Date de sortie : 13 août 1996 (États-Unis), 7 novembre 1996 (France)
Réalisateurs : Tad Stones
Doubleurs principaux : Guillaume Lebon, Richard Darbois, Alain Dorval, Jacques Frantz, Magali Barney
Genre : Animation
Nationalité : Américain
Compositeurs : Carl Johnson et Mark Watters
Dernier volet de la trilogie Aladdin, Le Roi des Voleurs se déroule après l’éviction définitive de Jafar alors que le mariage entre Aladdin et Jasmine est sur le point de se concrétiser. De bien meilleure qualité que son prédécesseur, il puise de nouveau dans les contes des Mille et une Nuits en faisant intervenir une bande de quarante voleurs menée par un certain Cassim, qui n’est autre que le père d’Aladdin, que ce dernier croyait mort. Ne l’ayant jamais connu, il se retrouve embrigadé dans ses plans de trouver un trésor caché sur une île qui change régulièrement de place. La thématique de la relation père fils est alors bienvenue, Aladdin doutant de sa capacité à être un bon père une fois marié, n’ayant jamais connu de modèle familial. L’inspiration d’Ali Baba et les Quarante Voleurs ne s’arrête pas là avec un repaire accessible au pied d’une montagne en prononçant la formule « Sésame, ouvre-toi ! » ; de plus, le frère d’Ali Baba s’appelle aussi Cassim dans ce même conte.
Techniquement, Aladdin et le Roi des Voleurs reste bien en deçà du premier film de la trilogie. On retrouve les mêmes soucis de couleurs que dans Le Retour de Jafar, Aladdin et Jasmine ayant pris un bronzage hors norme et les habits du sultan virant parfois au jaune foncé entre deux plans de la même scène. Les chansons vont du médiocre au correct en passant par la niaiserie : on retient surtout la sympathique introduction « C’est la fantasia à Agrabah » pendant laquelle le génie annonce la cérémonie du mariage, l’entraînante « Bienvenue aux quarante voleurs » alors qu’Aladdin prend la place de Sa’luk après l’avoir vaincu en face à face, ainsi que « Dites oui ou non » prononcée par ce dernier et une partie des voleurs en guide de vengeance. Si la voix française d’Aladdin n’est plus la même, les autres personnages conservent les mêmes et Sa’luk a l’honneur d’être doublé par Alain Dorval, déjà derrière Pat Hibulaire et Sylvester Stallone.
Le génie en fait de nouveau des tonnes en faisant référence à d’autres personnalités comme Vito Corleone du Parrain, Rocky Balboa, RoboCop, Elvis Presley et Forrest Gump. Il apparaît également sous les traits de nombreux personnages de l’univers Disney : on trouve ainsi Blanche-Neige, Cendrillon, la Fée Clochette, le Lapin Blanc d’Alice au Pays des Merveilles, Pocahontas et Pumbaa du Roi Lion. Les clins d’œil vont plus loin avec Mickey Mouse dans une parodie de Steamboat Willie, une apparition en Pluto et même une en Jasmine. Dans la première version du scénario, Aladdin devait retrouver son frère Mozenrath, présent dans la série télévisée. Mais le comédien qui lui prêtait sa voix n’ayant pas voulu reprendre son rôle, le réalisateur préféra se démarquer de la série en imaginant de nouveaux personnages comme Cassim et Sa’luk.
Alternant action et dialogues, le scénario fonctionne et mène vers une aventure intéressante au cœur des trésors où la cupidité se paie avec la Main de Midas, qui transforme en or tout ce qui la touche, y compris un être humain. La trilogie se conclut d’une belle manière avec la réapparition du marchand chantant une dernière reprise de « Nuits d’Arabie ». Inventif de bout en bout, Aladdin aura su imposer un univers très riche donnant lieu à une série animée appréciable ainsi qu’à deux suites faisant partie des plus marquantes des classiques Disney malgré une qualité largement inférieure à celle de son modèle.