Date de sortie : 17 juillet 1987 (États-Unis),
20 janvier 1988 (France)
Réalisateur : Paul Verhoeven
Acteurs principaux : Peter Weller, Nancy Allen, Kurtwood Smith, Ronny Cox
Genre : Science-fiction, action
Nationalité : Américain
Compositeur : Basil Poledouris
Après l’échec de La Chair et le Sang au box-office, Paul Verhoeven (Total Recall, Basic Instinct, Benedetta) est introduit par Steven Spielberg dans le milieu hollywoodien et se met au travail pour son tout premier film outre-Atlantique. Inspiré par Blade Runner mais surfant surtout sur le succès de Terminator et sa thématique autour des cyborgs très en vogue dans les années 1980, RoboCop marque le premier rôle majeur de Peter Weller en tant qu’Alex Murphy, policier de Détroit sous le joug de l’Omni Cartel des Produits (OCP), société spécialisée dans l’armement et la robotique ayant aussi la mainmise sur la police locale. Faisant équipe avec Nancy Allen (Carrie au Bal du Diable, 1941, Blow Out), il tombe dans une embuscade et se fait trucider par une bande de malfrats dirigés par le redoutable Clarence Boddicker, sous les traits de Kurtwood Smith (Staying Alive, Rambo III, Le Cercle des Poètes Disparus).
La criminalité étant à son comble dans la ville de Détroit, le président de l’OCP, joué par Dan O’Herlihy (Halloween 3, Starfighter, Twin Peaks), donne son accord pour un projet de cyborg policier à la précision sans faille qui suivrait les ordres de la société pour faire respecter la loi. Murphy est alors ramené à la vie et devient RoboCop en intégrant l’armure, son côté humain pouvant toujours ressurgir en cas de décision importante. Ayant oublié son ancienne ville, il traque alors les criminels de Détroit et éradique toute violence avec une redoutable efficacité. Mais c’était sans compter le vice-président Richard Jones, interprété par Ronny Cox (Le Flic de Beverly Hills, Total Recall), qui est de mèche avec les truands et compte bien contrôler la police et la criminalité grâce à un robot entièrement mécanique.
Apportant une réflexion sur l’obsession de l’ordre et de la sécurité, RoboCop affiche une violence particulièrement marquée par ses personnages qui se font cribler de balles de manière explicite, le sang étant d’un rouge très vif et les os se faisant broyer sous leur impact. Paul Verhoeven utilise en réalité l’ultraviolence pour appuyer sa satire de la culture américaine. Un procédé qui se remarque dès le début du film par l’intermédiaire d’un faux journal télévisé dans lequel les images d’une société déchaînée se succèdent avec des plages de publicité qui s’intercalent comme si de rien n’était. La dualité entre l’homme et la machine reste centrale tandis que RoboCop fait preuve d’une humanité émouvante dans des passages comme celui où il retrouve des souvenirs liés à sa femme et à son fils en revenant dans son ancienne maison. Son œil apeuré à travers la visière endommagée et son visage apparent quand il enlève son casque devant sa partenaire rappellent que c’est bien un humain qui se trouve derrière le costume.
Malgré une réalisation vieillissante, RoboCop reste un film de science-fiction très réussi grâce au charisme de son héros, dont les interventions sont renforcées par l’excellent thème musical de Basil Poledouris (Le Lagon Bleu, Conan le Barbare, La Chair et le Sang). Il n’hésite pas non plus à se montrer plus léger avec une certaine dose d’humour qui détonne efficacement avec la dramaturgie ambiante. Véritable succès à son époque, RoboCop a vu son univers s’élargir à l’occasion de deux suites puis d’un remake en 2014. Il fait également partie de ces grands classiques à avoir été adaptés en jeux vidéo de qualité sur plusieurs supports, notamment l’Arcade, la NES et la Game Boy.