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Nicolas Leduc

Nicolas Leduc
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Don’t move d’Adam Schindler et Brian Netto

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Réalisateurs : Adam Schindler, Brian Netto
Genre : Thriller
Origine : États Unis
Duree : 94 minutes
Sortie : 25 Octobre 2024 sur Netflix
Distribution : Kelsey Asbille, Finn Wittrock, Daniel Francis, Moray Treadwell…

Iris est dépressive depuis le décès de son fils. Un jour, dans des bois montagneux, elle s’approche d’une falaise, prête à en finir. Mais un homme l’aborde. Ils discutent, chacun aillant un deuil à faire. Iris renonce à son projet. Et quand elle va partir, l’homme l’attaque. C’est un tueur en série, et si Iris réussit dans un premier temps à lui échapper, il lui a injecté un produit paralysant. Iris n’a plus que vingt minutes pour pour s’enfuir avant que son corps ne lui fasse défaut…

 

Les exclusivités Netflix, surtout dans le genre horrifique, c’est un peu du quitte ou double. Et généralement surtout du quitte. Si la plateforme nous a offert des purges comme Sous la Seine ou Emelie, force est de reconnaître que ce Don’t move fait plutôt partie du haut du panier. Et arrive à point nommé pour Halloween.

 

Le film grâce à sa simplicité devient extrêmement efficace. En effet, on se sent très rapidement en empathie envers Iris (impeccablement joué par Kelsey Asbille), du fait de sa dépression totalement compréhensible, d’abord, et ensuite du fait de sa condition liée à sa paralysie.

On ressent en même temps qu’elle l’impuissance de son corps, et on espère qu’elle va trouver un moyen d’échapper à Richard, tueur infect à gueule d’ange, interprété également avec brio par Finn Wittrock (dans un registre bien plus sobre que le tueur qu’il incarnait dans la quatrième saison d’American Horror Story).

La traque met une tension de dingue, et les rares personnes qu’Iris va croiser, seront dans un premier temps, impuissantes face à son état, manipuler par Richard, et quand elles réaliseront le danger, il sera trop tard pour elles.

Outre ses acteurs, vraiment bon, les autres points forts du film seront sa réalisation, simple de prime abord, mais s’autorisant par moment des fulgurances vraiment remarquables, notamment une scène avec des fourmis et une mise en scène rappelant le Nazgul poursuivant les Hobbits dans la Comté. Autre point fort, l’identification. Tous les personnages, même les plus secondaires, sont très bien écrits, Iris et Richard en tête. Par leur réalisme, ils deviennent quasiment tangibles.

Iris passe de jeune femme suicidaire à combattante bestiale luttant coûte que coûte pour sa survie, malgré sa situation handicapante (chose que soulignera Richard). Richard, lui, n’est pas juste un monstre froid, mais bel et bien un psychopathe, avec ce que cela apporte de complexité. Si, celui-ci tue des jeunes femmes, avec violence et sadisme, il est en parallèle de ça, un mari et un père aimant, du moins en apparence. Sa rupture, il l’expliquer à Iris, qui finit par le comprendre et peut-être même à y adhérer, la fin du film (qui a fait couler beaucoup d’encre) restant très ambiguë sur ce point.

Au niveau des points négatifs, on peut reprocher un rythme parfois un peu inégal. En effet, passer son idée de base, le film tire un peu sur la corde et l’idée toute bonne soit elle, aurait été bien plus efficace sur un format plus court.

Mais en l’état, Don’t move est un thriller bien troussé, qui vous fera passer un bon moment de tension, si vous passez au dessus de ses quelques défauts.

 

Terrifier 3 de Damien Leone

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Réalisateur : Damien Leone
Genre : Horreur, gore
Origine : États Unis
Date de sortie : 9 Octobre 2024
Durée : 125 minutes
Distribution : Lauren Lavera, Elliott Fullam, David Howard Thornton, Samantha Scafidi…

Ho ho ho…

Art le clown revient, et cette fois ci, il a décidé de pourrir Noël.

 

Terrifier 3… Premier film d’horreur interdit au moins de 18 ans en salle depuis Saw 3.

Je ne rentrerais pas dans le débat pour savoir si cela est mérité ou non (mais à mon avis non ! Même si le film repousse vraiment les limites du gore…) car d’un point de vue purement formel, cette interdiction est du pain béni : en effet, c’est plutôt rassurant pour les fans de gore, on sait ce qu’on va voir, et aussi pour le film. En effet, un film qui se veut extrême et qui réussi l’exploit de sortir en salle, sans censure et en décrochant la fameuse interdiction, c’est un peu le graal. Alors certes, il y aura forcément un manque à gagner, mais je ne doute pas que 1) il rentrera sans soucis dans son budget dérisoire (2,5 millions de dollars, soit le budget sopalin de n’importe quelle production Blumhouse) et 2) le film se fera une seconde jeunesse en streaming et en physique.

Cela évacué, parlons du film en lui-même. Soyons clair d’entrée de jeu, si vous n’avez pas aimé les précédents opus, celui-ci ne vous réconciliera pas avec la franchise. Par contre si vous avez apprécié les films précédents, bah, il y a fort à parier que ce nouvel opus vous séduira car il combine les qualités du 1 et du 2 en gommant au passage de nombreux défauts.

Si je devais décrire Terrifier 3 en un mot se serait : généreux. Quand on regarde certains films, on a du mal à comprendre où est passé le budget. Pas là. Le film a couté dix fois plus que son prédécesseur ? Ben Damien Leone vous balance dix fois plus de gore. On sent que le réalisateur s’éclate, en même tant qu’il éclate son casting. Terrifier 3 nous offre un déluge d’effets spéciaux craspecs, tout à la main s’il vous plaît, Leone venant du maquillage à la base, (notons d’ailleurs un cameo de l’immense Tom Savini) et ancrant un peu plus son personnage principal comme une icône de la culture pop, Art rejoignant en trois films (4 si l’on compte All Hallow’s Eve) les plus grands boogeyman du cinéma.

 

Le film en deux heures nous offre un bodycount très généreux, avec son lot de scènes choc, dont trois particulièrement se démarquent, se hissant au niveau de la fameuse scène de « la chambre » du 2 ou de la scie du 1.

Car oui, Terrifier 3 est une boucherie. Il est gore. Extrêmement gore. Mais, comme je l’avais dit pour le 2, son gore est inoffensif. Sa violence est tellement grand guignolesque, qu’elle se rapproche plus du cartoon que celle de films plus underground.

Oui, c’est graphique, oui, ça gicle, mais non, ça ne traumatise pas.

Déjà, parce qu’il y a ce côté trop énorme pour être vrai, et aussi parce que l’humour est toujours présent. Un humour toujours méchant et grinçant, mais néanmoins bel et bien là, ce qui adoucit clairement la pilule à avaler.

Cependant, le film est également plus sérieux dans son traitement (on sent quand même bien le gap de budget) et par moment il sait créé une bonne tension horrifique.

Le film continue d’explorer sa mythologie mais reste toujours nébuleux malheureusement, gageons que le 4 d’ores et déjà prévu rendra le tout plus cohérent. Le jeu des acteurs est également assez inégal.

Le film outre ses scènes gores dont les trois que j’ai évoqué (à savoir, la scène d’introduction, qui nous montre qu’Art n’aura pas de pitié envers les enfants (ce qu’on savait déjà, mais qui est là confirmé, la scène de la douche, teaser dans les trailers et qui est effectivement bien barbare, Leone s’amusant toutefois à inverser la tendance de ceux qui le traite de misogynie, et la scène du tuyau et du rat.) nous offre une vraie continuité du 2 avec le retour de Sienna et de son frère Johnathan.

Si, Sienna (dont le père est carrément interprété par Jason Patrick) continue d’entretenir le mystère sur ses capacités et reste la final girl, contre Art et sa complice (voir plus, on se demande qui tire les ficelles…) Johnathan lui, meurt étrangement hors champs, ce qui laisse la possibilité à nombreuses interprétations.

Bref, si vous voulez voir un film bien gore, bien violent, et bien méchant, mais in fine totalement inoffensif, courrez voir Terrifier 3, de loin le meilleur opus de la saga pour l’instant. Soutenons les artisans généreux du cinéma comme Damien Leone. Et félicitons-nous que des films aussi mainstream trouvent leur place dans nos cinémas.

The children de Tom Shankland

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Réalisateur : Tom Shankland
Genre : Horreur
Duree : 81 minutes
Origine : Royaume -Uni
Sortie : 2008
Distribution : Eva Birthistle, Stephen Campbell Moore, Hannah Tointon, Eva Sayer, William Howes…

Si les enfants dans les films d’horreur sont toujours des valeurs sûres, il faut reconnaître que leur traitement est souvent casse-gueule. Surtout quand les dits bambins se retrouvent être les antagonistes, car cela implique souvent leurs morts et ce sujet reste (à juste titre) très tabou.

Si le chef d’œuvre espagnol Les révoltés de l’an 2000, reste le meilleur représentant du genre, il serait dommage de passer à côté de The Children, petite péloche bien flippante et bien menée, toute droite sortie d’Angleterre, réalisé par Tom Shankland en 2008.

Dans ce film, deux familles se retrouvent pour fêter le nouvel an, dans une grande maison à la campagne, sous la neige, cadre magnifique qui sera le théâtre d’un implacable jeu de massacre.

En effet, les enfants semblent devenir petit à petit possédés par une force inconnue qui les pousse à faire preuve de cruauté et de violence.

Et le film fonctionne. Outre le côté graphique bien méchant et le pitch, bien que simple, efficace, la montée en tension créée est absolument fascinante. Déjà pour le jeu des acteurs, mention spéciale aux enfants d’ailleurs, absolument terrifiant. Ensuite pour le cadre, magnifié par la photographie. Cette grande maison sous la neige, quasiment féerique, douillette… Mais aussi incroyablement isolée, immense… qui renforce le sentiment d’impuissance des protagonistes… Et finalement l’ambiance.

L’ambiance est un peu la somme de tous les points positifs. Et elle les sublime.

Car, avant de basculer dans l’horreur, le film pose déjà les bases pour ce qui pourrait être un drame social. L’ambiance est lourde et pesante quasiment dès les premières minutes. Entre l’adolescente qui ne s’entend pas avec son beau père, et sa relation un peu malsaine avec son oncle (ils sont clairement dans un jeu de séduction), les deux beaux frères qui se méprisent (l’un est le cliché parfait du bobo, se vantant que sa fille de six ans sache parler trois mots de mandarin, look hipster, baba cool, ouvert d’esprit, mais qui ne prend en compte rien de ce que dit sa femme, et l’autre est un chef d’entreprise qui se fout de l’environnement et des énergies renouvelables…), les deux sœurs qui même si elles s’apprécient, nourrissent une rancœur indéfinie et cherchent toujours le meilleur reproche qu’elles pourraient se faire…

Et au milieu de tout ça, les enfants. Surexcités, farceurs, bruyants, maladroits… Et c’est là où le film est très fort. Dans sa première partie on ne sait absolument pas à quel moment les enfants déraillent. Est-ce qu’ils sont déjà possédés ou agissent-ils comme des enfants, finalement ? Même le premier « accident » peut être vu comme un simple malheureux concours de circonstances.

Et puis, l’escalade commence… Les enfants commencent à se révéler dangereux, meurtrier… Et avec ça naît l’idée de se défendre face à cette menace. Mais qui peut se dire que sa survie dépend du fait de tuer des gosses ? A fortiori quand il s’agit de ses propres enfants ?

 

Je n’en dirais pas plus, pour ne pas spoiler, mais je vous le conseille vraiment si vous ne le connaissez pas. C’est un film d’horreur vraiment efficace et dans le genre des enfants tueurs, clairement dans le haut du panier.

 

You’re next d’Adam Wingard

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Réalisateur : Adam Wingard
Origine : États Unis
Genre : Horreur
Durée : 96 minutes
Date de sortie : Août 2013
Distribution : Sharni Vinson, A.J Bowen, Wendy Glenn, Nicholas Tucci, Ti West…


La famille Davison se réunît dans leur grande maison de vacances, l’occasion pour Crispian (oui, oui Crispian) de présenter sa nouvelle petite amie la timide Erin. Alors que la soirée s’avance, un groupe de tueur, portant des masques d’animaux, prend d’assaut la maison, tuant les occupants un par un… Mais, les tueurs vont vite se trouver face un problème de taille : la timide Erin se révèle être un adversaire bien plus coriace que prévu.

J’adore ce film.

Je vais être un peu succinct dans mon avis général, parce qu’il est très dur d’en parler sans spoiler, mais si je devais résumer en un mot, ce serait : jouissif.

Surprenant, intelligent, malin, flippant, sombre, malsain, drôle, le film est une vraie montagne russe.

Commençant comme un home invasion plutôt classique, mais efficace, le look des tueurs étant vraiment inquiétant, le film vire vite au « Maman j’ai raté l’avion » hardcore.

Le film malgré sa grande brutalité et son scénario tortueux et vraiment sombre, ne s’empêche pas d’être vraiment drôle (au second degré cependant) avec certaines scènes à l’humour très noir et grinçant.

Le film se suit avec un grand plaisir, surtout quand Erin passe en mode sérieux (ce qui arrive assez vite, rassurez vous).

Mais je vais arrêter là, sachez juste qu’Adam Wingard signe un film excellent et prometteur, qui annonçait du bon pour la suite, ce qui se confirmera avec The Guest, son film suivant. Puis ensuite ce sera la dégringolade, malheureusement. Mais ce film est le témoignage que Wingard avait un sacré potentiel, et si la suite de sa filmographie est pente descendante, il continue néanmoins de tourner, alors croisons les doigts pour qu’il soit à nouveau touché par la grâce.

 

Pour parler du film, il faut définir ce qu’est la final girl. Depuis Halloween de Carpenter, il est de bon ton d’avoir ce qu’on appelle la final girl dans les films d’horreur. C’est-à-dire, une femme qui va réussir plus par chance qu’autre chose à survivre au tueur avant de finir par gagner (chose qui a pas mal changé dans le début des années 2000, où là, la grande mode était de faire crever tout le monde). Mais la final girl est quand même jusqu’à la fin dans le rôle de victime. Elle subit en grande partie les événements. Dans You’re next, non. Même si Erin s’en prend plein la gueule tout le long du film, sous le nombre et sachant que personne parmi les survivants n’est digne de confiance, elle n’en demeure pas moins et de très loin, la personne la plus dangereuse du film. Intelligente, logique, douée à la baston, c’est bien simple on dirait le mélange de Rambo et de McGyver. Sitôt que l’attaque commence, elle prend le lead, de manière totalement naturelle, et mène la résistance face aux tueurs, les éliminants un par un, leur roulant littéralement dessus par moment.


Erin est clairement la grosse attraction du film, rendant chacun de ses affrontements contre les tueurs ultra satisfaisants. Et si, certains membres de la famille ne lui mettaient pas de bâtons dans les roues, on peut même supposer qu’elle aurait réglé le problème en deux minutes.

En effet, les tueurs ont été engagés par le plus jeune des fils de la famille, qui veut récupérer l’héritage, mais avec la complicité de Crispian. Du coup Erin, doit composer avec les tueurs, son beau frère et sa belle sœur complètement tarée (scène absolument glauque où elle propose à son petit ami de coucher à côté du cadavre de la mère de celui-ci) et son fiancé Crispian contre elle.

Il en faut toutefois plus pour décourager Erin, qui réussi l’exploit grâce à ses coups d’avance permanents à se jouer de chacun de ses adversaires, jusqu’à une scène finale dans la lignée de ce qui a précédé : diaboliquement drôle !

Bref, et pour conclure : regardez ce film, c’est vraiment un excellent moment brutal et fendard, qui vaut largement 1h30 de votre temps.

Innocence de Lucile Hadzihalilovic

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Réalisatrice : Lucile Hadzihalilovic
Genre : Indéfini, Drame
Origine : France
Duree : 122 minutes
Date de sortie : 12 janvier 2005
Distribution : Marion Cotillard, Hélène de Fougerolles, Zoé Auclair, Bérangère Haubruge, Corinne Marchand…


Dans un château au milieu d’un immense parc forestier, de jeunes filles, de 6 à 12 ans, arrivent endormies dans des cercueils, pour y apprendrent la danse et les sciences naturelles, sous la tutelle de Mademoiselle Eva et Mademoiselle Edith…

Et je viens de résumer environ 80 % du film. Et pourtant malgré la relative simplicité du scénario, Innocence est l’un des films les plus fascinant et envoûtant que j’ai vu de ma vie.

À cela deux choses : le jeu des actrices, absolument épatant, surtout pour des enfants de leurs âges, et sachant que c’est leur première expérience voir la seule pour la plupart, et surtout, surtout : l’ambiance.

L’ambiance du film est totalement à part de tout ce que j’ai vu. Délétère, lourde, angoissante, hypnotique, et en même temps, joyeuse, lumineuse et bucolique, le film s’amuse à nous prendre, nous emporter et nous perdre, sans aucuns artifices ou vraiment très peu, nous laissant avec une tonne de questions à la fin, qui ne resteront qu’aux stades théoriques tant le film se veut sybilin, mais pourtant passionnant et malgré un pitch laissant assez peu de place à l’action, tout sauf ennuyant.

Ce film est une expérience, un tableau vivant qui presque 20 ans après sa découverte me fascine toujours autant et me laisse toujours aussi perplexe sur l’œuvre en elle-même.


Je ne sais même pas comment définir ce film.

Toute l’ambiance et toute l’imagerie pourrait faire penser à du fantastique ou de l’horreur, mais le film ne propose ni horreur ni fantastique. Le seul petit élément qui pourrait s’en rapprocher étant les cercueils, moyen de transport pour le moins sinistre.

Si le film peut légitimement être considéré comme un drame au sens large, il n’y a pas tant d’événements dramatique que ça (il y en a, évidemment, on est confronté à des enfants avec ce que cela suppose de cruauté et de maladresse).

 

Le film en soi est un puzzle. Ou pour être plus précis une partie d’un puzzle.

On sait qu’il y a un avant (le passé des jeunes filles est évoqué), on sait qu’il y a un après (les filles finissent par quitter le château) et on sait qu’il y a des événements autour (les visites de la directrice, le fait que les fillettes ressemblent par moment à un élevage animal)… mais on ne peut malheureusement que faire des suppositions car si nous avons la plus belle partie du puzzle, il nous manque in fine trop de pièce pour avoir la vision globale.

 

Reste cependant que ce film est l’un des plus beau film français (avis personnel hein !), l’un des films les plus intrigants et l’un des films les plus tristement méconnus des années 2000.

Je ne saurais trop vous conseiller de vous jeter dessus, et de vous faire votre propre vision. L’expérience est vraiment à vivre.

Un film qui ne laissera personne indifférent.

 

Slevin de Paul McGuigan

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Réalisation : Paul McGuigan
Genre : Comédie, polar hard boiled…
Origine : États Unis, Royaume Uni, Allemagne et Canada
Date de sortie : Avril 2006
Durée : 108 minutes
Distribution : Josh Hartnett, Morgan Freeman, Lucy Liu, Ben Kingsley, Bruce Willis, Stanley Tucci, Danny Aielo…

Si en ce moment, tout le monde salue la performance de Josh Hartnett dans le film Trap (à juste titre, il y est parfait !), il serait quand même de bon ton de rappeler que le bougre a TOUJOURS été un excellent acteur, tenant la dragée haute à un panel d’acteurs fabuleux et accomplis. Pour preuve Slevin, comédie policière (mais pas que !) dans laquelle il vampirisait littéralement l’écran face à des ténors comme Morgan Freeman, Ben Kingsley, Lucy Liu, Stanley Tucci ou encore et surtout Bruce Willis. Excusez du peu. Et pourtant malgré un casting cinq étoiles, Josh Hartnett réussissait déjà l’exploit de porter le film.

Mais Slevin, de quoi ça parle ? Très bonne question et je vais tout de suite y répondre.

Slevin Kelevra est un poissard. Qui cumule. Il vient de perdre son boulot, son logement et sa copine le trompe. Il décide donc d’aller rendre visite à un de ses amis, Nick, sur New York, mais se fait voler ses papiers, Nick est introuvable et comme celui-ci doit un paquet d’argent à deux chefs mafieux en guerre et que Slevin ne peut justifier de son identité, les deux chefs mafieux (le Boss et le Rabbin) le prenne pour Nick et lui demande chacun un service. En parallèle, un énigmatique tueur à gage, Goodkat, sème le chaos dans la ville.

 

Le film de prime abord fait penser à nombre de comédie policière, Snatch et Kiss Kiss Bang bang en tête. Les acteurs sont excellents, les dialogues regorgent de punchlines, l’humour, basé en grande partie sur le quiproquo et les situations parfois absurdes, fait mouche, le scénario est intriguant, les personnages bien écrits et attachants… (voir la scène où Josh Hartnett et Lucy Liu s’amusent sur les interprètes de James Bond.)

Bref, le film est éminemment sympathique, et se suit avec la banane, les déboires du pauvre Slevin, qui malgré une poisse cataclysmique se dote paradoxalement d’une chance parfois insolente, nous mettant directement en empathie pour lui, d’autant que sa débrouillardise et son bagout séduisent instantanément.

 

Et pourtant…

Si comme je le disais le film commence comme une vraie comédie policière, le film bascule dans son dernier acte dans une noirceur imprévisible. Toutes les cartes sont redistribuées et les masques tombent.

On comprend que toute cette embrouille à la « Kansas city shuffle » a été préméditée par Slevin et Goodkat. Et nous avons en fait affaire à une terrifiante histoire de vengeance.

En effet, si le Boss et le Rabbin, les deux chefs mafieux semblent tout le long du film plutôt sympathiques, souriant et débonnaires, on voit dans un flashback vieux de vingt ans que les deux hommes à leur débuts étaient des monstres impitoyables, ayant fait exécuter salement les parents de Slevin pour un dette. Goodkat qui devait tuer Slevin, alors enfant, n’a pas pu s’y résoudre et l’a pris comme apprenti, mettant donc vingt ans à planifier une vengeance assez cruelle. Car si Slevin a subi un traitement injuste, il n’en est pas devenu bon pour autant et si sa vengeance est compréhensible, il n’en reste pas moins un tueur de sang froid, tuant sans la moindre hésitation des innocents, notamment les fils respectifs du Boss et du Rabbin pour les monter l’un contre l’autre. La transition avec ce qui a précédé est brutale et vraiment inattendue, faisant passer le film de comédie noire à film noir tout court. Et pourtant, malgré le fait que tous nos protagonistes soient d’immondes salopards, c’est in fine l’humanité qui l’emporte, Slevin ne pouvant se résoudre à tuer Lindsey (Lucy Liu ) seul vrai morceau d’innocence du film. Il l’épargne dans une scène faisant écho à la grâce que Goodkat lui avait accordé.

 

Bref, un très, très bon film, excellent de bout en bout, bien qu’un peu bavard parfois dans ses explications. C’est bien le seul reproche qu’on peut lui faire et c’est plus du pinaillage qu’autre chose.

Je vous le recommande vivement.

 

Épouvante sur New York de Larry Cohen sortie Blu Ray chez Rimini

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Realisateur : Larry Cohen
Edition : Rimini, collection Angoisse
Duree : 92 minutes
Origine : États Unis en 1982
Date de sortie Blu Ray : 20 Août 2024
Distribution : David Carradine, Richard Roundtree, Michael Moriarty, Candy Clark…
Genre : Thriller, horreur

Film : 8/10

Édition : 9/10

Les éditions Rimini, au sein de leur excellente collection Angoisse, ont vraiment le chic pour nous sortir des petites pépites de derrière les fagots. La nouvelle en date se trouve être Épouvante sur New York de Larry Cohen.

 

Un laveur de carreau est retrouvé decapité… Une jeune femme est mutilé sur son toit… En plus de ces morts inexplicables, une série de meurtre rituels terrorisent Manhattan… Et l’ombre d’une créature gigantesque et volante commence à survoler la ville…

Vendu un peu hâtivement comme un film de monstre (ce qu’il est, il faut l’avouer) le film nous propose en fait bien plus que ça, comme souvent dans l’œuvre de Larry Cohen (The Stuff, Le monstre est vivant, Serial Auto Stoppeur, l’un des meilleurs segment de l’anthologie Master of Horror).

En effet, le bonhomme est malin et sait créer un vrai univers en partant d’une idée simple : et si le Chrysler Building était le nid d’une créature gigantesque. De ce postulat, si beaucoup à sa place se serait contenté d’un film de monstre basique, comme il en pullulait à l’époque, Larry Cohen lui, va vraiment s’intéresser à ses personnages notamment deux flics enquêtant sur des morts étranges et une série de meurtre rituels et surtout Jimmy Quinn (interprété par Michael Moriarty qui tient ici sa meilleure performance) petit cambrioleur sans envergure à qui la poisse colle à la peau et qui va bien malgré lui trouver le nid de la créature.

La créature est certes la grande attraction du film (qui a plutôt bien vieilli d’ailleurs, malgré un petit coup de vieux derrière les oreilles) mais c’est bien le facteur humain qui ressort du film avant tout.

Bref, ce film est une chouette série B, qu’il est impératif de redécouvrir au plus vite : c’est stressant, gentiment gore, le scénario est inventif et vraiment plaisant à suivre, le jeu des acteurs (dont David Carradine) est excellent, et le film en plus n’est pas denué d’un humour mordant.

C’est tout à fait le genre de pépite qu’il faut absolument remettre en avant et on ne peut que remercier Rimini pour cette belle initiative.

 

Comme d’habitude chez Rimini, on met les petits plats dans les grands. Avec Épouvante sur New York, l’éditeur nous gâte : non content de nous offrir une image impeccable, avec un contraste saisissant, et une piste audio anglaise de très bonne facture (la piste française est un peu en deçà, il faut l’avouer, mais elle fait quand même le café, rassurez vous), le film nous est proposé dans un très joli Digipack comprenant le blu-ray, le dvd et un livret « Un drôle d’oiseau » de Marc Toullec.

L’édition nous propose également un petit document de 17´38 minutes sur les effets spéciaux, notamment la stop-Motion, bigrement interessant, mais surtout un commentaire audio du film par Larry Cohen. C’est suffisamment rare pour être souligné sur ce genre de films, d’autant que le commentaire se révèle être bourré d’anecdotes.

En bref, nous avons là une édition parfaite pour découvrir ou redécouvrir cette petite pépite de la série B, que je vous recommande vivement.

The seeding de Barnaby Clay

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Réalisateur : Barnaby Clay
Origine : Angleterre
Genre : Horreur
Durée : 1h34
Sortie : 2023 sur Shadowz
Distribution : Scott Haze, Kate Lyn Sheil, Alex Montaldo, Charlie Avink…

Une route au milieu du désert… Longue, sinueuse et qui s’achève par un cul de sac. Une route qui, étrangement, mais est ce si involontaire au vu du titre et du propos, ressemble à un spermatozoïde… Une voiture se gare dans cette impasse. Un homme en sort, excité et joyeux à l’idée de photographier une éclipse totale, et sans se soucier un instant de la chaleur ni du fait que là où il se trouve, le demi-tour est la meilleure voir la seule option.


Il s’éloigne, prend ses photos, jubile… L’ambiance est poisseuse, elle transpire, est lourde et irrespirable. Mais l’homme, lui, est heureux. Ses photographies comme la photographie du film sont magnifiques.

En retournant vers sa voiture, il croise un jeune garçon. Celui-ci a semble-t-il, perdu ses parents. L’homme décide de l’aider, mais le jeune garçon l’entraîne plus profondément dans le désert. Quand l’homme proteste, le garçon se montre agressif et s’enfuit. L’homme est perdu au milieu de nulle part, sans eau, à la nuit tombée…

 

Il s’égare de plus en plus, et finalement comme une oasis miraculeuse, il voit une maison, plus une cabane fait de bric et de broc, au fond d’un canyon. Une échelle est le seul moyen d’y accéder…

Il l’emprunte, cherchant une aide providentielle et la trouve en la personne d’une femme, peu bavarde mais qui lui offre l’hospitalité sans hésitation.

L’homme passe la nuit chez elle, et en voulant repartir le lendemain matin, constate que l’échelle a disparue. Il se retrouve ainsi piégé dans cet étrange canyon, en compagnie de l’étrange femme qui reste muette à toute ses questions, notamment qui est le groupe d’enfants mal intentionnés qui semble gouverner sur le désert…

 

The Seeding est un film franchement déroutant. Il est sec, aride, passionnant par moment, mais c’est une première œuvre et ça se ressent. Passé une première partie vraiment intrigante, le film devient extrêmement redondant, tant qu’une fois l’idée de base exposée, le film tourne en rond, n’ayant pas grand-chose à proposer. On a beaucoup de question et, le film y apporte toutes les réponses, ce qui est un peu dommage parce qu’il aurait gagner à être un peu plus hermétique. D’autant que les révélations ne surprendront que les plus naïfs (on voit venir le twist quasi dès le début).

En fait, les enfants, sont ceux de la femme et cette famille tient un rituel depuis toujours : le père est un donneur qui doit être tué a la naissance de l’enfant, et si c’est une fille, elle devra prendre la place de la mère. Alors oui, on ne saura jamais le pourquoi du comment de base, mais le film ne s’exprime pas assez sur les raisons. Du coup, tout repose sur ce simili twist. C’est bien dommage.

Le film ne manque pas de qualité cependant. Le jeu d’acteur est excellent, les enfants sont extrêmement flippant (on est proche de la famille Sawyer ou Firefly), la photographie est magnifique, la réalisation simple mais efficace. Toutefois, le personnage principal ne nous donne pas envie de nous identifier à lui (il est antipathique quasi tout le film), le film est top long et trop confus dans ce qu’il raconte, et peut facilement provoquer l’ennui.

Je le conseillerais cependant pour son approche originale et sa photographie (et aussi pour soutenir une première œuvre, qui malgré ses défauts semble promettre de bonnes choses pour l’avenir) mais dans le genre folk horror, je vous conseillerais plus de vous diriger vers un Wicker Man ou Midsommar.

 

Sous la Seine de Xavier Gens

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Réalisation : Xavier Gens
Origine : France
Genre : Horreur
Date de sortie : 5 Juin 2024 sur Netflix
Durée : 101 minutes
Distribution : Bérénice Bejo, Nassim Lyes, Léa Léviant, Anne Marivin…

 

L’amer qu’on voit danser…

Bon… En ce moment, le film Sous la Seine est un peu sous le feu des projecteurs, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est clivant.

Si, majoritairement, le film semble être une catastrophe absolue, certains y voient un bon, voir un excellent divertissement.

Soyons honnête d’entrée de jeu : le film n’est ni l’un, ni l’autre.

Non, clairement, ce film n’est pas le pire film du monde, et il est (très) loin d’être le pire film de requin. Par contre, désolé, mais ce n’est pas non plus un bon film. Pour être franc, en l’état c’est même un mauvais film…

Et ça m’ennuie car le film avait du potentiel, et aurait pu (dû ?) être effectivement un excellent divertissement. Pour cela, parmi sa pléthore de défauts, il n’avait à en corriger qu’un seul : le film se prend beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP trop au sérieux.

Et du coup se retrouve malheureusement le cul entre deux chaises, entre son pitch et son traitement.

 

Gang de requins…

L’histoire est sommes toutes, très simple : un requin mutant se retrouve dans la Seine. Une océanographe qui l’a déjà affronté par le passé, s’allie avec la brigade fluviale de Paris pour l’empêcher de nuire. Mais le requin du fait de ses mutations peut maintenant se reproduire tout seul, et il ne va pas se priver. En parallèle de ça, la Seine n’a jamais été autant fréquenté car elle doit accueillir un triathlon en ouverture des JO…

On est bien d’accord qu’un script pareil, traité avec sérieux est annonciateur d’un certain cassage de gueule. Parce que le fait est qu’à vouloir tout expliquer par le prisme scientifique et avec un sérieux imperturbable fait d’autant plus ressortir les incohérences (je dirais même aberrations) du scénario. Chaque petit défaut est ainsi amplifié par ce soucis de ne pas vouloir mettre un peu de dérision ou de second degré. Je ne dis pas qu’il faut être cynique ou ne pas croire en son projet. Mais il faut aussi prendre conscience des limites d’un scénario bancal.

J’ai vu beaucoup de critiques qui reprochaient les invraisemblances scientifiques du film, surtout par rapport aux requins. On s’en fout, c’est nul, clairement on ne va pas voir un film avec un requin dans la Seine pour la cohérence. Cependant, le film voulant à tout pris tout rationaliser, tend quand même un peu le bâton pour se faire battre, et à vouloir à tout pris rendre son film scientifiquement tangible, Xavier Gens (pas le meilleur, ni le pire réalisateur français) détruit toute suspension consentie de l’incrédulité.

 

Les dents de la maire

Bon, ici je vais entrer plus en détails sur ce qui ne fonctionne pas avec ce film. Autant dire que ça va spoiler sévèrement. Si vous voulez le découvrir, je vous invite donc à sauter le paragraphe et à revenir à la conclusion.

Bon… Premier point, le film est un ramassis de clichés. C’est bien simple, ils y sont tous. Par les personnages, les situations… Mais cela n’aurait pas été grave, si cela avait été détourné, mais le film reste tristement premier degré, du moins jusqu’à son dernier quart.

Ensuite le film va partout, mais n’arrive nulle part. On sent qu’il s’égare en cours de route.

Par exemple, le film semble vouloir avoir une morale écologique, on parle quand même du 7ème continent, de pollution, de mutation… Mais les écolos dans le film se résume à un troupeau de fanatiques qui donnent limite envie de jeter des sacs plastiques dans l’océan.

C’est d’ailleurs un semi twist, mais la jeune militante écologiste qu’on pensait être l’héroïne se fait bouffer bien vite. Sauf que son attitude nous donne envie de la voir crever. Du coup sa mort est moins une surprise que du soulagement.

Ensuite le film force beaucoup pour que des personnes arrivent à se faire bouffer. Du coup, on apprend que la première victime est un accidenté de la route qui est tombé la veille en voiture dans la Seine (mais dont le corps n’a JAMAIS été retrouvé. Et à priori la voiture non plus, puisqu’elle est toujours sous l’eau avec des impacts de morsures sur les portières sans que ça choque…), ensuite un SDF, on ne sait pas comment (je doute qu’il est été se baigner) puis la première scène d’hécatombe. Alors là, on a le bon vieux truc de la panique, les gens se poussent, tombent à l’eau, ne peuvent plus en sortir… sauf que cette scène fonctionne quand les gens essaient de sortir de l’eau. Mais là, ils sont déjà hors de l’eau. Le requin ne va pas venir les chercher. Et on parle de militants qui connaissent un peu la flore sous marine…

Je vous passe les dialogues pas terribles, le jeu d’acteur oscillant entre le bon et le médiocre et d’autre absurdité comme l’ordi portable de l’héroïne qu’elle n’a pas ouvert depuis trois ans mais dont la batterie est comme neuve, ou le fameux « poursuivons le requin à la nage ».

Les effets spéciaux globalement sont équivalents à ceux de Peur Bleue. Soit un film sortit il y a 25 ans, donc ça alterne entre le moche et le correct…

Et nous allons donc attaquer le gros morceau : la fin du film.

Donc, comme nous ne sommes pas à un cliché près, la maire de Paris est une conne qui ne veut certainement pas annuler les épreuves de natation pour cause de requin. Pour deux choses : premièrement, le triathlon c’est un projet d’un millards et sept cent millions d’euros, avec des journalistes du mondes entiers et deuxièmement, grâce à des turbines (je crois, j’ai pas trop compris, bref) l’eau de la Seine est maintenant belle, claire et pure.

Requin vs Poulpe

 

Soyons honnête, la fête à un milliard pour l’ouverture des JO ressemble à une kermesse pour la foire au boudin de La Chapelle Pouilloux (sérieusement, y a peut être cent figurants peu motivés, une fanfare de dix musiciens et c’est tout) et surtout, pendant tout le film on a vu l’eau de la Seine : elle est degueulasse.

Toujours est-il qu’avec un habile fusil de Tchekhov, on a appris que la Seine, non contente d’être peuplée de requin est également tapissée d’obus de la seconde guerre mondiale.

1 milliard bien investi

Je passe les détails mais globalement pour essayer de buter les requins qui croquent les baigneurs, la garde nationale tire dessus au fusil d’assaut, et si elle rate des cibles de huit mètres, par contre, des trucs de cinquante centimètres à tout casser, elle les shoot allègrement.

Du coup, les obus explosent, détruisant les ponts de Paris (mais attention pas les fondations, ce sont les gerbes d’eau qui explosent les ponts en leur milieu. Ils doivent être en papier crépon) et créant même un tsunami. On parle de quoi ? Une petite centaine d’obus, même pas, pas de bombe atomique. Bref, le tsunami réussi l’exploit de plonger Paris sous les eaux de la Seine (la Seine, pas l’océan. Y a pas eu de montée des eaux ni rien), peuplée de requins féroces…

 

Et c’est là, que le bas blesse. Si le film avait totalement assumé son propos et avait été à fond dans le délire, ça aurai été vraiment fun. Mais là, à force de nous la jouer plus intelligent que tout le monde et en se prenant à se point au sérieux, ben, fatalement on note les incohérences. Le film aurait pu être con et fun, à l’instar du Piranha d’Alexandre Aja. Il est juste frustrant et chiant…

Conclusion en queue de poisson

Sous la Seine est vraiment dommage. C’est un film qui rate tout ce qu’il entreprend par manque de folie. Un petit peu d’humour, un peu plus de gore (le film est très sage), assumer son propos et avoir conscience des limites du scénario aurait pu donner un film vraiment sympa. C’est d’autant plus dommage que certaines scènes sont incroyablement bien réalisées (la scène à l’hôpital par exemple) et que les forces en présence sont talentueuses.

En l’état reste un film raté, trop pompeux et prétentieux pour être sympathique.

 

Breakfast club de John Hugues

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Réalisateur : John Hugues
Genre : Comédie dramatique
Duree : 97 minutes
Origine : États Unis
Sortie : 1985
Distribution : Judd Nelson, Molly Ringwald, Emilio Estevez, Anthony Michael Hall, Ally Sheedy, Paul Gleason, John Kapelos…

 

Cinq lycéens, chacun représentant un stéréotype (l’athlète, le délinquant, la princesse, la dérangée et l’intello), se retrouve au lycée pour une journée de colle. Si de prime abord, rien ne les relie et que les interactions sont soit de l’indifférence, soit carrément de l’hostilité, ils vont petit à petit se découvrir autre chose que la case dans laquelle le système les range, et developer des liens d’amitié.

Breakfast club est un film culte. Dans le genre assez casse gueule du teen movie, le film réussi l’exploit de trouver un juste équilibre entre comédie et « drame » pour devenir immédiatement le maître étalon du genre.

En abordant des thèmes aussi variés et aussi inédits dans ce genre de film (le suicide, la perte de virginité, la drogue, la maltraitance…) John Hugues, livre un film generationnel, et bien plus ancré dans la réalité adolescente que tous les films sur le sujet faits jusqu’alors (exception faite, peut être de Ça chauffe au lycée Richmond).

Ce film fait partie des deux chefs d’œuvres de John Hugues avec La folle journée de Ferris Bueller, bien qu’ils soient diamétralement opposés. Si Ferris Bueller est une ode à l’évasion, Breakfast Club lui se présente comme un huis clos, et se veut bien plus introspectif.

Les jeunes en effet on comme punition, une dissertation ayant pour thème : Qui croyez vous être ?

Tout l’intérêt du film étant que la question n’est pas de savoir pour eux qui ils sont mais bien comment les gens les perçoivent.

Mais eux même vont mettre cette journée à profit pour le comprendre, s’apprivoisant, se dévoilant, dans des confessions parfois assez dure (l’athlète par exemple, s’il semble avoir un certain code moral est là pour avoir maltraité un autre élève, ce qui le ronge. L’intello, lui est là, parce qu’il avait apporter un pistolet d’alarme dans le but de se suicider, on apprend au détour d’un conversation que le délinquant se fait battre voir torturer par son père …) culminant dans une scène de danse totalement hallucinée.

Je ne veux pas trop entrer dans les détails, ce film méritant clairement 1h30 de votre vie, quel que soit votre âge, donc avant de spoiler je vous dirais juste que le jeu des acteurs (globalement tout le Brat Pack, un mouvement d’acteur rassemblant les futures stars des années 80) est juste, que les dialogues sont ciselés, que la mise en scène est propre, le tout sous la chanson Don’t you Forget about me de Simple Minds.

C’est un film intelligent, avec des personnages attachants, et qui a été une source d’inspiration pour nombreuses œuvres l’ayant suivi, de beaucoup de teen movie bien sur, mais également d’autres œuvres moins évidentes. (Je spécule un peu, mais sachant que Chuck Palahniuk est un grand fan du film, difficile de ne pas voir en Paul Bender (le délinquant) meilleur personnage du métrage et un des meilleurs personnages de fiction tout support confondu, une version adolescente de son Tyler Durden.)

Bref, un film sur lequel je pourrais parler des heures, mais qui se doit d’être vu.

À voir, absolument.