Date de sortie : 17 janvier 1979 (1h 47min)
Réalisateur : Werner Herzog
Acteurs principaux : Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Roland Topor, Jacques Dufilho, Walter Ladengast
Genre : Épouvante
Nationalité : Franco-allemande
Compositeur : Popol Vuh
Scénariste : Werner Herzog
Sociétés de production : Werner Herzog Filmproduktion, Gaumont et Zweites Deutsches Fernsehen
Budget : 2,5 millions de marks
Remake du Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau qui le précède de plus d’un demi-siècle, Nosferatu Fantôme de la Nuit apporte une touche moderne au grand classique de l’épouvante sous l’objectif et la plume de Werner Herzog. Ayant cette fois-ci obtenu les droits d’adaptation, le nom de Dracula est clairement mentionné. Le comte est ici incarné par Klaus Kinski (Et Pour Quelques Dollars de Plus, Les Nuits de Dracula, Aguirre La Colère de Dieu) tandis que Jonathan Harker, héros du roman de Bram Stoker, est interprété par Bruno Ganz (L’Échiquier de la Passion, Les Ailes du Désir, The Reader).
Très proche de celui d’origine, le scénario mène alors Harker au fin fond des Carpates pour conclure la vente d’une maison auprès du comte malgré les mises en garde des villageois des alentours. Prisonnier et vidé de son énergie, il laisse alors Dracula prendre la mer pour s’éprendre de sa femme Lucy, sous les traits d’Isabelle Adjani (La Gifle, L’Histoire d’Adèle H, Subway). D’un teint profondément livide, cette dernière surprend dès l’introduction alors qu’elle se réveille en sursaut face à l’écran. La séquence d’ouverture présente en effet des sculptures difformes issues du musée des momies de Guanajuato, représentant des victimes du choléra survenu au Mexique en 1833.
Réalisé d’une main de maître avec des plans impeccables sublimés par la musique macabre du groupe Popol Vuh, le film expose brillamment le côté solitaire et torturé du vampire, Klaus Kinski concrétisant une prestation aussi mélancolique qu’effrayante. Méconnaissable une fois de retour chez lui, Jonathan Harker évolue quant à lui d’une manière inattendue tandis que des hordes de rats répandent la peste à Wismar. Rendant hommage à l’œuvre de Bram Stoker tout en conservant l’apparence dérangeante de l’antagoniste imaginée par Murnau, Nosferatu Fantôme de la Nuit s’impose comme un classique solide mettant en scène le célèbre comte.