Date de sortie 2 juin 2018 en VOD (1h 35min)
De David Freyne
Avec Ellen Page, Sam Keeley, Tom Vaughan-Lawlor, Stuart Graham, Paula Malcomson…
Genres Science fiction, Drame, Epouvante-horreur
Nationalités Britannique, Irlandais, Français

Avant ils étaient des monstres…

 

Synopsis

Des années après que l’Europe ait été ravagée par le virus Maze qui transforme les humains en monstres cannibales, un antidote est enfin trouvé. Sean Brown est hanté par ce qu’il a fait. Alors qu’il revient vivre chez sa belle-sœur devenue veuve, la peur et la suspicion risquent de plonger de nouveau le monde dans le chaos.

L’AVIS D’OREL

Le réalisateur Irlandais David Freyne réalise son premier film avec The Cured. C’est un film de zombies, qui sort un peu du lot des autres avec Ellen Page. L’intrigue se déroule en Irlande, nous suivons Senan un jeune homme tout juste guéri d’un virus qui l’avait transformé en zombie. Il fait d’horribles cauchemars qui lui rappel ce qu’il a fait quand il était un monstre, et il doit à présent se réinsérer dans la société. Il va chez sa belle-soeur qui accepte de l’héberger, son mari a disparu lors de l’apocalypse zombie. L’Irlande se remet peu à peu de cette apocalypse, beaucoup de gens sont morts. Puis une solution a été trouvée, un antidote, certains guérissent d’autres résistent au virus et restent des bêtes sauvages. La difficulté pour ceux guéris, c’est d’être accepté parmi la population qui n’a pas était infecté qui considère ceux qui sont guéris encore comme des monstres.

Quand on a été un monstre, peut-on être accepté par les autres? Pour Senan ça ne sera pas chose facile, lui et Connor cache un secret qu’il ne peut révéler à sa belle-soeur. Le film ne se focalise pas sur une guerre homme contre zombie, il s’agit d’un film sur l’après-guerre. Un pays qui se remet, de ses blessures encore sous le choc le film aborde les thèmes comme la réinsertion dans la société, mais aussi le terrorisme. En effet ceux qui sont guéris, sans cesse rejetés décidés de se rebeller et de se faire entendre d’une façon ou d’une autre. Des actions dont Senan se sent concerner, un mouvement que mène Connor un homme avec qui il a eu un lien particulier quand ils étaient zombies. La réalisation est donc efficace, et sort du lot. Ce que l’on pourra reprocher en revanche au réalisateur c’est d’exagérer sur les jumps-scares. Pourtant le but du film n’est pas de faire sursauter, car on voit qu’il offre beaucoup mieux que ça.

Le film renvoi une image assez proche de l’état actuel, dans notre monde. La réinsertion est très bien mise en avant, ou l’on nous montre à travers une mise en scène intelligente comment ceux qui ont été morts doivent se réintégrer?. Nous suivons durant le film aussi, un médecin celle qui a trouvé le remède mais qui tente par tous les moyens de sauver une femme qui résiste au virus. On apprendra plus tard, pourquoi elle veut à tout prix la sauvé. The Cured ne connaît pas hélas de sortie en salles, alors que ce dernier aurait eu le mérite car il propose un film de zombies avec un très bon concept et l’exploite très bien. On aura le plaisir de voir à l’écran Ellen Page, jouant une veuve qui héberge son beau-frère un ex-zombie. Sam Keeley assure dans le rôle de Senan, personnage très bien exploité. David Freyne signe l’écriture de son film, maîtrise le développement de ses personnages, et puis il gère très bien son récit en offrant un film avec des thématiques intéressantes. The Cured est disponible en VOD, depuis le 2 juin et c’est une belle découverte.

L’AVIS DE MAXIME

Le mort vivant, ce perturbant, patibulaire, stupreux concept oxymorique concentre les questionnements fondamentaux de tout préambule ontologique : peut-on d’une quelconque manière être un non-être ? Est-ce vivre que de voir son corps être strictement dichotomisé et ne plus obéir à son esprit symbiotique ? Mais un corps peut-il seulement échapper à l’entendement, à la raison, au libre-arbitre qui s’imposerait à tout être ? Se contenter de transposer le concept dans un récit de science-fiction afin de forger des antagonismes fantasmagoriques, irrationnels, ornés, qui ne tarderaient à répulser les enjeux originaires serait une démarche fâcheusement morose tant elle éviderait le langage, le récit, l’œuvre filmique de ses signifiés, son essence. Réjouissez-vous, The Cured n’est pas de ceux-là : il est une œuvre aussi intime que profonde.

Alors qu’un virus prénommé Maze phagocyte l’Europe, un antidote est trouvé et permet à certains infectés de retrouver leur état antérieur à une exception près : il y a trace mémorielle des faits, traques, déboires – pour ne pas dire débauches – connus, vécus par les sujets en question.

Si le postulat récital ne rutile guère de perspicacité, les tourments et problématiques politico-sociales qui vont régir le métrage le valorisent sur un autre registre : celui de la parabole. Comme son titre l’indique, ce sont les guéris « cured » – qu’on pourrait maladroitement aussi appeler ressuscités – qui composent le nœud dramatique. Passant d’infectés à guéris, ces hommes connurent un changement d’état : ils ont été, maintenant ils sont. S’ils se heurtent à l’hostilité de leur nation, c’est qu’ils ne peuvent corriger leur passé, et donc se reconstruire à partir d’un état embryonnaire, transtemporel. Senan, en plus de se voir assigner une figure sociale dépravée, cynique, souffre de ce passé qui le hante au-delà de ses phases oniriques. Il n’est autre individu que celui qu’il a été, celui qu’il est à partir de celui qu’il a été, et celui qu’il sera. Mais doit-on considérer l’individu dans cette tripartition ?

Certains font le choix comme Abbie, la belle-sœur de Senan, de ne conserver que l’être actuel, considérant l’être antérieur comme dénué de cette humanité, conformité à l’être qui forme son vrai beau-frère. Elle supprime toute notion de libre-arbitre propre à l’homme. Ce dernier n’est alors qu’un corps étreint par une annihilation exogène, irréversible. Il s’agit là d’une vision somme toute naïve, restreinte, suffisante de l’homme que le métrage s’accorde à discuter par la figure doloriste de Connor, ami et frère de sang de Senan. Ce dernier, lors d’une rencontre décisive, se permet de commenter la représentation collective en ajoutant qu’on cède à la douleur, à défaut d’en vouloir résister, avant de laisser son envie, désir morbide s’exprimer. Finalement, ô combien éprouvant soit-ce, n’y-aurait-il pas une part conséquente de soi dans un acte pathologique ? Un soi complaisant (Conor) ou bien un soi davantage contrarié (Senan).

Sans n’être clinique aucunement, David Freyne parvient avec son œuvre à évoquer l’austérité, douleur parfois de ces dilemmes sociaux et spirituels. Il le fait avec minimalisme, sans pompe, convoquant le standard de la caméra-épaule qui transmet les affres de son objet mis sous pression, intellectuelle comme sensorielle. Il laisse libre cours à ses acteurs qui s’en donnent avec bonhomie et implication certaine. Ainsi c’est dans cette absence de dépassement, de sophistication qu’il déçoit a posteriori. On retiendra toutefois le scepticisme du film, qu’il soit voulu ou non, s’achevant par l’épanchement caustique de ses exhalaisons cahoteuses. La jeunesse est terrassée, la vérité n’en demeure que plus ineffable, tel un portefaix narquois qui dérobe les axiomes fantasmatiques. L’ambivalence humaine est incontestablement la pire des nécessités.

Bande annonce


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Orel
Orel Durden (Créateur du site ,rédacteur en chef) Passionné ,cinéphile ,cinévore depuis petit ma passion pour le cinéma est immense mon réalisateur favori Steven Spielberg mon film culte de sa filmo E.T je ne m’en lasse pas ainsi que Jaws .Mon film culte préféré Fight Club de Fincher mon deuxuième réalisateur favori ,dont Zodiac s’ajoute a mes favoris de sa filmographie .Les films comme Alien de Ridley Scott ,Elephant de Gus Van Sant ,Into the Wild de Sean Penn ou encore Requiem for a dream de Aronofsky sont les oeuvres auquel je ne me lasse pas .Sinon si je devais ,dire deux film de Hitchcock ça serait « Psychose »et « les oiseaux » tout simplement des chef d’oeuvres .J’espère que ce site vous satisfait ,merci a vous et vive le cinéma .

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