Pays États-Unis
Année 1959
Casting James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara, …
Genre Thriller, policier, drame
Quand Carlotta ressort un film en édition prestige limitée, cela donne une excellente occasion de le (re)découvrir.
Quand Paul Biegler reçoit un coup de téléphone de Laura Manion lui demandant d’assurer la défense de son mari, meurtrier du propriétaire de bar qui avait violé sa femme, il accepte, prêt à plonger dans un procès bouillonnant.
Il suffit de discuter entre amoureux de cinéma de films de procès pour que le long-métrage d’Otto Preminger surgisse, et ce à raison. En effet, ce dernier aura su gérer les codes et la théâtralité imposée par l’intrigue pour mieux exploser, mieux maintenir l’attention du spectateur tout au long de ses 2h40, notamment par la maîtrise totale de la mise en scène, accentuant la force narrative du métrage. On ne peut également pas ignorer la précision affûtée des dialogues, acérés à souhait, armes d’un procès plus proche de l’affrontement belliqueux que du questionnement posé sur la vérité des faits.
Il y a ainsi une rigueur permanente dans la gestion du récit, théorisant sur le pouvoir de l’art oral, cœur premier du film passant par l’interprétation d’un James Stewart toujours aussi éblouissant. La manière dont les rouages des procès et de la justice sont exposés provoque une fascination certaine, bien aidé par un long-métrage aussi élégant visuellement que retors thématiquement. On sent ainsi un certain souci du réalisme qui permet de mieux happer l’audience dans une mécanique qui vit, sans qu’aucune trace de rouille ne transparaisse tant l’on oublierait presque sa sortie il y a déjà 60 ans.
De quoi justifier également le bel écrin offert par Carlotta. Outre le film disposant d’une restauration 4K, on retrouve divers suppléments comme « Otto Preminger and the dangerous », documentaire de 58 minutes traitant du réalisateur, ainsi qu’un fac similé du livre « Anatomy of a motion picture », une affiche et un jeu de 5 photos.
C’est donc une jolie occasion que cette sortie pour traiter d’un classique du cinéma américain n’ayant pas réellement vieilli grâce à sa force de conviction. Une nouvelle fois, on peut parler d’une édition aussi belle que le film qu’elle illustre.