Pays : Russie
Année : 1975
Genre : Biopic, drame
Casting : Margarita Terekhova, Oleg Yankovsky, Filipp Yankovsky, …

L’occasion de découvrir un film de Tarkovski sur grand écran était trop grande pour passer à côté de pareille opportunité.

Arrivé à la moitié de sa vie, un homme malade se penche sur son passé. C’est son enfance tout d’abord qui lui revient avec la vision de sa mère attendant le retour improbable de son mari, puis le souvenir de sa femme dont il s’est séparé le hante. Passé et présent se mélangent dans l’esprit d’un homme qui cherchait « seulement à être heureux ».

Le cinéma de Tarkovski serait du genre à rebuter les gens mais mériterait pourtant amplement d’être découvert. Loin du cliché du « cinéma russe prétentieux » que certains ont pu propager et continuent de partager continuellement, les films du réalisateur s’avèrent passionnants à découvrir et la ressortie en salle du Miroir ne fait que conforter la richesse de sa création artistique et de la bombe intemporelle qui irradie de chacun de ses longs-métrages, et ce bien des années après leur première sortie.

On sent en effet que, par le biais de son protagoniste, Tarkovski se lance dans une introspection des plus personnelles tout en n’hésitant pas à naviguer à contre-courant par la déstructuration de son histoire. Les séquences se mélangent avec la douceur et l’amertume d’un flot de souvenirs que l’on n’arrive ni à contrôler, encore moins à appréhender. C’est donc un voyage intime qui se dessine, avec toute la force de la mise en scène de Tarkovski derrière la caméra, pour mieux nous emmener sur une route des plus tortueuses et pourtant passionnantes.

Sa puissance visuelle ne fait qu’exploser perpétuellement par la charge sentimentale qu’il amène en permanence, avec une maîtrise qui fait croire que pareille création se fait avec facilité. Les regrets qui s’y dessinent se font plus prégnants encore et la force du cadrage du réalisateur russe relève de l’art en mouvement pur et simple. Toutes les idées s’entremêlent et se démêlent, avec une fausse simplicité qui ne fait que rappeler le talent qui se cache derrière le metteur en scène.

Décrire « Le miroir » s’avère alors une tâche ardue tant l’expérience est aussi intime que ce qu’amène Andreï Tarkovski. Contentons-nous dès lors de vous pousser à vivre cela par vous-même sur grand écran, cette toile sur laquelle le réalisateur russe renaît avec force et passion.


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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