Date de sortie : 6 juillet 2022 en Belgique
Réalisateur : Camilo Restrepo
Casting : Luis Felipe Lozano, Fernando Úsuga Higuíta, Camilo Restrepo, …
Genre : Drame
Nationalité : France, Colombie, Brésil

Résumé : Medellin, Colombie. Pinky est en fuite après s’être libéré de l’emprise d’une secte religieuse. Il trouve un endroit pour squatter, mais trompé par sa propre foi, il remet tout en question. Alors qu’il tente de recoller les morceaux de sa vie, de violents souvenirs reviennent le hanter et lui demandent de se venger.

Critique : Entamer la critique d’un film expérimental aussi particulier que « Los conductos » peut s’avérer une tâche ardue. En effet, le long-métrage de Camilo Restrepo se révèle rapidement particulier, notamment dans son choix de format carré ainsi que son approche narrative d’une épure quasi totale. Il faut alors savoir que l’histoire est inspirée de la vraie vie de « Pinky », de sa libération d’une secte religieuse et de son envie de vengeance envers le leader du culte. Tout cela apporte une tangibilité assez perturbante qui participe à l’expérience que constituent ces 70 minutes de film, notamment en permettant d’utiliser le biais fictionnel pour permettre d’accomplir cette vengeance en faisant de cet acte artistique une forme de cathartique passionnante.

Visuellement, le film est inspiré par sa sobriété d’ensemble, faisant notamment ressortir une récurrence d’impression par l’usage de tapisserie de flammes par exemple. Il en ressort une artificialité qui se voit transcendée par un décorum naturel proche de l’onirisme. Néanmoins, cette sensation de rêve éveillé où l’on ne sait réellement à quelle frontière du cauchemar on se situe contribue au besoin d’extérioriser les sentiments inhérents au développement du film. Le format adopté par Camilo Restrepo permet alors une transcendance émotionnelle plutôt unique et qui risque pleinement de diviser son audience selon l’attente de celle-ci au moment de découvrir ce film.

Expérience filmique unique (et sortant en même temps que l’exposition « La fabrique de l’enfer » au cinéma Galeries du 1er juillet au 28 août), « Los conductos » est indubitablement une œuvre à voir au vu de sa proposition visuelle déconcertante et hypnotisante à la fois. On se laisse emporter 70 minutes durant dans l’esprit de Pinky grâce à la mainmise formelle d’un Camilo Restrepo qui donne envie de découvrir le reste de sa filmographie. Entre documentaire et fiction nourrie par l’enfer religieux, « Los Conductos » s’affirme comme particulièrement autre mais grandement passionnant.

 


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Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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