Date de sortie : 17 novembre 1989 (États-Unis), 28 mars 1990 (France)
Date de reprise : 6 juillet 2022
Réalisateur : Don Bluth
Comédiens de doublage : Richard Darbois, Alexandra Garijo, Jacques Frantz, Claude Joseph, Philippe Peythieu, Céline Monsarrat
Genre : Animation
Nationalité : Américain
Compositeur : Ralph Burns
L’avis d’Emmanuel
Quatrième long métrage animé réalisé par Don Bluth (Brisby et le Secret de NIMH, Fievel et le Nouveau Monde, Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles), Charlie mon Héros prend place dans la Nouvelle-Orléans de la fin des années 1930. Escroc au charme certain, Charlie se présente comme une sorte d’anti-héros faisant affaire avec le sinistre Carcasse, avant que ce dernier décide de le supprimer à l’aide de son ami Zigouille (ce qui s’appelle avoir le nom de l’emploi) pour conserver les seuls bénéfices. Le titre originel All Dogs Go to Heaven prend alors tout son sens lorsqu’il se retrouve au ciel malgré ses actes passés.
Le concept de la montre de vie entre alors en jeu tandis qu’il la remonte pour revenir sur Terre et en finir avec Carcasse, risquant de ne plus jamais pouvoir revenir si elle s’arrête. Contemporain de La Petite Sirène qui marquait un véritable renouveau chez Disney, Charlie mon Héros se montre digne de ses prédécesseurs grâce à une animation de qualité, des personnages attachants, des chansons prenantes et une atmosphère sombre qui renforce son intérêt. Son succès en VHS lui a valu une suite en 1996, une série animée puis un film de Noël deux ans plus tard, projets auxquels Don Bluth n’a pas participé.
Les Français que nous sommes restent particulièrement gâtés par des comédiens de doublage comprenant Richard Darbois (Batman dans la série animée de 1992, le Génie d’Aladdin, Buzz l’Éclair de Toy Story) pour Charlie, Jacques Frantz (Cassim dans Aladdin et le Roi des Voleurs, Al McWhiggin dans Toy Story 2) pour son acolyte Gratouille et Claude Joseph (Sam le Pirate et Charlie le Coq des Looney Tunes) pour Carcasse. On trouve également Alexandra Garijo (Roxanne dans Dingo et Max, Christina Ricci dans Casper, Katie Holmes dans Batman Begins) dans le rôle de la petite Anne-Marie et Céline Monsarrat (Lucy dans Le Lion et la Sorcière Blanche, la Schtroumpfette, Bulma dans Dragon Ball) dans celui d’Annabelle.
L’avis de Nicolas
Découvrir la filmographie de Don Bluth est toujours un plaisir. Charlie mon Héros est un très beau petit film d’animation qui reprend toujours le questionnement que le réalisateur a développé tout au long de sa filmographie autour des valeurs morales.
Charlie est un chien qui s’échappe de prison et revient dans l’entreprise de course de rat qu’il dirigeait avec un associé. Ce dernier le trahit et le tue. Charlie revient du monde des morts afin de se venger et rencontre une petite fille qui pourrait bien l’aider.
Ce court résumé est typiquement l’expression de toutes les obsessions du cinéaste qui questionne son héros tout au long du film afin de le confronter face à sa propre noirceur de brigand. À l’instar de ses autres films, le protagoniste doit accomplir un chemin de croix afin de pouvoir atteindre une vérité. Celle-ci est changeante selon les œuvres de Bluth mais elle s’accompagne toujours d’une transformation directe du personnage.
C’est le cas de Charlie, qui agit tout au long du métrage comme une petite frappe et atteint la rédemption et l’illumination vers la fin du film en sauvant la petite fille dont il se servait afin de satisfaire sa propre richesse.
Mais dans les films de Bluth, il est toujours question de la violence qui se dégage du capitalisme. À quel point la satisfaction et l’égo est amplifiée par l’argent. C’est ce que représente l’antagoniste, qui n’est pas si éloigné de Charlie. Mais ce dernier garde un bon fond et échappe à l’Enfer.
La séquence qui représente l’Enfer est d’ailleurs cauchemardesque et témoigne encore de la grande capacité de Bluth pour délivrer de véritables moments d’horreur. Charlie mon Héros est donc un très beau film d’animation qui ne figure pas forcément dans le haut du panier de la grande filmographie de Don Bluth mais mérite d’être découvert !