« Des fois, je me demande ce que serait ma vie si j’avais fait d’autres choix. En fait, je pense que je me demanderais ce que serait ma vie si j’avais fait d’autres choix. »

Partir un jour, c’est Juliette Armanet, aka Cécile la super-héroïne, qui accède, le temps d’une parenthèse, le temps de quelques scènes à un autre multivers.

Mais ici, pas besoin de Docteur Strange pour passer d’un monde à un autre. La réalité de la vie s’en charge toute seule. Il suffit d’un troisième infarctus du paternelle pour que notre grande cheffe change d’espace/temps.

Et puis dans l’existence, qu’est-ce qui compte le plus :

Construire une vie qui file et peut nous filer entre les doigts ?

Ou se construire soi pour ne pas subir ce torrent au courant pas du tout tranquille ?

Docteur Strange vs The Real Life

Des fois, elle se demande ce qu’aurait été sa vie si elle était restée dans son village d’enfance au lieu d’aller gagner Top Chef et d’ouvrir son restaurant gastronomique dans la capitale ?

Quelle aurait été sa vie si Raph l’avait embrassée à la patinoire ?

(Quelle merveilleuse scène de cinéma !)

Est-ce qu’elle aurait été plus heureuse ou moins heureuse ?

Dans la réalité, un jour, elle est partie…

Sans se retourner, sans rien regretter ?

Des fois, on aimerait bien vivre plusieurs vies en même temps,

Côtoyer simultanément (au moins) deux multivers.

Le temps d’un court-métrage, le temps d’un long, le temps d’un toujours-métrage ?

Dystopies disponibles ?

Les narratifs de nos fictions actuelles aiment les dystopies.

Dans la vraie vie, il y a des moments-carrefours, ces moments où le Destin nous offre des choix.

Choisir, c’est renoncer. Et parfois, les regrets reviennent comme un boomrang en plein cœur.

C’est le père Gérard qui semble plus agacé que fier que sa super-héroïne de fille soit devenue reconnue dans la profession, comme s’il aurait préféré qu’elle reprenne l’affaire familiale.

C’est la mère Fanfan qui prend tout ça avec tellement plus de hauteur, comme si elle savait que le plus important c’est d’aimer et de ressentir.

Ce sont Richard et Heddy qui sont bien contents de se dire que dans leur petit village, rien ne change jamais rien, comme s’il y avait un micro-climat temporel.

C’est Nathalie qui a bien conscience que ce n’est peut-être pas l’Amour ouf pour son mari, mais que c’est peut-être quand même bien… Mais bien, c’est suffisant ?

Bien, c’est suffisant ?

Car il y a un personnage important dont on n’a pas encore parlé.

C’est Sofiane.

Car lui le choix, il n’est pas derrière lui, il est devant.

Et ce choix, c’est surtout sa super-héroïne de copine qui va le faire.

Un futur avec une femme like L.

Un futur qui le terrifie d’autant plus qu’il sent que le passé n’est pas totalement réglé.

Un passé qui recèle un autre univers…

La preuve : elle ne lui a jamais parlé de ce pote d’enfance.

La preuve en réciproque : personne ne demande à la star du petit écran ce qu’elle a vécu à Top Chef ou dans son projet de resto gastro.

La recette du bonheur

Au final, ce film, c’est juste la quête de la recette du bonheur du plat – signature.

Et c’est le resto des parents qui en ont le secret, même si le petit carnet indique sûrement qu’un relai pour deux roues est à la gastronomie ce que sont les tongs sont à la haute-couture.

La recette du bonheur c’est :

Enfourcher sa moto

Musique à fond dans le casque

Et avancer dans la vie sans jamais rien oublier,

Sans jamais rien regretter !

To be free, or not to be !


Laisser un commentaire