Sortie : 1 er mars 2022
Editeur : Carlotta
Genre : Drame, Comédie
De Satyajit Ray
Films : La Grande Ville, Charulata, Le Lâche, Le Saint, Le Héros et Le Dieu Eléphant. 

 

 

 

 

 

 

 

Le cinéma c’est aussi la possibilité d’agir en chercheur de trésors. Carlotta nous en offre un en ressortant 6 films de Satyajit Ray, grand cinéaste indien et grand architecte du cinéma moderne.

La modernité de Ray se manifeste à travers les 6 films proposés par le prisme d’une mise en scène qui sait temporiser les éléments de style. Il construit des plans qui s’accrochent au quotidien des personnages.

 

 

 

 

Il suffit de voir l’évolution d’Amitabha dans Le Lâche qui opère un retour vers le passé en croisant un amour de jeunesse. Ce surgissement du passé s’avère être profondément mélancolique tant il s’oppose au présent du film. La belle Karuna ne veut plus du jeune scénariste et est passée à autre chose quitte à vivre avec un homme qu’elle n’aime pas vraiment.

Ray se permet alors de tenir un suspense ahurissant qui sera forcément déceptif et incarne un présent cruel. Une modernité qui s’oppose au passé d’Épinal, celui que l’on veut garder en tête. Cette opposition entre passé et modernité, futur, n’est pas liée à un regard critique de la part du cinéaste. C’est plutôt un fait incontestable qui s’impose de manière naturelle.

 

 

 

La modernité peut être salutaire pour les protagonistes puisqu’elle agit comme une libération pour Arati, femme de Subrata, qui commence à travailler dans une entreprise qui vend des machines à tricoter afin de combler les difficultés financières de son mari. Le couple réside dans un village en périphérie où l’idée d’une femme qui travaille est peu acceptée. Ainsi, Arati découvre le monde moderne, ses avantages, ses rêveries et ses dangers.

 

La Grande Ville est donc une magnifique quête de liberté et d’existence pour un personnage profondément bon qui se métamorphose en incarnation du juste dans sa finalité.

L’opposition entre passé, tradition et modernité est donc une thématique qui varie dans ses représentations chez Ray.

 

L’ensemble des 6 films représente la société indienne et choisit de s’intéresser à des protagonistes qui proviennent de couches sociales assez différentes. Ces incarnations permettent de saisir toutes les problématiques qui proviennent de leur vie. Par exemple, dans Le Héros, les angoisses d’un acteur en quête d’image et de célébrité. Ainsi, des cauchemars profondément angoissants se manifestent à l’écran et résument la difficulté de l’acteur à se confier et à faire face à ses angoisses.

Les angoisses, le quotidien son également liés à une quête de vérité qui fait tomber les menteurs et mystificateurs. C’est ce qu’il se passe dans Le Saint, film qui prévient les populations indiennes des menteurs qui se servent des religions et croyances pour imposer leur puissance.

Ici, la quête de vérité est longue et nécessite la force du groupe mais elle s’avère finalement salutaire.

Le cinéma de Satyajit Ray est nécessaire tant il décrit tous les procédés qui mènent à la liberté. Ses films relèvent d’une magie, celle de montrer la vérité par le langage cinématographique, de défaire les croyances nocives et de proposer une issue salutaire pour le personnage et le spectateur.

 

L’Edition : 

 

Le Coffret est disponible en Blu-ray et DVD depuis le 1er Mars 2022 chez Carlotta. Il propose ainsi La Grande Ville, Charulata, Le Lâche, Le Saint, Le Héros et enfin Le Dieu Eléphant. 

Chaque film est accompagnés d’entretiens avec Charles Tesson, de Charulata et Le Héros vus par Eva Markovits et d’une interview de Ray pour Fr 3. 

 

 

 

 

 


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