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Nicolas Leduc

Nicolas Leduc
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Stand by me de Rob Reiner

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Réalisateur : Rob Reiner
Genre : Drame
Durée : 89 minutes
Date de sortie : 8 août 1986
Origine : États Unis
Distribution : Will Wheaton, River Phœnix, Corey Feldman, Jerry O’Connell, Kiefer Sutherland, Richard Dreyfuss…


Vous ai-je dis que j’étais fan de Stephen King ? Maintenant c’est le cas. Mais si j’apprécie autant les écrits du maître de l’horreur du Maine, c’est avant tout pour l’empathie qu’il réussi à mettre en place entre le lecteur et ses personnages. Et bien que King soit reconnu comme un maître incontesté du fantastique horrifique, il n’est pourtant jamais aussi passionnant que quand il parle du quotidien.

Si on me demande quel est son meilleur livre, je vous répondrais Ça. Non, pas pour le côté horrifique, magnifiquement écrit cependant, mais pour la vie de ses jeunes protagonistes. King arrive, et c’est l’un des rares auteurs pour moi à le faire, à me rendre nostalgique d’époque que je n’ai pas connu.

Dans ses nombreux écrits, deux me touchent particulièrement. Deux nouvelles. La première est Chasse cœur en Atlantide, tirée du livre Cœurs perdu en Atlantide. (Qui a eu une adaptation au cinéma, mais qui n’adaptait que la première nouvelle et l’épilogue). La seconde est Le corps. Tirée du recueil Différentes Saisons (dont est également tiré le chef d’œuvre absolu L’évasion de Shawshank adapté sous le titre : Les évadés) et adapté par Rob Reiner (Princess Bride, Quand Harry rencontre Sally et une autre très bonne adaptation de King : Misery) sous le titre Stand by me.

Dans ce film, qui se passe à la toute fin des années 50, on suit donc quatre amis d’une douzaine d’années, Gordie (Will Wheaton), Chris (le regretté River Phœnix), Teddy (Corey Feldman) et Vern (Jerry O’Connell) qui sous prétexte de camping, partent à la recherche du corps d’un enfant de leur âge, disparu quelques jours plus tôt, dans l’espoir de devenir des célébrités locales. Mais en parallèle, la bande de Ace Merrill (interprété par Kiefer Sutherland et personnage récurrent dans les œuvres de King), brutes locales, décide de faire de même…

Je ne vais pas m’étendre sur le film, parce qu’il est très difficile d’en parler sans faire pulluler les spoilers. Et je ne tiens vraiment pas à spoiler. Parce que ce film mérite clairement d’être vu. Il est porté par la caméra tout en douceur de Rob Reiner, dans une réalisation efficace de simplicité, et aussi par ses jeunes acteurs tous extrêmement talentueux. Le film est un voyage initiatique, dans le court laps de temps entre l’enfance et l’adolescence, c’est un drame, une comédie, et surtout une grande claque dans la tronche.

Le film saisit totalement l’essence de la nouvelle (que je vous recommande très vivement, elle est, forcément, plus développée) et ne trahi jamais son modèle, tout en se l’appropriant.

Ce film n’est certainement pas le plus cité, quand on parle des adaptations de King au cinéma, et c’est extrêmement dommage, car c’est probablement l’une des meilleures. Alors, certes, il n’y a pas d’éléments horrifiques (encore que…) ni fantastiques, mais vous avez en l’état, un film magnifique, porté par un jeu impeccable et la musique de Ben E. King.

Un film incroyable que je vous recommande très chaudement.

Quatre garçons pleins d’avenir de Jean-Paul Lilienfeld

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Réalisation : Jean-Paul Lilienfeld
Date de sortie : 6 août 1997
Genre : Comédie
Durée : 90 minutes
Origine : France
Distribution : Olivier Brocheriou, Stéphan Guérin-Tillet, Olivier Sitruk, Éric Berger, Thierry Lhermitte, Roland Giraud, Patrick Sébastien, Virginie Cohen, Amélie Pick…

Les années 90 ont été un âge d’or pour la comédie française. En effet, certaines des meilleures comédies, devenues cultes pour toute une génération sont sorties pendant cette décennie. Des films vraiment drôles, intelligents et originaux tels que : La cité de la peur, Les trois frères, Les visiteurs, Un air de famille, Un indien dans la ville ou encore Le dîner de cons, entre autres.

Le film que nous allons aborder aujourd’hui est peut-être un peu plus méconnu que ses illustres collègues, il n’en est pas moins aussi culte et surtout, surtout extrêmement drôle. L’une des meilleures comédies françaises, que votre humble serviteur avait découvert totalement par hasard, en la louant par mégarde en VHS dans le Spar local, et qui est entrée depuis (à l’aise) dans le top 5 de ses comédies préférées.

Si vous connaissez déjà le film, vous savez de quoi je parle.

Si vous ne le connaissez pas, je vais essayer de vous donner envie de vous précipiter le plus rapidement possible devant cette comédie jubilatoire.

Quatre garçons pleins d’avenir nous présente donc l’histoire d’Arnaud, jeune homme en surpoids, dont la colocataire nymphomane l’ignore et dont le voisin ancien légionnaire le martyrise, qui vient de rater pour la troisième fois son examen de droit. Ses trois meilleurs amis, Axel, Johan et Julien dit « Breitling » decident donc de lui remonter le moral en lui proposant une soirée inoubliable. Mais, en adéquation avec la bonne vieille loi empirique de Murphy, tout ce qui peut mal se passer, va mal se passer.

Ce film est hilarant de bout en bout. Chaque dialogue, chaque scène est potentiellement culte. Les acteurs principaux sont tour à tour tête à claques et attachants et on entre en empathie totale avec eux, surtout dans leurs défauts, tellement humain. Et que dire des seconds rôles tous impériaux de Thierry Lhermitte en flic ripoux à Roland Giraud en examinateur traumatisé, tous sont impeccables, mention spéciale à Patrick Sébastien (je déconne pas !) en voisin brutal et alcoolique.

Si la première partie va à fond la caisse, posant des bases très drôle et se suffisant à elle-même, elle peut sembler un peu décousue. Et pourtant… Dans la deuxième partie du film, en effet, après moult déboires, les amis d’Arnaud decident de trafiquer les résultats des examens pour lui permettre d’accéder aux épreuves orales. Le rythme se calme alors un peu, le film se posant dans une mission infiltration prend une dimension plus posée, bien que toujours extrêmement drôle. Mais surtout, les miettes semées dans la première partie trouvent ici leurs dénouements, démontrant une intelligence dans l’écriture et surtout une excellente cohérence de l’univers traité.

Bref, je vous conseille plus que vivement ce film, qui est clairement l’une des meilleures comédies françaises, et une des meilleures comédies tout court. Sur les musiques de Billy the kick, l’odyssée de notre quatre garçons sympathiques donne une sacrée patate. À voir sans modération.

Effroyables jardins de Jean Becker

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Réalisateur : Jean Becker
Origine : France
Durée : 93 minutes
Date de sortie : 26 Mars 2003
Distribution : Jacques Villeret, André Dussolier, Thierry Lhermitte, Benoit Magimel, Isabelle Candelier, Bernie Collins…

À mon humble avis, on ne parle pas assez de Jean Becker. Et pourtant, quand on se penche un peu sur sa filmographie, on s’aperçoit assez vite qu’il est l’auteur d’excellents films français. En vrac : L’été meurtrier, Elisa, Les enfants du marais, Deux jours à tuer… Et bien d’autres, tout aussi qualitatifs.

En 2003, Jean Becker sort sur les écrans Effroyables Jardins, tiré du roman de Michel Quint. Ce film est probablement mon film préféré de son auteur, et si vous ne le connaissez pas, je vous invite vivement à le découvrir.

Le film débute dans les années 50. Jacques (Jacques Villeret La soupe aux choux, Le dîner de cons…), instituteur, se rend tous les ans, avec sa famille, dans le petit village où il vivait pendant l’occupation. Là, il se déguise en clown et pousse la chansonnette (principalement Y a de la joie de Charles Trenet), ce qui énerve prodigieusement son jeune fils, Lucien, qui voit dans cet acte une humiliation. André (André Dussolier Tanguy, On connaît la chanson…), ami de toujours de Jacques, décide d’expliquer à Lucien les raisons qui poussent son père à se déguiser ainsi…

Ce film est incroyablement doux et poétique, traitant pourtant de sujets incroyablement durs. En effet, le film se déroule dans un flash-back, ramenant Jacques et André sous l’occupation allemande. Pourtant, Beckerdans son style qui lui est propre réussi à rendre le film « chaleureux », sans pour autant tomber dans la mièvrerie. Le film bien que drôle par moment, reste une tragédie.

Le gros de l’histoire en effet, nous raconte, comment André et Jacques, un soir de beuverie, se sont découvert une âme de résistant. Pour cela, ils decident donc de faire sauter un poste d’aiguillage ferroviaire. Malheureusement, pour eux, les Allemands ne laissent pas ce crime impuni. Ils rassemblent les hommes du village et en choisissent quatre : André, Jacques, Thierry (Thierry Lhermitte Les Bronzés, Un indien dans la ville…) et Émile (Benoît Magimel Les petits mouchoirs, La vie est un long fleuve tranquille…), a priori par hasard, mais vivement recommandé par le collabo local.

Les Allemands les mettent dans une fosse. Si personne ne se dénonce pour l’attentat, dans les 24h, ils seront exécutés. Alors que la détresse et la peur gagnent les quatre hommes, l’Allemand chargé de les surveiller, Bernd, ancien artiste de cirque, et profondément anti-guerre, va essayer de leur faire oublier leur terrible condition en les divertissant.

Ce film est à voir, vraiment. Malgré son succès populaire à sa sortie, il est malheureusement un peu tomber dans l’oubli au fil des années. C’est vraiment dommage, et il est urgent de le réhabiliter.

Un excellent scénario, une réalisation simple et efficace, des acteurs impériaux… Je vous le recommande vivement.

 

 

Dredge de Black Salt Games

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Développeur : Black Salt Games
Éditeur : Team 17
Genre : Simulation / Horreur
Support : Tous support
Date de sortie : 30 Mars 2023

En 2023, parmi l’offre pléthorique d’excellents jeux, nous avons eu le droit à, non pas un, mais deux jeux, dont le thème était la pêche et étonnement, aucun des deux n’étaient une simulation. L’un des deux étaient colorés, fun, drôle et attachant : Dave the diver.

Le deuxième… Le deuxième, lui est bien différent. Que ce soit dans son approche, ses graphismes, son gameplay ou son ambiance (et pourtant les deux jeux ont eu le droit à un dlc gratuit et crossover sur Dave the diver. Boucle bouclée).

En effet, Dredge, lui, penche plus sur le mystère, voir même l’horreur parce que son inspiration totalement assumée va plutôt se chercher du côté des écrits de H.P Lovecraft.

L’histoire est relativement simple, de prime abord. Votre petit chalutier, endommagé, vous fait vous échouer sur une petite île. Là, le maire vous propose de vous offrir un autre bateau de pêche, si vous œuvrez à la prospérité de la ville grâce aux fruits de votre pêche. Pour cela, vos différentes récoltes vous permettront petit à petit d’améliorer votre bateau, vous permettant ainsi de vous éloigner de plus en plus des côtes, et de rencontrer de nouvelles personnes. Et justement, en rencontrant de nouvelles têtes, l’une d’elle va vous proposer une mission : retrouver d’étranges artefacts ayant sombré…

En soi, il n’y a rien d’incroyable là-dedans, et niveau gameplay, hormis le fait d’être sur l’eau, rien de vraiment différent de jeux de simulation de vie : vous essayez de pêcher des poissons, plus ou moins rare, vous essayer de trouver des matériaux ou des trésors pour pouvoir améliorer votre bateau, le tout en faisant attention aux récifs et en prenant soin de ne pas surcharger votre inventaire. Et en faisant aussi et surtout attention à ne pas sombrer dans la folie.

Car, oui, Dredge est une plongée dans l’horreur assez subtile. Effectivement, si au début (mais vraiment ça arrive rapidement) vos pêches sont relativement classiques, de temps à autre vous allez pêcher des « abominations », sorte de mutation de poissons déjà croisés. Cela va jouer sur votre santé mentale, mais moins que la fatigue, qui va vous provoquer des hallucinations et la nuit qui va cumuler les deux et en plus n’hésitera pas à lancer de grosses créatures très méchantes et voraces à vos trousses.

Le jeu fait ainsi naître un grand sentiment d’angoisse, et nous fait vraiment craindre le pire quand on doit, parce qu’on doit, s’éloigner vers l’inconnu de l’immensité marine, pour avancer dans le jeu. On n’ose pas trop s’éloigner de notre zone de confort de peur de se retrouver coincé en pleine mer quand la nuit tombera. Et pourtant il le faut, même si cela nous fait courir le risque de perdre toute notre pêche et notre bateau.


Fort heureusement, il existe beaucoup de points d’attache, synonyme de sauvegarde et de repos. Mais, encore faut-il les trouver dans cette immensité océanique.

Le jeu, plus qu’aucun autre vous fait vous sentir seul et vulnérable. Et pourtant, il vous pousse à l’exploration, souvent récompensée, vous donne envie de chercher toutes les espèces possibles, vous encourage à aider les PNJ et surtout à suivre le scénario pour connaître le fin mot de l’histoire, passionnante de bout en bout.

Si vous voulez un bon jeu angoissant, original dans son traitement, je ne saurais trop vous conseiller cet excellent jeu indépendant.

A noter : en plus du dlc cross-over avec Dave the Diver, Dredge possède son propre Dlc qui vous offre une nouvelle zone, glaciaire celle là, et qui est très sympa à parcourir, bien qu’un peu courte.

 

 

Dave the diver du studio Mintrocket

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Developeur : Mintrocket
Origine : Corée
Date de sortie : 28 Juin 2023
Genre : Aventure, gestion, roguelite…
Plate forme : Pc, Switch…

Il y a des jeux, comme ça, qu’on n’attend pas et qui vous cueille. Qui vous pêche même, dans le cas qui nous intéresse ici. Dave the diver, développé par le studio coréen Mintrocket est de ceux là.

Permis la pléthore d’excellents jeux que nous a fournis 2023, les jeux indés, se sont servis la part du lion, il faut bien l’admettre. Et Dave est probablement l’un de ses meilleurs représentant, l’un des plus atypique et attachant.

Dave, homme un peu enrobé et pas très charismatique, à des kilomètres du héros lambda, se fait embobiner par un de ses amis, un peu louche pour mettre à flot un restaurant de fruit de mer. Pour cela, il vous offre un vieil équipement de plongée sous-marine, et à vous les plaisirs de la chasse. Votre récolte, servira au chef du restaurant, Bancho, l’Afro samouraï des sushis. En améliorant votre équipement, vous pourrez descendre de plus en plus profondément, et trouver des aliments plus rare, et surtout les signes d’une civilisation engloutie…

Ce jeu est tout simplement génial et si vous n’y avez jamais joué, je vous le conseille plus que vivement. L’écriture, bien que simple, est vraiment plaisante à suivre, les rebondissements sont nombreux, et les personnages sont tous brillamment écrits. Le jeu est parfait pour de courtes sessions comme pour des sessions plus longues.

Le jeu propose des éléments de roguelite, de gestion et de rpg, de manière fluide et intuitive. Le principe est relativement simple : le jour vous allez à la pêche sous-marine, le soir vous devez gérer le restaurant, pour gagner de l’argent et ainsi améliorer votre équipement. A vous de choisir quels plats servir, embaucher des employés qui assureront le service ou la cuisine, gérer vos stocks… En parallèle de ça, certains clients viendront avec des demandes particulières et leur servir vous donnera des avantages. Car oui, le jeu vous proposera aussi des quêtes annexes, synonyme de nouvelles zones, nouveaux poissons voir combat de boss.

Si votre personnage est de prime abord peu doué, et peu résistant (son énergie se mesure à sa jauge d’oxygène), se contentant de rester en haut peu profonde, pour éviter les dangers (la première rencontre avec un petit requin va vous faire tout drôle),  bien vite, il va s’aventurer dans les profondeurs et pour les besoins du scénario, carrément plonger dans les abysses. Il y’a une vraie satisfaction après quelques heures de jeux à ne plus esquiver le danger mais à aller le confronter, et à le dominer sans problème. À vous les affrontements contre les requins tigres et les calmars géants voir des créatures plus… exotiques.

Attention tout de même, le jeu, même si bienveillant, pourra se montrer impitoyable par moment et vous faire payer cher un excès de confiance. Dans ce cas là, Dave tombe évanoui et ne peut récupérer qu’une seule denrée. Assez frustrant quand on vient de remplir son coffre de denrées et de trésors.

En plus de tout ça, il y a un vrai scénario, pour lequel je ne dirais rien de plus, mais qui m’a très agréablement surpris, des photos à prendre, des boss énormes…

Bref ! Le jeu devrait vous occuper quelques temps, et je n’ai qu’effleuré sa substantifique moelle. Sachez juste que c’est l’un des meilleurs jeux de 2023, proposant un concept original, couplé à un gameplay addictif. Foncez ou plongez, mais jouez y !

 

Vermines de Sébastien Vaniček

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Réalisateur : Sébastien Vaniček
Genre : Horreur
Origine : France
Durée : 103 minutes
Date de sortie : 27 Décembre 2023
Distribution : Théo Christine, Sofia Lessafre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield, Marie-Philomène Niga, Emmanuel Bonami…

Kaleb (Théo Christine) vit dans une tour d’habitation, en banlieue parisienne. Comme beaucoup, il essaie de survivre, à base de petites magouilles, avec son pote, Mathys (Jérôme Niel). Kaleb traverse une grosse phase de solitude, entre son meilleur ami Jordy (Finnegan Oldfield) avec qui il est brouillé et sa sœur, Manon (Lisa Nyarko) avec laquelle le dialogue est rompu depuis le décès de leur mère… Mais Kaleb a une passion, passion qu’il partageait d’ailleurs avec Jordy : les animaux exotiques. Ensemble, ils voulaient ouvrir leur propre vivarium… Alors, quand Kaleb trouve dans une boutique une araignée rare, il l’achète de suite pour la ramener chez lui… Mais sa nouvelle amie s’échappe…

À la lecture du pitch, on pourrait presque croire à un drame social. Et dans un sens c’est le cas, puisque ce premier long métrage de Sébastien Vaniček se veut très intelligent dans l’écriture et aimant manier la métaphore. Mais le film est surtout un sacré film d’horreur.

Dans le genre horrifique de l’agression animale, il est très facile de tomber dans le nanar, voir le navet, à plus forte raison quand la menace se trouve être des arachnides. C’est bien simple, je n’en vois que deux qui valent à peu près le coup d’œil : Arachnophobie et Arac Attack. Les deux sont relativement sympathiques, même si le deuxième penche plus vers la parodie. De parodie et d’humour d’ailleurs, il n’en est pas question dans Vermines. Le film lorgne bien plus du côté de l’excellent La nuée dans son traitement quasi réaliste et surtout de la scène du drugstore de The Mist.

                 

                  Si 2023, fut une année faste pour le cinéma de genre en France, Vermines est sans conteste, l’un de ses meilleurs représentant. Peut être le meilleur. Et certainement l’un des meilleurs films d’horreur français tout court.


Son indéniable efficacité, il la tient en premier lieu de la crédibilité de sa situation de base. Il l’affirme grâce à son propos et l’intelligence de son scénario. Et la conclut par la maestria de sa réalisation. Car le film, nous mets en empathie avec ses personnages, tous très bien écrits et tous impeccablement joués (mention spéciale à Jérôme Niel, bluffant) et les situations sont incroyablement flippantes.

Car oui, le film fait peur. Déjà par la répulsion naturelle que peut représenter les araignées, de base, mais aussi parce que celles-ci évoluent très très vite. D’une simple araignée, en début de film, nous en avons des centaines voire des milliers à la fin, certaines atteignant la taille de chiens, et bien sûr, extrêmement agressives.

À ce compte là, la scène dans le couloir menant au parking est un modèle de tension, tout comme la scène d’introduction qui place la menace d’entrée de jeu.

Mais le film fait aussi peur pour ses messages sous jacent. Parce que les fameuses vermines du film ne sont pas nécessairement les araignées, du moins pas seulement, mais bel et bien les habitants de l’immeuble. Ceux-ci, dérangent clairement et sont considérés comme quantité négligeable par les autorités, et donc sacrifiables.

Le film fonctionne parfaitement comme film d’horreur et film social.

Bon, passons maintenant à la partie chipotage. Car le film aussi excellent soit il, n’est pas exempt de défauts. En premier lieu, il y a parfois des problèmes de rythme. Le film possède quelques longueurs, rien de rédhibitoire, bien sûr mais suffisamment pour être remarquées. Ensuite, les personnages bien que très bien écrits n’échappent pas aux stéréotypes voir aux clichés. Mention spéciale à Gilles, interprété par Emmanuel Bonami (voix française de Solid Snake) qui joue le rôle du voisin raciste, qu’on dirait tout droit sorti de la chanson Mon HLM de Renaud. De même, Kaleb dans son rôle de tête à claque attachante, semble avoir été vu un milliard de fois avant. Alors, attention, je nuance, car le jeu (très) bon des acteurs rendent les personnages crédibles, mais nous avons quand même de sacrés clichés.

Et dernier point, sans spoiler, le dernier quart du métrage est assez confus.

Cependant, il faut relativiser car, comme je l’ai dit, c’est pour chipoter et surtout, il n’y a rien dedans qui va gâcher le visionnage, que le film en l’état est un pur moment de cinéma horrifique et surtout, c’est un premier long métrage. Et vu la qualité, on peut attendre avec grande impatience la suite de la filmographie de Sébastien Vaniček.

Un film à voir si vous aimez les vrais bons films d’horreur, et les bons films tout court, d’ailleurs.

 

Vincent doit mourir de Stéphan Castang

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Réalisateur : Stéphan Castang
Origine : Franco – Belge
Durée : 108 minutes
Date de sortie : 15 Novembre 2023
Genre : Thriller, Comédie…
Distribution : Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot, Michaël Perez…

Pour le (bon) cinéma de genre français, 2023 a été une année faste. Entre Acide, Gueules noires, Le Règne animal et le très récent Vermines, les amateurs de films fantastiques ont été gâtés. Parmi ces excellents films, un autre, peut-être un peu moins connu mais tout aussi qualitatif, a réussi à tirer son épingle du jeu.

Vincent doit mourir est un thriller dont le postulat de départ est fichtrement original :

Vincent (Karim Leklou), employé de bureau sans histoire, un peu bobo sur les bords, devient sans signe avant coureur, la victime d’agression violente, de la part de son entourage, sans aucune raison apparente. Un simple regard suffit à enclencher un déchaînement de violence…

Sur cette base anxiogène, Stéphan Castang nous offre un premier long métrage absolument maitrisé, et brassant les genres avec un brio certain, le réalisateur prenant un malin plaisir à faire muter son film passant d’un genre à l’autre pour éviter les redondances.

Le film est à la fois film d’infectés, film pré apocalyptique (selon les termes du réalisateur lui-même), thriller, romance et aussi et surtout comédie sociale. Car le film, bien que noir, regorge d’humour grinçant.

Humour de répétition, humour de situation, dialogues savoureux et même humour scatologique (dans une scène culte en devenir).

De plus le film se paie le luxe de ne pas être trop explicatif du pourquoi du comment, ce qui est assez rafraîchissant dans une industrie qui explique chaque plan comme si le spectateur était trop stupide pour comprendre par lui-même.

Bien sûr, le film n’est pas parfait pour autant : la romance fonctionne moins bien que le thriller, certaines réactions sont incohérentes… Et bien que le film ne soit troisième quart perde un peu en intensité et se trouve donc moins passionnant, ce film est absolument à voir.

Vincent se rend vite compte que ce débordement de violence, vient de contact visuel, le Eye contact selon ses propres termes. Et suite à une agression par les deux enfants de ses voisins, il décide de partir se mettre au vert à la campagne. Il apprend petit à petit qu’il n’est pas le seul dans cette situation. Et c’est là, qu’il va rencontrer Margaux (Vimala Pons). Et c’est là aussi que le film va perdre un peu d’intérêt (attention, l’histoire est touchante, reste interessante, le jeu des acteurs, impérial, y est pour beaucoup) mais ce révèle malheureusement moins passionnant. Et la moral pourrait être : l’amour nous sauve tous. Ce qui est un peu léger. Pas de quoi bouder son plaisir non plus, mais c’est dommage que le film s’axe trop dans son dernier quart.

 

 

Le film nous emmène un peu partout, dans un joyeux foutoir, mais sans nous perdre pour autant. Ce film est un délire jubilatoire et angoissant, un des meilleurs films de cette année 2023, que je vous conseille absolument.

 

3615 code Père Noël de René Manzor

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Réalisation : René Manzor
Genre : Thriller
Origine : France
Durée : 87 minutes
Date de sortie : 17 Janvier 1990
Distribution : Brigitte Fossey, Louis Ducreux, Patrick Floersheim, Alain Lalanne…


C’est la belle nuit de Noël…

Thomas, jeune garçon de neuf ans, féru de jeux vidéo et de films d’action, vit tout seul avec sa mère (Brigitte Fossey dans le rôle de la mère complice dite Barbara Gould, qu’elle a tenu quasiment toute sa filmographie de La Boum au Château des  Oliviers mais pas dans Jeux Interdits mais bref je m’égare) et son grand père qui ne voit plus très bien (Louis Ducreux), dans une maison qui tient plus du manoir et qu’accessoirement devenu mega terrain de jeux pour l’enfant. Bien que Thomas ait l’air vif et éveillé, il croit encore au Père Noël, mais commence sérieusement à douter. Il décide donc, grâce aux multiples caméras qu’il a installé dans le manoir, et malgré les conseils avisés de sa mère qui aimerait que Thomas conserve encore son âme d’enfant, de surprendre le Père Noël quand celui-ci fera sa tournée de cadeaux.

De plus il communique avec un inconnu par Minitel qui prétend être le vrai Père Noël et qui lui a plus ou moins garanti de passer chez lui… et ça, pour passer, il va passer.

 

 


Le père Noël est une ordure…

Parce que le dit père Noël est en fait un ex employé psychopathe de la mère de Thomas, licencié après avoir giflé une gamine, et qui a réussi sans trop de mal à chopper l’adresse de Thomas et sa maman. Le soir du 25, et alors que Thomas guette son arrivée, il descend donc par la cheminée. Thomas est émerveillé. Il bute le chien. Thomas est horrifié. Puis il décide de ne pas s’arrêter en si bon chemin et de liquider le reste de la famille. Thomas passe en mode justicier. Parce que Thomas est le pendant hardcore de Kevin Mcallister et il a truffé, outre ses caméras, le manoir de divers pièges potentiellement mortels. Le jeu du chat et de la souris commence alors. Le père Noël a les boules.

Bon, que dire de 3615 code Père Noël ? J’avoue, je ne l’avais pas vu depuis bien longtemps, et j’en avais gardé un bon souvenir, le meilleur et de loin film de René Manzor ( à qui l’on doit l’inoubliable nanar Le Passage, l’abominable navet Un amour de sorcière et plusieurs bons épisodes de la série Young Indiana Jones et qui se trouve être aussi, le frère de Francis Lalanne). Donc, pour les besoins de la critique je me suis retrouvé à chercher dans mon grenier la vieille VHS, pour pouvoir constater si mon souvenir avait été ou non faussé par la nostalgie.

Eh bien, miracle de Noël, le film reste efficace. Il a pris un sacré coup de vieux, ne nous mentons pas (rien que le titre et l’usage du Minitel nous renvoie trente ans en arrière) mais le film reste tout de même très plaisant à voir. Certes, la réalisation fait très téléfilm, mais surnage de temps à autre de belles idées de mises en scènes (notamment un plan aérien de Thomas perdu dans un labyrinthe qui dessine ses yeux) et la tension est vraiment présente. Le père Noël (Patrick Floersheim) est extrêmement inquiétant et assez imprévisible dans ses réactions. Le duel entre ce psychopathe et l’enfant est particulièrement intense, les pièges sont crédibles…

Alors non, c’est clairement pas le film du siècle, mais ça reste tout à fait recommandable et peut être une bonne surprise en cette période de l’année, si vous avez déjà poncé vos autres films de Noël.

 

 

 

Thanksgiving : la semaine de l’horreur d’Eli Roth

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Réalisateur : Eli Roth
Origine : États Unis
Genre : Horreur, Comédie
Date de sortie : 29 Novembre 2023
Durée : 106 minutes
Distribution : Patrick Dempsey, Ty Olsson, Gina Gershon, Karen Cliche, Gabriel Davenport

Eli Roth… Réalisateur sympathique et pionnier du retour du gore au cinéma, mis très en avant par Quentin Tarantino, il était le renouveau du cinéma d’horreur dans les années 2000, mais il faut bien avouer que le bonhomme s’est un peu égaré après le succès d’Hostel. En seize ans, il n’a réalisé que cinq films, deux sympatoches (Green Inferno et dans un tout autre registre La prophétie de l’horloge), deux extrêmement naze (Knock Knock que même Keanu Reeves n’arrive pas à sauver, et Death Wish un remake tout pourri d’Un justicier dans la ville) et, donc, ce Thanksgiving : la semaine de l’horreur.


Alors, est ce que sa dernière itération vaut le coup ou bien Eli Roth continue sa longue et lente dégringolade vers la qualité DTV ?

Eh ben, je vais vous le dire !

De base, l’idée de Thanksgiving provient du projet Grindhouse. Quentin Tarantino et Robert Rodriguez lancent en 2007, le programme Grindhouse. Un hommage aux films de Drive In qu’ils affectionnaient particulièrement dans leur jeunesse. Le principe est simple : chacun des deux réalisateurs doivent réaliser un film de genre, dans le style double programme, et pour accentuer l’idée, demandent à d’autres réalisateurs de créer des bandes annonces pour insérer entre les deux films. Parmis ces fausses bandes annonces, on trouve celle d’Eli Roth, la bande annonce d’un slasher du nom de Thanksgiving. Le programme Grindhouse s’étant méchamment cassé la gueule, les deux films seront exploités en France indépendamment l’un de l’autre, (Boulevard de la mort et Planète Terreur) ruinant la vision d’auteur et faisant sauter au passage les différentes bande annonces, visible uniquement sur internet ou sur le blu-ray.

Si vous ne les avez pas vu, je vous les conseille vivement, il y en a une d’Edgar Wright (Don’t), de Rob Zombie (Werewolf women of the SS), Robert Rodriguez nous propose Machete (qui deviendra un long métrage) et bien sûr Thanksgiving.

 

Mais du coup, en l’état de quoi que ça parle ce fameux Thanksgiving ?

 

Dans la ville de Plymouth, un an après un drame lors d’un Black Friday, un tueur commence un massacre, en s’inspirant de la fête de Thanksgiving, la ville étant le berceau de la dite fête. Au fur et à mesure des meurtres, qui semblent arbitraires, les survivants vont s’apercevoir que le tueur a un plan ! Tintintin (musique de suspens).

Bon, vous avez vu la note et lu ce cours résumé, donc vous vous doutez bien que le film n’est pas un chef d’œuvre et n’est pas non plus brillant d’originalité.

Cependant ! Par bien des égards ce film m’a fait penser à Terrifier 2 : fun, gore et généreux. Mais incroyablement con aussi.

En fait , ce film est attachant et offre exactement ce qu’on est venu y chercher. Les meurtres sont bien gore, le film ne perd pas de temps, mais le soucis, c’est qu’on a l’impression d’avoir déjà vu ça ailleurs, et en mieux. Je ne vais pas faire de spoiler, parce qu’il n’y a pas vraiment grand-chose à spoiler, le scénario étant vraiment creux, mais pour être honnête le film ne se prend pas trop au sérieux, non plus, et on sourit quand même assez souvent devant les situations, en connivence avec le film.

Si vous voulez un film con comme la lune, maïs généreux, fun et gore, je ne saurais trop vous le conseiller. Si vous voulez voir un film d’horreur original, et bien écrit, passez votre chemin.

Si ce film n’est pas la totale résurrection d’Eli Roth, il est quand même rassurant sur l’avenir.

 

 

La chute de la maison Usher, de Mike Flanagan

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Créateur et réalisateur : Mike Flanagan et Michael Fimognari
Genre : Horreur, drame
Durée : 8 épisodes de 57 à 77 min
Date de sortie : 12 Octobre 2023 sur Netflix
Origine : États Unis
Distribution : Bruce Greenwood, Carla Gugino, Mary Mc Donnell, Henry Thomas, Kate Siegel, Rahul Kohli, Kyliegh Curran, Carl Lumby, Mark Hamill…

 


Mike Flanagan
nous régale. A l’heure actuelle, dans le monde des séries, il fait partie des rares réalisateurs qui peuvent vendre une série sur leur simple nom. D’autant qu’il œuvre dans le genre horrifique, genre assez surchargé, mais aux qualités diverses. Rassurons nous, après sa nouvelle adaptation d’Hantise de Shirley Jackson avec The Haunting of Hill House, sa relecture du Tour d’écrou d’Henry James avec The Haunting of Bly Manor, ( deux œuvres déjà adaptées pour le cinéma et offrant au passage deux chefs d’œuvre à savoir La maison du diable et Les innocents), sa création  Sermons de minuits qui, bien qu’originale, lorgnait clairement vers les œuvres de Stephen King, et qui furent toutes d’incroyables réussites, le sieur Flanagan se penche maintenant sur les écrits du génial poète gothique Edgar Allan Poe, pour nous offrir se vision de La chute de la maison Usher. Est elle au niveau de ses œuvres précédentes ?

Aucun suspens : oui. Mille fois oui. Pour être honnête, elle les surclasse même.

L’histoire nous présente donc Roderick Usher, milliardaire à la tête d’un empire pharmaceutique, qui fait venir un soir le procureur Auguste Dupin, homme avec qui il partage un passé tumultueux, et qui a jurer d’avoir sa tête, dans son manoir qui tombe en ruine, afin de lui raconter les événements de sa vie qui ont mené à la mort de ses six enfants dans les deux semaines précédentes…

Je vais m’arrêter là, pour l’histoire, ne tenant pas à vous spoiler. La série est une mini série, en huit épisodes et elle vaut clairement huit heures de votre temps. Elle est incroyablement intelligente dans son écriture et sa mise en scène. Mais là où elle se démarque c’est dans la caractérisation des personnages. Parce que globalement, à une ou deux exceptions près, tous les personnages que nous suivons sont de gros enfoirés. Et pourtant on s’y attache grâce à une direction d’acteur et un jeu tout bonnement impeccable. Second rôle comme premier rôle, tous joue à la perfection.

Pour se faire, Mike Flanagan s’est entouré de ses acteurs fétiches (oui, a priori, tourner avec Flanagan est un réel plaisir, d’après les diverses interviews que j’ai pu lire, ce qui ne change pas grand-chose, mai rajoute du capital sympathie au bonhomme) Henry Thomas (E.T), Carla Gugino (Spy Kids) et Kate Siegel (Pas un bruit) en tête, mais la quasi intégralité du casting avait déjà tourné avec Flanagan.

Il se paie même le luxe d’offrir un petit rôle à Nicholas Lea (Alex Krycek dans X files) et surtout, surtout il s’offre les services de l’immense Mark Hamill, dans un rôle à contre emploi, et qui est tout bonnement sublime. Peut-être tient il là, dans ce rôle d’avocat homme de main, l’un de ses meilleurs rôles, et vu la complicité qu’on ressent, j’avoue que je serais ravi de le voir devenir l’un des réguliers de la famille Flanagan.

Pour ce faire je vais juste vous donner un exemple de caractérisation. Le personnage de Mark Hamill, Arthur Pym, est donc l’avocat de la famille Usher. Il est extrêmement dangereux, mais rien dans son attitude ne le laisse paraître : calme, n’haussant jamais le ton, aimable, poli… et pourtant on ressent la dangerosité du personnage, juste par d’habile dialogue, notamment un entre Roderick Usher et Auguste Dupin. Pour recontextualisé un peu et sans spoiler, on apprend assez tôt que Roderick et sa sœur Madeline, sont tourmentés par une femme, Verna, et qui pourrait être à l’origine des morts qui les frappent.

Roderick dit donc à Auguste qu’il a envoyé son homme de main pour la chercher. Auguste lui demande alors s’il l’a trouvé. Roderick lui répond ceci :

  • Quand nous avons voulu la chercher, nous n’avons pas envoyé la CIA. Nous n’avons pas envoyé un espion, ni un détective privé. Nous avons envoyé Arthur Gordon Pym… Bien sûr qu’il l’a trouvé.

Ce petit dialogue anodin, se révèle être assez glaçant, mais caractérise le personnage, bien plus efficacement que n’importe quelle scène d’exposition. Et croyez le ou non : TOUS les personnages ont le droit au même traitement.

On dit que le diable se cache dans les détails, La chute de la maison Usher est totalement diabolique.

On comprend assez rapidement que la femme qui les poursuit, Verna (joli anagramme de Raven) est en fait une entité démoniaque. Mais pas nécessairement malfaisante. Les vrais méchants de l’histoire sont bel et bien Madeline et surtout Roderick, qui ont sciemment passé un pacte avec elle en sachant ce que cela impliquait, à savoir la mort des héritiers Usher. Tous. Même la plus innocente. Mais Verna, elle ne fait que récupérer son dû et offre toujours une alternative douce aux morts extrêmement violente que subissent les héritiers. Alternative qu’ils ne choisissent jamais. A ce titre, la mort de Tammy est absolument magnifique dans sa réalisation, avec un somptueux effet de ralenti sur du verre brisé, rappelant le meilleur du bailli de la grande époque.

Si la série s’adresse à tout le monde, les amateurs de Poe auront le droit à énormément de clin d’œil, à commencer par les titres des épisodes qui correspondent tous à des écrits de Poe, et aux noms des victimes. Si vous êtes un aficionado, vous pouvez deviner quel sera tel ou tel destins. Cependant, la série aime aussi jouer sur les faux semblants, offrants de rafraîchissantes surprises.

 

Bref, je ne saurais trop vous conseiller cette série, absolument excellente, et comme Mike Flanagan à l’air d’adorer adapté les écrits horrifiques américains, je croise les doigts pour qu’il se penche sur ceux de Lovecraft. En tout cas pour moi, série de l’année.