Lilo & Stitch (2002)

Date de sortie : 16 juin 2002 (Inde), 22 juin 2002 (France)
Réalisateurs : Dean DeBlois et Chris Sanders
Comédiens de doublages : Camille Donda, Emmanuel Garijo, Virginie Méry, Vincent Grass, Éric Métayer, Mouss Diouf
Genre : Animation
Nationalité : Américaine
Compositeur : Alan Silvestri
Scénaristes : Dean DeBlois et Chris Sanders
Société de production : Walt Disney Pictures
Budget : 80
 millions de dollars

Lilo et sa grande sœur Nani.

Emblématique de la nouvelle vague de films animés Disney des années 2000, Lilo & Stitch se démarque assez fortement de ses prédécesseurs en mettant en scène deux personnages incompris pourtant très différents. Si Lilo est une fillette hawaïenne qui pose de gros soucis à sa sœur Nani depuis la mort de leurs parents, Stitch est une petite créature proche d’un Gremlin issue d’expériences pratiquées sur une planète lointaine. D’abord appelé « Expérience 626 », il finit par s’échapper et atterrit sur Terre, poursuivi par son créateur le professeur Jumba et l’agent Pikly, spécialiste de la planète pouvant à la fois rappeler un zinzin de l’espace et Bob Razowski de Monstres et Cie.

La présidente du Grand Conseil compte bien récupérer 626.
Une amitié qui ne se fait pas attendre.

Le film aborde des thématiques rarement centrales dans les productions Disney : la solitude, le deuil et la marginalité. Car au-delà du caractère comique et farfelu du petit extraterrestre, Lilo & Stitch explore la détresse d’une enfant qui vient de perdre ses parents, dont le comportement turbulent masque une grande souffrance, ainsi que la lutte d’une sœur aînée qui tente de conserver sa garde. La présence de l’éducateur Cobra Bubbles, ancien agent du FBI reconverti en assistant social, apporte un contrepoint sérieux au quotidien de Nani et Lilo pour mieux souligner la précarité de leur situation familiale. Lui-même conçu pour détruire, Stitch découvre peu à peu la valeur de l’attachement et de la tendresse dans une trajectoire qui inverse les codes du monstre incompris.

L’agend Bubbles, entre comique et gravité.
La famille au centre du récit.

Musicalement, le film surprend aussi par son ancrage dans la culture hawaïenne et son hommage inattendu à Elvis Presley. Ses chansons servent de pont entre les univers : elles permettent à Lilo de partager sa passion, à Stitch d’apprendre les codes humains et au spectateur de s’ancrer dans une ambiance à la fois rétro et exotique. Ce mélange atypique contribue à la singularité du film aux côtés de ses antagonistes ambigus, notamment le capitaine Gantu, homme-requin plus maladroit que malveillant. On peut néanmoins regretter l’absence de chansons à l’ancienne et de personnages réellement charismatiques.

Une étonnante omniprésence d’Elvis Presley.
Des déguisements à s’y méprandre !

Si Camille Donda (Shanti dans Le Livre de la Jungle 2, Naminé dans Kingdom Hearts II, Zaza dans La Bande à Picsou 2017) prête sa voix à Lilo, c’est Emmanuel Garijo (Bobby dans Dingo & Max, Cait Sith dans Final Fantasy VII Advent Children, Toad dans Super Mario Bros.que l’on retrouve derrière Stitch et David Kawena. Succès au box-office, le film obtient une suite directement-to-video en 2005 intitulée Lilo & Stitch 2 Hawaï Nous avons un Problème. Il est aussi décliné en série animée de 2003 à 2006, dont les téléfilms Stitch et Leroy & Stitch constituent respectivement le prologue et l’épilogue. Un film live sorti en 2025 vient ensuite en proposer une réinterprétation.

 

Lilo & Stitch (2025)

Date de sortie : 21 mai 2025 (1h 48min)
Réalisateur : Dean Fleischer Camp
Acteurs principaux : Maia Kealoha, Sydney Agudong, Zach Galifianakis, Billy Magnussen, Kaipo Dudoit, Tia Carrere, Courtney B. Vance, Jason Scott Lee
Genre : Aventure, science-fiction
Nationalité : Américaine
Compositeur : Dan Romer
Scénaristes : Chris Kekaniokalani Bright et Mike Van Waes
Sociétés de production : Walt Disney Pictures et Rideback
Budget : 100
 millions de dollars

On prend les mêmes et on recommence !

Il a fallu près d’une vingtaine d’années pour que Lilo et Stitch reviennent sur le devant de la scène dans un remake en prises de vue réelles qui prend quelques libertés par rapport à son modèle. L’un des changements majeurs concerne les personnages extraterrestres, Jumba et Pikly, qui apparaissent un temps en animation 3D avant de se fondre parmi les humains. Un choix bancal pour tenter de mettre en avant les performances douteuses de Zach Galifianakis (Into the Wild, Very Bad Trip, Birdman) et Billy Magnussen (Into the Woods, Aladdin, Mourir Peut Attendre), atténuant de fait une part de la fantaisie et de l’étrangeté propres à l’univers d’origine.

Un rendu 3D très convaincant…
… finalement remplacé par des humains d’une grande fadeur.

Autre absence notable : celle du capitaine Gantu, évincé pour des raisons discutables, faisant ainsi du professeur Jumba le principal antagoniste. Sous les traits de Courtney B. Vance (Space Cowboys, Terminator Genisys, La Momie), Cobra Bubbles est davantage mis en retrait au profit de Madame Kekoa, incarnée par Tia Carrere (Dans les Griffes du Dragon Rouge, Wayne’s World, True Lies). Ces ajouts et retraits modifient l’équilibre narratif sans toutefois bouleverser le scénario et ses thématiques habituelles. On peut aussi noter la présence de Jason Scott Lee (Dragon L’Histoire de Bruce Lee, Tigre & Dragon 2, Mulan) qui apparaît en tant qu’employeur de Nani.

Sydney Fox de retour pour de nouvelles aventures !
Un personnage très secondaire qui vient une nouvelle fois confirmer son inutilité.

Le remake ajoute aussi des éléments originaux comme le canon portail, dispositif visuel venu appuyer la dimension science-fiction, le film bénéficiant d’effets spéciaux convaincants, notamment pour donner vie à Stitch, dont le design reste fidèle. Le personnage de Nani, désormais sur le départ pour l’université, se veut un peu plus développé. Un détail qui approfondit légèrement son rôle bien que ces ajouts restent modestes et n’apportent pas de changement majeur à l’intrigue principale. Au demeurant correct, le film ne se démarque pas suffisamment du dessin animé pour être totalement convaincant. En dépit de son succès commercial dû à la surexploitation de la figure de Stitch, préférez-lui le remake de Blanche-Neige, sorti quelques semaines plus tôt.


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Emmanuel Delextrat
Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j’ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La Soupe aux Choux, mais avec aussi de nombreux dessins animés comme les courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo, les longs métrages Disney avec Alice au Pays des Merveilles en tête, les animés japonais comme Sailor Moon et Dragon Ball Z ainsi que d’autres séries comme Batman et Tintin. Mes années 90 ont été bercées par les comédies avec Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête) ou d’autres films que j’adore comme Les Valeurs de la Famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à Tout Prix. C’est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par Casino Royale, Et Pour Quelques Dollars de Plus, Kill Bill ou encore Rambo. Collectionneur, j’attache de l’importance au matériel et j’ai réuni trois étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Et plus on découvre de nouveaux films, plus on se rend compte qu’il nous en reste en fait énormément à voir…

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