Pays : France
Année : 1989
Casting : Vanessa Paradis, Bruno Cremer, Ludmila Mikaë, …
Genre : Drame
Carlotta ressortant les films de Jean-Claude Brisseau, l’occasion est bonne pour aborder un peu « Noce Blanche ».
Quand Mathilde tombe amoureuse de son professeur de philosophie, leur relation va partir dans tous les sens…
Le point qui attire l’attention lors du visionnage du film, c’est la gestion des plans fixes. Jean-Claude Brisseau les établit avec une attention quasi chirurgicale, renfermant le cadre comme la société renferme ses personnages, écrasés par un écran bien trop grand pour leurs exactions dans le quotidien. Pourtant, c’est par leurs prises de décisions que ceux-ci ressortent de grand écran par la tragédie du quotidien.
Tragédie, voilà un mot qui colle bien à la relation entre Mathilde et son professeur, deux êtres qui finissent par fusionner par la nature reconstructrice de leur liaison. Brisseau se plaît alors à construire des plans dont la nature fixe emprisonne encore plus ses personnages dans l’intrigue, comme ce questionnement entre ses héros sur une potentielle découverte de leur histoire tandis que deux autres personnages discutent plus haut, les ignorant totalement. Cette force du cadrage se fait avec autant de précision qu’il ne met pourtant pas de côté le lyrisme de certaines images.
Mais si le film fonctionne, ce n’est pas seulement grâce à la maîtrise de Brisseau derrière la caméra mais également de ses acteurs devant celle-ci. L’alchimie et la conviction qu’établissent Bruno Cremer et Vanessa Paradis s’avère telle que l’on ne s’étonne pas que pour son premier rôle, cette dernière reçut le César du Meilleur espoir féminin. Tout concorde dans le jeu de ce couple pour mieux amener à un déchirement des sentiments sur fond polémique, un tel ascenseur émotionnel qui ne peut que se terminer mal, comme toute histoire d’amour au final.
On peut donc remercier Carlotta d’offrir ce film dans une restauration 2K pour une édition Blu-Ray qui donne grandement envie de découvrir le restant de la filmographie de Brisseau. Avec « Noce Blanche », il offre ainsi une romance destructrice où la force de ses plans gagne par leur implacabilité fixe.