Date de sortie : 18 Octobre 2017 (France)
Réalisateur : Arthur de Pins et Alexis Ducord
Durée : 80 minutes
Acteurs principaux : Emmanuel Curtil, Kelly Marot, Alain Choquet

Genre : Comédie, animation, 
Nationalité : Franco-Belge

 

Zombillenium, la bande dessinée d’Arthur De Pins, vient de s’achever. Pour lui rendre hommage, penchons nous sur son adaptation cinématographique.

 

Les adaptations françaises des bandes dessinées françaises, font bien rarement l’unanimité. Généralement, on se retrouve avec une comédie grand public, à la gloire des acteurs principaux (quand bien même ceux-ci ne sont pas les rôles titres) et recouverte d’un humour bas du front, poncé jusqu’à la moelle.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il existe bien évidemment de bonnes adaptations : Lou, Mutafukaz, Mission Cléopâtre…

Mais pour citer Michel Audiard : C’est comme les poissons volants, ça existe mais ce n’est pas la majorité du genre.

Alors Zombillenium dans tout ça ? Fier exocoetidae s’élevant hors des flots avec fougue et passion dans l’ Océan Pacifique, ou vieux merlan échoué sur la grève grisâtre et triste d’une plage bordant la Manche ?

Poisson volant. Définitivement poisson volant.

A mon sens, Zombillenium n’est pas juste une bonne adaptation de bande dessinée franco-belge, c’est LA meilleure adaptation. Pour deux raisons : la première étant de ne pas avoir fait une adaptation en live-action, la seconde c’est une compréhension totale de l’œuvre adapté.

Logique en même temps, puisque le co-réalisateur est également le créateur de Zombillenium.

L’histoire est relativement simple (et pas simpliste). On y suit Hector Saxe, contrôleur de sécurité assez antipathique de prime abord, qui va se retrouver embaucher dans le parc d’attraction
Zombillenium, un parc horrifique dont la particularité est que tous les employés sont de vrais monstres.

Le film se veut un prequel à la BD (même si le parcours initiatique d’Hector, fait écho à celui du héros de l’œuvre originale), et présente tous les personnages de la bande dessinée, de façon moins violente et moins cru, pour que les profanes comme les connaisseurs de tous âges puissent y trouver leur compte.

Je n’en dirais pas beaucoup plus sur l’histoire, qui s’avère beaucoup plus subtile que de prime abord, et offrant plusieurs degrés de lectures. Faux semblants, culte de l’image, abandon, deuil… mine de rien, pour un film familial, Zombillenium brasse des sujets assez complexe et sombre.

Peu de clichés, pourtant avec le bestiaire proposé, il y avait de quoi, mais aucun ne tombe vraiment dans la caricature, hormis une parodie d’Edward Cullen dont la dimension emo a eut les curseurs poussés au maximum. La subtilité se retrouve également dans l’humour. Très peu de gags, finalement, mais faisant souvent mouche et offrant là aussi plusieurs degrés de lecture. Une scène notamment, qui peut sembler sombre, triste et même tragique, qui devient juste hilarante quand on a la référence musicale derrière.

D’ailleurs parlons de la musique. Elle est juste excellente, composée par Mat Bastard (leader de Skip the Use) et est totalement centrale, notamment dans une scène de concert ô combien symbolique.

Mat Bastard d’ailleurs, qui double Sirius, sympathique squelette délégué syndical, est la seule « star » dans l’équipe de doublage. En effet, les réalisateurs ont choisi des doubleurs professionnels et non pas des célébrités. Et autant vous dire que le doublage est du coup, juste parfait, mené en tête par le génial Emmanuel Curtil.

Graphiquement, le film est très beau, le mélange CGI/traditionnel, donnant un rendu cell shading très proche de l’œuvre originale (Arthur de Pins travaillant beaucoup par informatique).

Bref… Que dire de plus ? Excellent film d’animation, porté par une musique géniale et un cast vocal parfait, un humour et un message subtile, tout ça dans l’adaptation française d’une BD française…

Un film d’horreur pour toute la famille, où les monstres ne sont pas ceux/ce qu’ils semblent.

 


 


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