L’Homme qui tua Don Quichotte est un film américain réalisé par Terry Gilliam, et sorti dans nos salles le 19 Mai 2018. Nous y retrouvons entre autres Jonathan Pryce (Game of Thrones ; Pirates des Caraïbes) et Adam Driver (Paterson ; Silence). D’une durée de 2h11, le long-métrage a reçu un accueil mitigé de la presse : si Positif y voit un « spectacle cinématographique », Les Cahiers du cinéma le qualifient de « navet ». Mais que vaut réellement ce film?

De quoi ça parle ?

Toby, lors d’une réalisation, retrouve un petit village dans lequel il avait tourné un film sur Don-Quichotte à la fin de ses études. Il se souvient alors des acteurs, un vieux cordonnier et une belle jeune fille. A la suite d’événements farfelus, Il se trouve embarqué dans une aventure hors du commun, avec ce vieux cordonnier persuadé d’être Don-Quichotte depuis le tournage de ce film. Le cavalier et son « Sancho », son fidèle écureuil comme il l’appelle, vont vivre de multiples aventures. Le voyage ne fait que commencer.

Et ça vaut quoi ?

Ce Don-Quichotte a bien failli, comme vous le savez probablement, ne pas voir le jour. Film maudit depuis près de 20 ans, il sort enfin sur grand écran, avec un casting modifié par rapport à l’original souhaité. Difficile donc pour le public d’avoir un film à la hauteur de ses attentes ! Quand on attend comme cela un film près de vingt ans, peu importe le résultat final, il paraîtra bien souvent fade. L’on ressortira certainement de la salle en se disant : « Tout ça pour ça ? ». J’ai donc deux possibilités pour cette critique : voir ce film comme le résultat de 20 ans d’attentes, ou bien l’analyser en tant que film à part entière. Evidemment, je choisis la seconde option, sans tenir compte de mes attentes décuplées, mais en n’y voyant rien de plus qu’un film, omettant son aspect de « film maudit ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Terry Gilliam nous offre un long-métrage pour le moins original. Se promenant entre rêve et réalité, mêlant deux films dans une même intrigue, le réalisateur multiplie les fausses-pistes, et rend son spectateur fou, aussi fou que Don-Quichotte. Sous certains aspects, le film offre des moments extrêmement drôles, comme lorsque Toby, alors qu’il parle avec le gérant d’un bar, dit « Je pense que les sous-titres ne sont pas nécessaires, on se comprend très bien » en balayant la ligne de sous-titres. Les acteurs jouent avec le spectateur. L’absurdité de certaines scènes poussent également le regardeur à rire, notamment lorsque, alors qu’ils sont recueillis, Toby pense avoir affaire à des terroristes. Servi par un bon casting, le long-métrage est plaisant sous bien des aspects. Néanmoins, si certains moments sont hilarants, ils ne parviennent pas à sauver complètement le film.

Le spectateur est plongé dans un univers complètement fou, où réalité et songe se confondent. Certes, cela a ses avantages, mais au bout d’un moment, l’on est lassé, perdu dans l’intrigue. Le réalisateur tente en fait de mélanger pleins de genres : aventure, drame, comédie, etc. Ca fonctionne un temps, puis ça retombe. L’on est finalement pris dans une longue scène, se déroulant au château, qui est plus malaisante qu’autre-chose. Bien ficelée et bien menée (oui, on est pris d’empathie pour le personnage, réellement, comme personnellement je l’ai rarement été), cette longue scène n’en reste pas moins pesante pour le spectateur, trainant en longueur… Pour finalement arriver à un dénouement rocambolesque, décevant, et somme-toute banal. De plus, l’on est très souvent perdu, entre les différentes époques abordées (celle de Don-Quichotte, l’époque actuelle, …). Un jeu est créé par le réalisateur pour nous perdre. Et ça marche très (trop?) bien…

Certes, ce Don-Quichotte n’est peut-être pas celui que l’on attendait après 20 ans d’attente. Il n’est pas à la hauteur de nos trop grandes espérances. Néanmoins, il n’en reste pas moins un bon divertissement, qui fait bien le job, malgré une atmosphère très – voire trop – pesante, qui gêne le spectateur. L’on a alors droit à un dénouement bâclé, ce qui laisse le regardeur déçu, alors que le film n’est pas mauvais en soi. Trop inégal, ce long-métrage original devient lassant. Dommage. L’on ressort du film mitigé…


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