L’important c’est d’aimer. C’est quoi Aimer ?

La vie est une succession d’ellipses, le film aussi. La vie, le roman, ce qui fait que Jim (le fils) est Jim ne s’arrête jamais.

Celle d’Aymerick (son père, son « père », son parrain, son « parrain ») non plus, car on est tous le héros de notre histoire, et on a tous nos raisons, nos motivations. Même Florence (sa mère, sa « mère » ?).

L’important c’est d’être aimé.

L’amour inconditionnel, l’amour désintéressé, l’amour sans attendre en retour.

Faire un truc qui est mieux pour l’autre que pour soi.

Accepter que Christophe (son père, son « père » ?) s’installe à la maison. Parce que c’est mieux pour lui, parce que c’est mieux pour Florence. Et puis peut-être que c’est mieux pour Jim, maintenant, ou après quelques ellipses.

S’aimer sans ellipses

Accepter que la nouvelle famille parte de l’autre côté de l’Atlantique. Pour les mêmes raisons, et puis aussi parce qu’il ne peut pas faire autrement. Et puis parce que parfois on n’a pas le choix : soit on accepte/s’adapte, soit on se rebelle sûrement pour rien.

Accepter que ça ne soit pas le moment à Noël de venir offrir un chewing-gum qui décolore la langue, accepter que les ellipses s’espacent, que la fréquence du quotidien s’espace. Si c’est mieux pour Jim, ainsi soit-il.

Et l’amour propre, c’est quoi ? L’inverse ? Faire un truc qui est mieux pour soi que pour l’autre ?

Il faudrait donc trouver un juste milieu, un équilibre entre le tout pour soi et le tout pour l’autre.

Parfois, un contexte fait qu’il n’y a pas de place pour soi, ou que la place disponible marque un trop grand écart avec nos envies, nos besoins.

Florence fait des expériences, elle expérimente la vie.

La vie dérangée

La vie pas rangée, au contraire de Cécile qui vient vérifier chez son amie que quand on fait des choix pourris, on a une vie pourrie. Ca la rassure Cécile.

La double paternité, comme dans Trois hommes et un couffin (ou les Trois frères ?) mais version moins drôle.

Et si elle est revenue parler à Aymerick, c’était pour quoi ? Par pure perversité de le faire vraiment souffrir ? Pour soulager sa propre conscience ? Par honnêteté pure ? Pour qu’au moins Aymerick sache que Jim ne l’avait pas abandonné ?

Acte d’amour ou d’amour propre ?

A force de ne penser qu’à l’autre, comme on dit d’être trop gentil, Aymerick n’est qu’une pièce de monnaie qui passe de bourse en porte-feuille sans aucune prise sur un destin qui le fera tomber sur Olivia.

On se rend compte que si Aymerick avait osé s’aimer davantage, cela aurait permis à Jim de vivre avec un cœur qui bat à l’endroit. Plutôt que de devoir attendre ses 23 ans. C’est long quand même.

C’est c’qu’il y a d’plus beau…

La salle de cinéma rallume ses lumières. Le film se termine, pas la vie.

Vivement la prochaine ellipse.

Histoire de vérifier que s’aimer, c’est l’équilibre de faire des trucs qui font autant de bien à soi qu’à l’autre ?


Article précédentTrance de Danny Boyle [La critique du film]
Article suivantLa Mouche de David Cronenberg [La critique du film]
City Zen
Nicolas, 37 ans, du Nord de la France. Professeur des écoles. Je suis un cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Ennemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

Laisser un commentaire