Réalisateur : Banjong Pisanthanakun
Producteur : Na Hong-jin
Durée : 130 minutes
Origine : Corée du Sud, Thaïlande
Date de sortie : 14 Juillet 2021 (Corée)
Distribution : Narilya Gulmongkolpech, Sawanee Utoomma, Boonsong Nakphoo…

 

La peur est probablement le sentiment le plus difficile à faire naître au cinéma. Malgré la pléthore de films d’horreur existant, très peu finalement réussissent à créer la peur, la vraie. On ressent parfois du dégoût, parfois quelques sursauts vont vous faire ressentir ce sentiment d’effroi, mais cela reste assez ponctuel. Dans ma vie de cinéphile, ayant vu un nombre conséquent de films d’horreur, seul une petite poignée m’a vraiment, vraiment fait peur. Pas frissonner, pas mal à l’aise, non, peur.

Et celui qui, pour moi remporte la palme est un petit film thaïlandais du nom de Shutter (l’original, vraiment, il y a un remake américain qui est juste une honte). Une merveille de tension qui monte crescendo et qui m’a mis en apnée pendant une heure et demi.

Puis, bien des années plus tard, j’ai vu un film coréen qui m’a aussi retourné : The Strangers ( a ne pas confondre avec les films homonymes américains qui n’ont rien à voir mais qui pour le coup sont des home invasion / survival très efficaces et hautement recommandable).

Alors  quand j’ai appris que les deux créateurs de ces perles horrifiques filmiques s’alliaient pour créer un nouveau cauchemar, vous pouvez croire que mon excitation était à son paroxysme.

Je vais donc arrêter de parler de ma vie et vous parler enfin du chef d’œuvre horrifique qu’est The Medium.

 

 

The Medium se présente tout d’abord, comme un documentaire sur le chamanisme. On suit une dame, chaman depuis son plus jeune âge, dans son quotidien, ses prières, ses rituels, ses relations avec sa famille, principalement sa sœur.

Le film possède un rythme lent dans sa première partie, lent mais passionnant. On s’intéresse vraiment au quotidien de cette dame et si deux trois petits détails peuvent intriguer voir inquiéter, on ne se sent pas dans un film d’horreur. On l’oublie presque pour se focaliser sur le documentaire qui nous est présenté. Puis les éléments angoissants commencent à se faire plus présent, notamment au contact de la nièce de la chaman. Et on commence à comprendre qu’on va délaisser la partie documentaire sympathique pour se rapprocher d’un cas de possession démoniaque.

Et là, ça s’enchaîne. Le rythme perd son caractère lent et s’accélère méchamment.

Je n’en dirais pas plus, pour vous préserver la surprise de la découverte, qui vaut vraiment le coup.

En fait le rythme s’accélère à la fin du premier tiers, quand la possession ne fait plus aucun doute et surtout avec la mort de la chaman. Intéressant de voir que le personnage qu’on pensait être le principal mourir aussi tôt dans le film. Certes, c’est courant dans le cinéma de créer un personnage faux semblants, mais rappelez vous que la forme documentaire nous fait suivre la chaman. On pense naturellement qu’elle est le seul rempart face au mal, d’autant qu’elle nous est clairement présentée comme la seule force d’opposition. A ce moment, le rythme prend de la vitesse puisque se focalisant sur l’exorcisme en lui-même. Et  ce niveau là, le film est une franche réussite. Parce que évidemment, évidemment, l’exorcisme va partir en sucette. Les trente dernières minutes explosent totalement. On a la représentation de l’enfer sur terre. Gore, terrifiant, malsain, toujours filmé en caméra diégétique, ce final est tout bonnement traumatisant. Alors que le film débutait de façon plutôt positive, il s’achève sur une note de nihilisme incroyable.

Alors, est ce que The Medium  réussit le pari de faire peur ?

Pour ma part, oui. Le film surtout sur son dernier tiers, m’a vraiment fait flipper. Son ambiance douce s’effritant au fur et à mesure du métrage m’a totalement happé. La réalisation maligne, la bande son discrète et le jeu des acteurs m’a complètement séduit.

Je ne peux pas vous garantir que le film aura le même effet sur vous, mais si vous aimez les films d’horreur originaux et susceptible de vous effrayer, jetez vous sur The Medium.

 

 


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