Le cinéma américain, Hollywood, les blockbusters, les franchises, les reboots-prequels-spin off et tutti quanti…

Le cinéma d’auteur, masturbation intellectuelle, rythme ultra lent et plombant, ennui réservé aux Festivals…

Entre ces deux visions associant extrêmes et clichés, nous vous proposons un coup de projecteur sur 3 pépites du cinéma US : Dope, This is not a love story et Dear White People. Avec un dénominateur commun, hormis l’année de sortie en salles : l’adolescence !

Dope (2015, réalisé par Rick Famuyiwa)

                Film qui a fait son petit effet à Sundance, Cannes et Deauville, avec comme noms prestigieux Forrest Whitaker en producteur et Pharrell Williams à la bande son, Dope nous fait suivre les aventures d’un trio d’adolescents fort attachants. Fans de hip hop des années 90, ils essaient de grandir comme ils peuvent et sans se faire remarquer dans le quartier craignos d’Inglewood. Si le héros – Malcolm – rêve d’intégrer Harvard malgré sa couleur de peau, il va devoir endosser malgré lui le rôle de dealer.

Rassurez-vous, nous ne sommes pas dans la version originale de Gangsterdam ou dans un énième film de drogue. Servi par une bande son rap de haute volée, le réalisateur nous offre 1001 petites astuces funs pour passer 1h45 de pur plaisir. Arrêts sur image, coupes surprises pour accélérer le rythme, running gags, dialogues de qualité, personnages ultra-sympathiques… L’équation parfaite pour ce film qui se joue des clichés sur l’image qui est collée aux Afro-Américains.

This is not a love story (2015, réalisé par Alfonso Gomez-Rejon)

                Un titre original fort différent (ça arrive) – « Me and Earl and the Dying Girl » – qui décrit mieux le pitch : Greg est un ado isolé qui cherche surtout à passer inaperçu et qui n’a qu’un seul véritable ami (Earl) avec qui il s’amuse à tourner des parodies de films connus. Jusqu’au jour où sa mère lui demande de tenir compagnie à leur voisine atteinte d’une leucémie.

Version plus subtile et moins grandiloquente que « Nos étoiles contraires », This is not a love story propose un regard à la fois drôle, décalé et touchant sur ce trio de jeunes américains. Les courts-métrages parodiques tournés par les deux héros sont terribles… Imaginez Orange Mécanique revisité avec des chaussettes ! On rit beaucoup de ces personnages forts, on est ému mais sans tomber dans le concours de larmes à la Hollywood… Bref, une vraie pépite !

Dear white people (2015, réalisé par Justin Simien)

                Prix spécial du jury à Sundance en tant que « Meilleure fiction américaine », Dear White People raconte la vie de quatre étudiants noirs dans une école prestigieuse. Comment vivre dans un monde de blancs quand on est noir ? Le titre fait d’ailleurs référence au nom de l’une des radios du campus qui dénonce les étranges habitudes des blancs vis-à-vis de leurs camarades de couleur. « Chers amis blancs, le nombre officiel d’amis noirs nécessaires pour ne pas être considéré comme raciste passe de 2 à 3 : dépêchez-vous de vous ajuster à cette nouvelle norme ! ».

Le film est acerbe, il pique là où ça fait mal. D’ailleurs, le réalisateur s’est fait attaquer au Texas pour « racisme envers les blancs ». Il s’est défendu et a mis en avant ses références aux grands réalisateurs qu’il chérit comme Kubrick, Lang ou Bergman. On reconnait du Spike Lee chez Simien. Ce film joue moins sur le côté fun que Dope, c’est plus politisé, plus posé. Mais plus incisif aussi. Certains lui reprocheront son côté trop bavard, mais la fin est particulièrement réussie !


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Nicolas, 37 ans, du Nord de la France. Professeur des écoles. Je suis un cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Ennemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

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