Sortie : Mars 1957, sortie de l’édition physique : 13 février 2022
Durée : 1h29
Genre : Thriller, drame
De Joseph Losey
Avec Michael Redgrave, Leo McKern, Ann Todd, Lois Maxwell, Peter Cushing
Musique : Tristram Cary

 

 

 

Le cinéma a constamment cherché à commenter et questionner l’appareil judiciaire et le contexte qui l’entoure. Il est donc logique que des cinéastes s’emparent du débat autour de la peine de mort pour en illustrer une limite de l’idéal de justice.

 

Joseph Losey est un grand cinéaste qui a développé un style cinglant et sans concession qui ausculte le mal dans lequel sont empêtrés les personnages de ses films.

Temps sans pitié s’ouvre sur une abominable séquence de meurtre qui dévoile par avance le tueur. Dès l’ouverture Losey brouille les pistes puisqu’il enchaîne directement avec la quête de justice d’un père qui cherche à innocenter son fils accusé du meurtre de sa compagne.

Le meurtrier est par avance dévoilé, le spectateur sait alors que le fils est innocent. Pour autant l’identité de ce premier n’est pas tout de suite évoquée. Il faudra attendre l’introduction de ce terrifiant personnage pour comprendre les enjeux du film.

Stanford est un homme riche qui a hébergé le fils du protagoniste. C’est un homme violent qui est souvent comparé à une bête furieuse à mesure que le film se dévoile. Losey est avant tout un cinéaste de l’espace et forcé de constater que le cinéaste s’en donne à cœur joie avec la caractérisation de Stanford alors assimilé à son mobilier et les peintures qui l’entoure.

 

 

L’autre élément profondément puissant du film est la quête du père qui relève du chemin de croix puisque celui-ci est un ivrogne qui tente de se soigner de son mal et qui est violemment rejeté par son fils qui préfère mourir à l’échafaud.

Le protagoniste est alors frappé par une grande détresse. Cette quête de vérité semble être tout ce qu’il lui reste.

 

 

Il agit également comme révélateur d’une société corrompue et bouffée par la paraître. Losey passe en revu les pouvoir qui font tourner la société comme la presse et la justice.

Ce portrait sec s’avère brillant et fait de Temps sans pitié un grand portrait d’une société profondément sclérosée et au bord de la mort. Une démocratie qui est à deux doigt d’imploser.

Cette implosion se caractérise par le geste final du père, grande bascule tragique et espoir fait de boue. Si l’issue de cette histoire ne peut que passer par la mort, c’est alors bien une preuve que Losey a raison, la société n’est que trahison.

 

 

 

 

 

 

 

L’édition :

 

Le film est ressorti chez Carlotta dans un excellent master depuis le 15 février 2022 disponible en DVD et Blu-Ray. Il est accompagné d’une intervention passionnante du critique de cinéma Michel Ciment.

 

 


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