Date de sortie : 4 mars 2000 (Japon), 26 octobre 2000 (Amérique du Nord), 24 novembre 200 (Europe)
Fabricant : Sony Computer Entertainment
Concepteur : Ken Kutaragi
Génération de console : Sixième
Nationalité : Japonaise
Unités vendues : 157,68 millions
Fin de production : 4 janvier 2013
À mon super pote Clément « Alberto Rodriguez » Foursans, dont la passion pour cette console ne s’est jamais altérée au point de s’en acheter une de couleur rose !
Il y a 20 ans, une des consoles les plus attendues de tous les temps s’apprêtaient à envahir le marché japonais. Après le raz-de-marée PlayStation dans la seconde moitié des années 1990, dire que les gamers n’avaient d’yeux que pour la deuxième du nom relève d’un doux euphémisme. Sortie le 4 mars 2000 au Japon, la PlayStation 2 trouvait déjà un million de preneurs durant ses premiers jours, les mêmes qui avaient accueilli si timidement la Dreamcast de Sega. La console aura aidé à populariser les DVD avec un lecteur directement intégré, format encore tout récent à une époque où la VHS régnait en maître. La taille des boîtes et des notices des jeux doublaient presque celles de la PS1 en plus d’un choix de matière beaucoup plus solide, ce qui donnait un sentiment de modernité saisissant. Les jeux PS1 étaient d’ailleurs tous rétrocompatibles sur la machine sans aucun adaptateur, un argument de vente qui défiait toute concurrence.
Comme souvent, le line up reste timide avec un nouveau Ridge Racer, la simulation de bataille grandeur nature Kessen et un troisième épisode pour la saga Street Fighter EX, assez joli avec pas mal de bons modes mais qui ne présente aucun réel nouveau personnage. Il faudra attendre la fin de l’année 2000 pour que le line up occidental dévoile TimeSplitters, un sympathique FPS dans un univers futuriste et loufoque qui s’émancipera pleinement dans le cadre de son deuxième épisode, ou encore un portage du FPS Unreal Tournament, qui permettait enfin de faire des deathmatches en solo face à des bots. Cette fin d’année laissera également place à SSX, un jeu de snowboard saisissant qui donne un sérieux coup de vieux aux Cool Boarders. Les jeux de sport continuaient de s’émanciper dans des versions plus modernes avec Madden, NHL, NBA Live et FIFA 2001.
Dynasty Warriors passait du jeu de combat au beat’em up de masse dans un deuxième épisode donnant toute son identité à la saga. Pour nous autres Européens, la claque se situait surtout au niveau du portage de Tekken Tag Tournament, épisode ultime regroupant presque l’intégralité des personnages de la première trilogie dans de magnifiques niveaux avec un système de switch entre deux personnages, de quoi faire oublier le pourtant excellent Tekken 3. Certains préféraient le portage de Dead or Alive 2, paru sur DreamCast quelques mois plus tôt, inaugurant ainsi l’avalement des exclusivités de la concurrence par Sony, à l’instar des portages de Crazy Taxi et de Resident Evil Code Veronica, pépite de choix dans le règne des survivals horror aux côtés de l’enivrant Silent Hill 2, souvent considéré comme le meilleur de la saga.
Les RPG s’installaient petit à petit avec le rafraîchissant Dark Cloud de Level-5, l’édifiant Shadow Hearts et un deuxième Jade Cocoon, à qui l’absence de traduction française avait pu faire de l’ombre. Parallèlement, d’autres jeux tentaient de se démarquer en vain, comme le médiocre Project Eden, le survival horror du pauvre Extermination à la jaquette pourtant flamboyante ainsi que le TPS X-Squad, mauvaise copie de Syphon Filter ; je passe sur cette simulation de feu d’artifice nommée FantaVision. Certains s’en sortaient toutefois mieux tel Kengo : master of bushido, qui proposait de faire évoluer un personnage en se battant au sabre. Konami commençait à sortir son épingle du jeu avec l’intrigant jeu de recherche Shadow of Memories, le tactical Ring of Red et surtout Zone of the Enders, à l’univers mécha produit par Hideo Kojima et fourni avec une démo généreuse du mastodonte Metal Gear Solid 2 permettant de jouer Solid Snake à bord d’un tanker avec un gameplay enrichissant largement les possibilités du précédent épisode.
Ce n’est qu’en 2001 que la PlayStation 2 commençait à montrer ce qu’elle avait dans le ventre avec des jeux très attendus comme l’excellent Onimusha, basé sur le gameplay de Resident Evil dans un univers rappelant davantage Tenchu, ou encore le cinglant Devil May Cry, tous deux précurseurs du beat’em up moderne. Citons aussi le portage PC du TPS Max Payne largement inspiré des ralentis de Matrix, ainsi que le FPS Red Faction dans lequel il était possible de créer des tunnels en explosant les décors, du jamais vu en ce début de XXIème siècle. La longévité de la PlayStation 2 a été telle que de très nombreux classiques sont sortis durant plusieurs années : on peut citer pêle-mêle les mythiques Metal Gear Solid 2 et 3, Tenchu La Colère Divine, les portages des Hitman et des Splinter Cell, Final Fantasy X, Kingdom Hearts, Dragon Quest L’Odyssée du Roi Maudit, God of War, SouCalibur II et III, Capcom versus SNK 2, les Dragon Ball Z Budokai, Ico, Shadow of the Colossus, …
Les efforts de la GameCube de Nintendo et de la Xbox de Microsoft, pourtant bien plus performantes, n’ont jamais pu détrôner le leadership de Sony, dont la PlayStation 2 possède la ludothèque la plus impressionnante de l’histoire des consoles. Alors que la Xbox 360 débarque fin 2005 suivie de la PlayStation 3 et de la Wii en 2006, la PS2 continue de se vendre par palettes et sort des jeux intéressants jusqu’en 2010, avec une retraite symbolisable par l’arrivée de Silent Hill Shattered Memories, même si des licences comme FIFA continuaient à être éditées dessus jusqu’à la saison 2014. Avec près de 160 millions d’unités vendues, la PlayStation 2 reste la console la plus vendue au monde, suivie de près par la Nintendo DS (154 millions).