l’ai déjà dit, à des acteurs non-professionnels. Les personnes interprètent alors leurs propres rôles. Et c’est certainement ce qui fait l’une des forces du film : le naturel y est déconcertant, l’on est plongé entre la fiction et la réalité. Néanmoins, le réalisateur a choisi de laisser carte-blanche à ses acteurs en n’écrivant pas de dialogue, mais en leur donnant simplement la trame, la situation développée dans la scène tournée. Si cela sert ce naturel ci-dessus encensé, ça donne également lieu à des dialogues rocambolesques, des réaction quelque-peu poussées ou au contraire des absences de réactions… Cela a lieu à certains moments dans le long-métrage (notamment lors de la tempête de la fin) et est assez dérangeant.

Autre avantage du film : ses paysages, purement et simplement magnifiques. Cet environnement polaire, enneigé, rajoute un vrai plus si l’on y est sensible. Faune, flore, mais également manière locale de vivre, le dépaysement est total ! Néanmoins, à trop vouloir montrer cela, Collardey nous lasse parfois un peu. Je suis le premier à adorer ces paysages, sans m’en lasser. Mais le temps était parfois un peu long… Lors de la ballade en traîneau, par exemple, commençant environ 1h10 après le début du film, l’on a droit à de longues minutes d’admiration du paysage. Attention, je ne dis pas que cela n’est pas appréciable, mais ça traîne simplement trop en longueur, sans servir le long-métrage. Finalement, je terminerai sur l’histoire en elle-même. Simple, efficace, elle reste sobre tout en étant intéressante : le mélange des deux langues, l’éloignement de sa terre natale, l’intégration difficile sont tant de thèmes abordés de manière intéressante. Néanmoins, l’on peut remarquer que certains enchaînements se font trop rapidement… Ainsi, la rupture entre l »isolement de Anders et le début de son intégration est, à mon sens, bâclé, la situation évoluant n seulement 2 secondes suite à un feu d’artifice…

En somme, Une année polaire un long-métrage très sympathique. Nous montrant des paysages sublimes, ce film est un lieu où se mêlent avec une réelle poésie fiction et réalité. Malgré quelques défauts et quelques longueurs, Collardey nous enchante (une fois de plus) avec ce long-métrage à la fin duquel vous n’aurez qu’une envie : partir au Groenland admirer ces paysages polaires splendides. Savoir que le tournage a facilité l’intégration du jeune professeur Anders dans ce pays inconnu, et qu’il y est encore aujourd’hui, est un bel exemple de ce que représente aussi le cinéma : faire en sorte que fiction et réalité se servent mutuellement.