Réalisateur : Sébastien Vaniček
Genre : Horreur
Origine : France
Durée : 103 minutes
Date de sortie : 27 Décembre 2023
Distribution : Théo Christine, Sofia Lessafre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield, Marie-Philomène Niga, Emmanuel Bonami…

Kaleb (Théo Christine) vit dans une tour d’habitation, en banlieue parisienne. Comme beaucoup, il essaie de survivre, à base de petites magouilles, avec son pote, Mathys (Jérôme Niel). Kaleb traverse une grosse phase de solitude, entre son meilleur ami Jordy (Finnegan Oldfield) avec qui il est brouillé et sa sœur, Manon (Lisa Nyarko) avec laquelle le dialogue est rompu depuis le décès de leur mère… Mais Kaleb a une passion, passion qu’il partageait d’ailleurs avec Jordy : les animaux exotiques. Ensemble, ils voulaient ouvrir leur propre vivarium… Alors, quand Kaleb trouve dans une boutique une araignée rare, il l’achète de suite pour la ramener chez lui… Mais sa nouvelle amie s’échappe…

À la lecture du pitch, on pourrait presque croire à un drame social. Et dans un sens c’est le cas, puisque ce premier long métrage de Sébastien Vaniček se veut très intelligent dans l’écriture et aimant manier la métaphore. Mais le film est surtout un sacré film d’horreur.

Dans le genre horrifique de l’agression animale, il est très facile de tomber dans le nanar, voir le navet, à plus forte raison quand la menace se trouve être des arachnides. C’est bien simple, je n’en vois que deux qui valent à peu près le coup d’œil : Arachnophobie et Arac Attack. Les deux sont relativement sympathiques, même si le deuxième penche plus vers la parodie. De parodie et d’humour d’ailleurs, il n’en est pas question dans Vermines. Le film lorgne bien plus du côté de l’excellent La nuée dans son traitement quasi réaliste et surtout de la scène du drugstore de The Mist.

                 

                  Si 2023, fut une année faste pour le cinéma de genre en France, Vermines est sans conteste, l’un de ses meilleurs représentant. Peut être le meilleur. Et certainement l’un des meilleurs films d’horreur français tout court.


Son indéniable efficacité, il la tient en premier lieu de la crédibilité de sa situation de base. Il l’affirme grâce à son propos et l’intelligence de son scénario. Et la conclut par la maestria de sa réalisation. Car le film, nous mets en empathie avec ses personnages, tous très bien écrits et tous impeccablement joués (mention spéciale à Jérôme Niel, bluffant) et les situations sont incroyablement flippantes.

Car oui, le film fait peur. Déjà par la répulsion naturelle que peut représenter les araignées, de base, mais aussi parce que celles-ci évoluent très très vite. D’une simple araignée, en début de film, nous en avons des centaines voire des milliers à la fin, certaines atteignant la taille de chiens, et bien sûr, extrêmement agressives.

À ce compte là, la scène dans le couloir menant au parking est un modèle de tension, tout comme la scène d’introduction qui place la menace d’entrée de jeu.

Mais le film fait aussi peur pour ses messages sous jacent. Parce que les fameuses vermines du film ne sont pas nécessairement les araignées, du moins pas seulement, mais bel et bien les habitants de l’immeuble. Ceux-ci, dérangent clairement et sont considérés comme quantité négligeable par les autorités, et donc sacrifiables.

Le film fonctionne parfaitement comme film d’horreur et film social.

Bon, passons maintenant à la partie chipotage. Car le film aussi excellent soit il, n’est pas exempt de défauts. En premier lieu, il y a parfois des problèmes de rythme. Le film possède quelques longueurs, rien de rédhibitoire, bien sûr mais suffisamment pour être remarquées. Ensuite, les personnages bien que très bien écrits n’échappent pas aux stéréotypes voir aux clichés. Mention spéciale à Gilles, interprété par Emmanuel Bonami (voix française de Solid Snake) qui joue le rôle du voisin raciste, qu’on dirait tout droit sorti de la chanson Mon HLM de Renaud. De même, Kaleb dans son rôle de tête à claque attachante, semble avoir été vu un milliard de fois avant. Alors, attention, je nuance, car le jeu (très) bon des acteurs rendent les personnages crédibles, mais nous avons quand même de sacrés clichés.

Et dernier point, sans spoiler, le dernier quart du métrage est assez confus.

Cependant, il faut relativiser car, comme je l’ai dit, c’est pour chipoter et surtout, il n’y a rien dedans qui va gâcher le visionnage, que le film en l’état est un pur moment de cinéma horrifique et surtout, c’est un premier long métrage. Et vu la qualité, on peut attendre avec grande impatience la suite de la filmographie de Sébastien Vaniček.

Un film à voir si vous aimez les vrais bons films d’horreur, et les bons films tout court, d’ailleurs.

 


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