Date de sortie : 4 septembre 2020 (États-Unis),
4 décembre 2020 (France)
Réalisateur : Niki Caro
Acteurs principaux : Liu Lifei, Donnie Yen, Jason Scott Le, Gong Li, Jet Li
Genre : Aventure, action
Nationalité : Américain
Compositeur : Harry Gregson-Williams

Très attendu suite à de multiples reports liés à la crise du coronavirus, le remake live du dessin animé de 1998 arrive enfin par l’intermédiaire de la plateforme Disney +, au grand dam des salles de cinéma. Connue pour ses rôles dans plusieurs séries télévisées et dans Le Royaume Interdit, Liu Yifei a alors la lourde tâche d’interpréter la guerrière Mulan dans un film qui tente une nouvelle approche d’adaptation. La volonté de réalisme a en effet poussé la réalisatrice Niki Caro à supprimer les chansons, laissant simplement des mélodies discrètes et une séquence d’entraînement rythmée différemment. La taille et le comique de Mushu ayant été considérés comme peu respectueux de la tradition chinoise, le petit dragon se voit remplacé par la figure du Phénix, que l’on aperçoit plusieurs fois en arrière-plan pour symboliser le courage de l’héroïne. Plus proche que jamais de son père, elle a cette fois-ci une sœur, en lieu et place du personnage de sa grand-mère.


Le film innove efficacement en commençant par l’enfance de Mulan, dont l’agilité pourtant impressionnante déplaît fortement aux habitants compte tenu des valeurs morales de l’époque. Le genre se trouve bien plus axé sur les arts martiaux, avec des chorégraphies de combat très correctes et l’omniprésence du concept du ki, énergie fondamentale qui se trouve en chaque individu. Mais le tempérament combatif et rebelle de Mulan la pousse à remettre la notion honneur en question et ainsi à partir dans une quête d’identité. Revêtant l’armure de son père, elle part rejoindre l’armée pour faire face à l’invasion des Rourans, tribu qui remplace les Huns. Joué par Jason Scott Lee (Dragon L’Histoire de Bruce Lee, TimeCop 2, Tigre & Dragon 2), leur chef Bori Khan remplace quant à lui Shan-Yu tout en restant dans un style assez proche.


À ses côtés se trouve une sorcière interprétée par Gong Li (Mémoires d’une Geisha, La Cité Interdite, Hannibal Lecter les origines du mal), personnage intéressant qui épaule Bori Khan tout en cherchant à mettre en avant les valeurs de la femme au combat. Shang est quant à lui remplacé par le commandant Tung, sous les traits de Donnie Yen (Hero, Tigre & Dragon 2, la tétralogie IP Man), avec qui Mulan n’a aucune romance à cause d’une nouvelle censure de la bienpensance. Qu’à cela ne tienne, le background de ses camarades est un peu plus développé et elle semble entretenir bien plus qu’une simple rivalité avec Cheng. La crainte de dévoiler sa féminité est également montrée différemment : tandis qu’elle se porte volontaire pour monter la garde au lieu d’aller prendre sa douche avec les autres, elle tourne le dos à Cheng lorsqu’il la surprend en train de se baigner.


Mais c’est surtout après avoir provoqué l’avalanche qu’elle décide de se dévoiler elle-même en se détachant les cheveux, qu’elle n’avait pas coupés pour respecter la tradition des guerriers chinois aux cheveux longs. Acceptée un peu trop facilement suite à ce qui constitue légalement une trahison, elle affronte finalement Bori Khan lors d’un combat final bien mis en scène sous les yeux ébahis de l’empereur, incarné par Jet Li (Le Royaume Interdit, La Momie : la tombe de l’Empereur Dragon, trilogie Expendables). Malgré le caractère relativement convenu du film, Mulan tire son épingle du jeu grâce à un univers bien retranscrit et à des acteurs principaux vraiment charismatiques. Interprété par Christina Aguilera, le générique final « Loyal Brave True » achève d’illustrer la légende de Mulan à travers sa musicalité et ses paroles lourdes de sens.