Date de sortie : 30 Mai 2023
Editeur : Shiro Unlimited
Developpeur : l’atelier QDB
Musique : Akira Yamaoka, Quentin Boëton (Alt 236)…
Support : PC, Switch


2023 est, il faut bien le dire, un très bon cru pour les jeux vidéos : entre les suites de classiques comme Zelda, Diablo, Final Fantasy, Street Fighter, Alan Wake voir Pikmin, les remake (Resident evil 4, Dead Space) les reboot (Mortalité Kombat, Alone in the Dark) et bien sûr, création originale (Master Detective, Hogwart Legacy…) il peut sembler difficile voir impossible qu’un petit jeu d’horreur narratif français indépendant puisse s’imposer comme l’un des jeux de l’année, peut être même LE jeu de l’année, au milieu des mastodontes sus cités, certains n’étant d’ailleurs pas encore sorti au moment où votre serviteur écrit ces lignes.

Et pourtant…

Sorti le 30 mai 2023 sur PC et Switch, Decarnation est pour l’instant mon gros coup de cœur de l’année. Développé par l’atelier QDB, petit studio indépendant qui signe là son premier jeu (mais qui se paye le luxe d’avoir Akira Yamaoka (Silent Hill, la classe) sur certaines musiques),  Decarnation est comme dit précédemment un jeu narratif d’horreur psychologique.

On y suit Gloria, une danseuse de cabaret, qui bien qu’encore jeune, commence à tomber dans le déclin. Ses relations familiales, professionnelles et amoureuses sont tendues, et même si ce n’est pas explicitement dit, on devine très vite que Gloria a subit des traumas. Alors quand la secrétaire d’un gros producteur la contacte pour lui proposer de monter un spectacle mondialement diffusé, qui lui apporterait enfin gloire et reconnaissance, Gloria accepte le rendez vous.

Rendez vous qui s’avérera être un traquenard… Gloria se retrouve alors séquestré, sans liens avec l’extérieur, ses seuls contacts se feront par l’intermédiaire du majordome de son geôlier, homme prévenant mais inquiétant…

Je n’en dirais pas plus, parce que l’expérience du jeu se fait quasiment intégralement via la narration et le scénario. Il y a bien quelques subtilités au niveau du gameplay, mais cela s’apparente plus à du bonus, n’ayant au final que peu d’incidence pour la suite. D’ailleurs, il y a très peu de difficulté dans le jeu, et on progresse vraiment sans soucis. Comme je l’ai dit, l’intérêt du jeu ne réside pas là dedans.

Dans un magnifique pixel art, on suit pendant environ 5h, une femme qui lutte pour sa vie et surtout contre la dépression et la folie. Et le jeu n’usurpe pas son titre de jeu d’horreur. Parce que malgré des graphismes colorés et pixelisé, Decarnation offre des visions absolument dérangeantes. Pour être honnête, aucun autre jeu ne m’avait mis autant mal à l’aise depuis Silent Hill 2. Le jeu se suit comme un film ou une série, particulièrement addictif, nous poussant, une fois démarré à ne pas s’arrêter jusqu’à la fin, tant on entre en empathie totale avec Gloria, qui est au passage, l’un des personnages les plus attachant des jeux vidéo.

On craint en effet pour Gloria, que se soit pour sa vie ou pour sa santé mentale tout le long du jeu. Malgré son côté résolument fort, tout le jeu joue sur les faux semblants. Et particulièrement sur cet enfoiré de majordome. La première fois qu’on le voit, nous avons affaire à un pervers. Mais, le personnage nous explique les raisons de son geste, et on finit par le croire, tant on veut se raccrocher à la moindre étincelles d’humanité qui ressort de notre geôle. Et puis, il se montre de plus en plus prévenant, et on finit par croire qu’il est comme nous, une victime du mystérieux maître. Et le paradoxe est qu’il nous permet de survivre alors que c’est lui le responsable de notre séquestration. Ce n’est là, qu’un des exemples de la subtilité du scénario.

Bref, si vous aimez les aventures narratives, l’horreur, le pixel art, les histoires brillantes…

Si vous ne voulez pas vous lancer dans un jeu qui va vous prendre 100h, et tout simplement si vous voulez découvrir l’un des meilleurs jeu de l’année, je vous conseille très vivement de vous laisser tenter par l’une des meilleurs expériences horrifiques vidéo ludique de l’histoire du jeu vidéo.

C’est français, c’est indépendant, c’est incroyable. A soutenir pour pouvoir continuer de profiter de petits diamants brut et noir.


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