Date de sortie : 19 juin 1998 (États-Unis),
25 novembre 1998 (France)

Réalisateurs : Tony Bancroft et Barry Cook
Doubleurs principaux : Valérie Karsenti, Renaux Marx, Richard Darbois, José Garcia
Genre : Animation
Nationalité : Américain
Compositeur : Jerry Goldsmith

L’honneur d’une femme par le mariage, une tradition largement remise en cause.

Inspiré de la légende chinoise de Hua Mulan datant du IVème siècle, Mulan fait partie des derniers longs métrages d’animation Disney de grande qualité de la fin des années 1990. Prononcée « Fa Mulan » alors que le scénario se déroule au nord de la Chine (où le dialecte dominant est le mandarin et non le cantonais), notre héroïne est présentée comme une jeune femme devant préparer son mariage dans les plus pures traditions afin de faire honneur à sa famille. Mais étant de tempérament plutôt combatif et rebelle, elle choisit de se déguiser en homme pour prendre la place de son père, qu’elle estime trop vieux et fragile pour faire face aux Huns. L’introduction montre en effet le début de l’invasion, dirigée par le charismatique Shan-Yu, sur les remparts de la Muraille de Chine. Pour lui venir en aide, ses ancêtres demandent à Mushu, un petit dragon déchu, de réveiller un grand dragon de pierre afin de protéger Mulan.

Un antagoniste au charisme ténébreux très marqué.
De très jolis panoramas animés.

Ayant brisé la sculpture par maladresse, il se voit alors obligé de garder lui-même un œil sur elle, donnant ainsi un avant-goût de l’humour que réserve l’aventure. Le scénario du film est construit autour de trois grands thèmes qui s’entremêlent efficacement. Il est d’emblée question d’honneur, comme l’illustre l’entraînante chanson « Honneur à tous » tandis que sa mère prépare Mulan à rencontrer la marieuse. Une infantilisation telle qu’elle se fait jeter dans la baignoire avant d’être couverte de honte à cause de simples maladresses jugées non convenables pour une future épouse. Lorsque son père remarque son absence, il renonce même à la dénoncer, sachant que cela entraînerait l’exécution de sa fille ainsi qu’un déshonneur ultime sur sa famille. Tout cela mène à la notion d’identité, symbolisée par la mélancolique chanson « Réflexion », durant laquelle Mulan s’interroge sur le rôle qu’elle doit tenir.

Des alliés rigolos qui auraient mérité d’être davantage travaillés.
« Sois plus violent que le court du torrent, sois plus puissant que les ouragans, sois plus ardent que le feu des volcans. »

Ayant pris la décision d’aller se battre, elle va jusqu’à retirer son maquillage et se couper les cheveux avec l’épée de son père afin de prendre sa place. Lorsque plus tard elle se fait enfin accepter en tant que femme guerrière, son identité se voit renforcée tandis que le générique final se termine par la chanson « Qui je suis vraiment », interprétée par la belge Mélanie Cohl. Mulan met alors en œuvre son propre sens de l’honneur à travers sa mission. L’empereur ayant décrété la mobilisation d’un homme par famille, elle représente la sienne et part s’entraîner pour repousser les Huns, puis trouve en son chef de troupe Shang un véritable mentor. Sa ténacité est fortement mise en avant par la chanson « Comme un homme », qui est de loin la plus intense du film. A contrario, ses camarades soldats sont présentés comme des boulets qui les rendent plus comiques d’autre chose, et ce jusqu’à la niaiserie avec la chanson « Une belle fille à aimer ».

Face à l’infériorité en nombre, seule la ruse permet de s’en sortir.

Doté d’une animation détaillée et d’un bel univers asiatique, le film manque cependant de personnages fortement charismatiques : Mulan, Shang, l’Empereur et Shan-Yu sont en effet les seuls qui sortent réellement du lot, à cela près que ce dernier aurait mérité d’avoir un background étoffé. Le casting reste néanmoins de qualité grâce à un doublage de renom, à commencer par Mulan qui doit sa voix à Valérie Karsenti (Le Cygne et la Princesse, Gargoyles, Daria). On reconnaît aisément Marie Galey, qui faisait déjà la voix d’Ariel dans La Petite Sirène, pour les chansons de l’héroïne. Si Shang est sérieusement doublé par Renaud Marx (The Crow, Double Dragon, Mortal Kombat Destruction Finale), Shan-Yu doit quant à lui sa voix au prolifique Richard Darbois (le Génie d’Aladdin, Buzz l’Éclair de Toy Story) et Yao à Christian Pelissier, déjà derrire la VF du capitaine Haddock dans Les Aventures de Tintin. Dans un registre comique, Mushu se voit doubler par José Garcia, et Chi-Fu par Michel Prud’homme, connu pour la VF de Zazu dans Le Roi Lion.

Une héroïne digne ce nom qui n’hésite pas à brandir les armes.
Une romance plutôt timide entre Mulan et son supérieur.

Très Populaire pour son histoire originale, Mulan fut rapidement adapté en jeux vidéo. D’abord en point’n click simpliste sur PlayStation et PC, puis en jeu de plates-formes déjà plus intéressant sur Game Boy. Six ans plus tard, une suite du film voit le jour directement en vidéo, sous-titrée « La Mission de l’Empereur ». Fin 2005, le jeu vidéo Kingdom Hearts II exploite de nouveaux univers Disney et celui de Mulan, intitulé « Terre des Dragons », constitue le premier monde à parcourir. Il faut ensuite attendre 2020 pour que Disney s’attaque à un remake en prises de vue réelles, qui tente de se démarquer de ses prédécesseurs en proposant un film qui laisse de côté Mushu, les chansons ainsi que la légère romance qui commençait à se concrétiser entre Mulan et Shang.


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Emmanuel Delextrat
Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j’ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La Soupe aux Choux, mais avec aussi de nombreux dessins animés comme les courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo, les longs métrages Disney avec Alice au Pays des Merveilles en tête, les animés japonais comme Sailor Moon et Dragon Ball Z ainsi que d’autres séries comme Batman et Tintin. Mes années 90 ont été bercées par les comédies avec Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête) ou d’autres films que j’adore comme Les Valeurs de la Famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à Tout Prix. C’est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par Casino Royale, Et Pour Quelques Dollars de Plus, Kill Bill ou encore Rambo. Collectionneur, j’attache de l’importance au matériel et j’ai réuni trois étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Et plus on découvre de nouveaux films, plus on se rend compte qu’il nous en reste en fait énormément à voir…

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