L’homme le plus dangereux du monde de Jack Lee Thomson

Pays : Etats-Unis

Année : 1969

Casting : Gregory Peck, Anne Heywood, Arthur Hill

Le docteur Hathaway part en Chine afin de récupérer la formule d’une enzyme qui permettrait d’éradiquer la faim dans le monde. Ce qu’il ne sait pas, c’est que l’émetteur qu’on lui a installé pour rester en contact avec le gouvernement dispose d’un explosif en cas d’échec de la mission …

Replacez-vous dans l’époque : nous sommes en pleine Guerre Froide. Les États-Unis et l’URSS se menacent l’un l’autre, jouant à « Qui va agresser en premier ? » pour répondre. Cette ambiance de secrets et de lutte scientifique fut évidemment propice au développement des films d’espionnage. Il suffit de voir les productions sorties à ce moment-là pour s’en rendre compte.

Cet « Homme le plus dangereux du monde » prend néanmoins une tournure différente d’un épisode de James Bond. Ainsi, le docteur Hathaway, interprété par Gregory Peck, souffre du deuil de son ex-femme et vit une relation compliquée avec une autre. Ce n’est pas un super agent entrainé à se battre et à séduire, on fait face à un simple scientifique (bon, il a quand même reçu le prix Nobel). On peut lire en cela le fait que, pour gagner une guerre plus « psychologique », les gouvernements sont prêts à sacrifier des civils mais également l’utilisation de la science dans cette même lutte idéologique (cf la course pour la lune).

Derrière cela, on peut quand même apprécier l’aspect divertissant du récit, jouant sous une forme de tension réussie sans tomber dans le simple manichéisme. Il est même amusant de constater (comme écrit sur le DVD fourni par ESC Editions) que le tournage s’est interrompu en Chine puis à Taiwan, sous prétexte que le film était d’abord vu comme trop anti-Mao puis pas assez. Cet aspect gris des pouvoirs en place trouve une résonance dans un Hathaway qui est plongé au milieu de tout ça, à affronter même Mao de manière idéologique (ou physique avec cette partie de ping-pong) sans qu’il ne l’ait réellement désiré, dans le seul but de faire au mieux.

Au final, ce « Chairman » (titre original) est fortement recommandable, même dans une édition simple (pas de bonus) mais à l’image propre et nette. C’est un film d’espionnage de qualité divertissante, sans jouer dans une surenchère d’explosions et aux positions nuancées.

Liam Debruel

Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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