Cloud Atlas des soeurs Wachowski et Tom Tykwer
Fiche Technique:
Réalisateurs ou réalisatrices: Les soeurs Wachowski et Tom Tykwer
Casting: Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Hugo Weaving, Jim Sturgess, Doona Bae, Ben Whishaw, Keith David et Hugh Grant
Budget: 100 000 00$
Date de sortie cinéma: 13 mars 2013
Genre: Science-Fiction, Drame, Thriller
Nationalité: Américain, Allemand, Hong-Kongais, Singapourien
Durée: 2h45 min
Synopsis: À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié.
Peu de réalisateurs et réalisatrices peuvent se vanter d’avoir marqués le cinéma, d’être en avance sur leur temps. Ces fameux visionnaires sont peu présents dans l’industrie du cinéma. Aujourd’hui avec Cloud Atlas, les Watchoswki sont entrées dans ce club très fermé. Après le chef d’œuvre qu’était la Trilogie Matrix et après le très sous-estimé Speed Racer, les deux sœurs, cette fois accompagnées de Tom Tykwer viennent de nous livrer l’une des œuvres les plus haletantes, l’une des œuvres les plus maitrisées qu’il m’ait été donné de voir. Cloud Atlas est sans aucun doute ce qui qualifie le mieux le cinéma de Wacthowksi et qui pourtant vient d’un récit qui n’est pas le fruit de leur imagination. Avec la Trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, Cloud Atlas est un des exemples de comment adapter un roman sur grand écran. Le long métrage est sans doute l’un des films les plus fous, les plus ambitieux et les plus maitrisés qu’on est vu au cinéma depuis belle lurette.
Il y a des films qui vous marquent dès le premier visionnage, que ce soit par leur ampleur, par une certaine forme de perfection, par la justesse de leur propos et ce qui parviennent à toucher au plus profond du cœur du spectateur. Cloud Atlas fait clairement partie de ces types de longs métrages. Des films devant lesquels les plus cyniques d’entre nous doivent s’avouer vaincu et reconnaitre la maestria du long métrage. Des films qui nécessitent un revisionnage pour en capter toute l’essence, mais qui malgré ça restent toujours inépuisables. Cloud Atlas, de la même façon que l’était la trilogie Matrix, est de cette race de films rares, comme on en croise un part décennie, avec un peu de chance. Sur le fond, le film n’est pas un projet original car il s’agit d’une adaptation du roman déjà exceptionnel de David Mitchell « Cartographie des nuages ». Pourtant, à la lecture du pavé, en abordant une structure et un propos multiple, il était donc évident que ce roman allait être adapté en film tôt au tard, mais qu’il prenne forme sur le grand écran derrière la caméra des sœurs Wacthwoski était définitivement la meilleure chose qu’il pouvait arriver à ce roman. Absolument tout le cinéma des deux sœurs est présent, mais également leur histoire personnelle.
Dans Cloud Atlas, les différentes strates du récit se répondent en permanence, les barrières entre chaque époque tombent sont extrêmement bien gérées, un personnage d’un récit et d’une époque différente peut intervenir pour faire avancer la trame d’un autre récit et ainsi de suite. Au niveau du casting c’est un sans-faute, tout simplement un sans-faute. Les deux réalisatrices ont très bien dirigé les acteurs et actrices. La palme revient à un Tom Hanks des grands jours, une Halle Berry pleine d’énergie, une Doona Bae totalement envoûtante, un Jim Broadbent vraiment très drôle et surtout un Ben Whishaw tout bonnement magistral.
Il interprète très bien les différents personnages qu’il doit jouer. Que ce soit Mr Ewing à l’époque coloniale quand il fait preuve de clémence envers l’esclave clandestin du navire. Mais là où sa performance est la plus brillante et maîtrisée reste celle où il joue Robert Frobisher dans les années 1930. On sent le dilemme qui habite le personnage entre son rêve de composer le morceau parfait et le fait d’avoir une vie normale avec Rufus Sixsmith car les deux hommes partagent une relation, mais à cette époque les mentalités n’étaient pas très évoluées et le fait d’être homosexuel été très mal vu. La dernière scène mettant en scène ces deux personnages est d’ailleurs bouleversante. Tous les autres personnages sont écrits avec une réelle finesse, mais tellement qu’ils sont nombreux à différentes époques, je ne pourrais tous vous les citer.
Les sœurs Watchowski et Tom Tykwer nous offre une mise en scène vraiment léchée visuellement (la marque de fabrique des deux sœurs). Les deux réalisatrices nous offre des plans de toute beauté, alternant entre plans réels (notamment les plans sur l’île) et des plans entièrement numériques surtout quand l’action se déroule à Néo-Séoul qui respire le cyberpunk inspiré de Blade Runner quand nous sommes dans les bas-fonds de la ville qui rappelle Coruscant quand nous avons des plans aériens de la ville.
La musique signée par Tom Tykwer, Johnny Klimek et Reinhold Heil est à l’image du personnage joué par Doona Bae: envoûtante. Les compositions réalisées accompagnent très nos personnages, et sont à chaque fois en raccord avec l’époque dans laquelle nos personnages se trouvent.
Pour conclure, Cloud Atlas est une œuvre majeure du cinéma qu’il faut avoir vu. Les Watchowski nous signent une nouvelle réussite digne de la trilogie Matrix. Le film ne serait rien sans ses acteurs tout simplement magistraux dans leurs rôles, ainsi que les musiques qui vous entraîneront dans ces univers tout bonnement magiques et très riches de détail. En bref une réussite totale.